Intouchables, film d'Eric Toledano et Olivier Nakache, raconte une histoire vraie : celle d'un aristocrate fortuné devenu tétraplégique après un accident, et de son aide à domicile venu de la zone. Comment les deux hommes se contemplent du haut de leur arrogance respective, s'estiment d'instinct pour leur sens de la provocation puis nouent une fraternité à la fois émouvante et exaspérante. Émouvante, car Cluzet en survivant nanti est excellent. Et Omar Sy est son pendant à la grâce olympienne. Les dialogues sont bien vus, les silences aussi. Dans le huis-clos de l'hôtel particulier camondesque, la personnalité de l'immobile sert la vigueur du semi-voyou. Leur face-à-face est quasi amoureux, les éclats envieux du regard de François Cluzet contemplant les haussements d'épaules dédaigneux d'Omar Sy semblent signifier : "Puisque je ne peux plus marcher, qu'on me laisse ressentir la beauté!" Quant à Sy l'indomptable, il promène son ahurissement face au luxe du lieu du mieux qu'il peut : cela mate sa révolte de façon plus subtile qu'une garde à vue. Hormis quelques longueurs dans la dernière partie, le rythme est bon, la bienpensance n'est pas évitée, mais elle sert une interrogation intéressante: que privilégie-t-on quand on a son corps réduit à la faiblesse d'un gisant? L'intelligence? La tendresse? La modestie? La crainte de mal faire et l'humilité n'ont pas leur place dans l'univers du Midas qui meurt d'ennui, la classe moyenne et ses réflexes de timides ne lui inspirent que mépris et impatience. C'est sans doute le maillon faible du film; et pourtant, les tendres et les esseulés peuplent le monde... Là, on ne les voit pas.
Lui et Lui forment un duo égoïste, un duo de mal élevés, mais ils se font du bien.
Une belle comédie? Oui, avec la réserve exprimée plus haut.
Baisers de la pine'up qui met un "A" au jeu d' acteurs
Le film, vu en avant-première, sort le 2 novembre.
"... un aristocrate fortuné devenu tétraplégique ...":
sans préjuger du reste, il n'avait donc plus aucune famille avec lui pour se retrouver en tête à tête avec Omar Sy ?
Tu dis sortie le 2 novembre, si je trouve des copies pirates ici avant je te préviens !...
Rédigé par : Dominique | 09 octobre 2011 à 01:17
Quitte à sembler arrogant, autant être riche.
Proverbe voltaïque.
Rédigé par : Dominique | 09 octobre 2011 à 01:21
il est veuf au début du film, et la famille se résume à une adolescente forcément à problèmes
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 09 octobre 2011 à 01:51
Certes, mais là ce n'est guère crédible pour un aristocrate ...
Un peu comme ces mails d'arnaqueurs se présentant comme fils unique d'un riche ivoirien planteur de cacao !
Rédigé par : Dominique | 09 octobre 2011 à 19:47
Pas faux...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 09 octobre 2011 à 20:07