Les réseaux sociaux ont inventé une nouvelle ponctuation que j'ai mis un temps fou à saisir : le :))
J'avais bien remarqué ce signe lors d'échanges amicaux, MAIS JE CROYAIS QUE C'ÉTAIT UNE PARTICULARITÉ DE MON ORDI DIX ANS D'AGE QUI NE LISAIT PAS LES SMILEYS!
Il y a trois semaines de cela, une fois de plus je vannais une personne sur twitter qui m'a répondu : tu te fous de ma gueule là ou quoi? J'ai rétorqué un je plaisante. Il m'a expliqué que je plaisante ne suffit pas et que pour éviter l'ambiguïté, il est d'usage d'ajouter le fameux :))
Cela fait donc environ un mois que, sans conviction, j’utilise ce nouveau langage tout en le trouvant débile et moutonnier.
Les gens que je suis sur Twitter ou Facebook m’ont l’air astucieux. Ont-ils vraiment besoin de ces stupides clins d’œil ?
Mais peut-être suis-je trop naïve, ou trop imbue de la finesse de ma plume…
J’ai donc sollicité l’avis d’Ingalls.
- C’est pas vrai ! Sur tes réseaux, on a besoin de préciser une plaisanterie, comme les rires enregistrés ? Et tu twittes encore ? Crénom ! Tu suis une masse d’imbéciles ou quoi ?
Bien. Qui m’aime me suive, je vous annonce, nom d’un Hervé Depoil (qui a la même aversion qu’Ingalls et mézigue pour la méchanceté gratuite) que les :)) sont terminés en ce qui me concerne.
Je reprends le mode à visage découvert
Baisers de la pine’up comprend qui peut comprend qui veut
PS : bonne chance à Christian Jeanpierre pour commenter le match d’après-demain et merde aux autres. Sans :))
On peut se demander comment les plus grands auteurs de la littérature et du théâtre ont pu avant la décennie 2000 faire passer le sens de leurs œuvres sans smileys (à l'écrit) et sans "entre guillemets" (à l'oral).
Rédigé par : Grincheux Grave | 13 octobre 2011 à 14:23
Annule et remplace. Trop vite envoyé, le précédent...
Oui. comme je crois que c'est moi qui avait suggéré cet emploi, qui peut effectivement apparaitre superflu, il faut bien préciser que les messages écrits, quand ils sont laconiques, peuvent laisser planer un vrai doute sur l'intention du scripteur. Il y manque le ton, le regard, le contexte: tout ce qui fait qu'une communication ne passe pas seulement par ce qui est dit, mais aussi par le non verbal... qui en l'occurrence, manque.
Certaines ironies écrites entrainent donc des ambiguités ou des confusions, qui peuvent tourner à de vrais quiproquos; et la finesse du scripteur (ou celle du lecteur) n'ont pas grand chose à voir là dedans.
Du coup, le smiley n'a évidemment rien d'obligatoire; simplement il peut s'avérer utile quand à relire son propos on remarque qu'il peut laisser une place réelle à des erreurs d'interprétations, voire à peiner son interlocuteur (quand c'est volontaire, c'est parfait. mais ça ne l'est pas toujours...)
C'est à celui qui écrit de s'en soucier, ou pas, d'ailleurs. Mais comme dans toute communication, les mauvaises interprétations sont au bout du compte, TOUJOURS la faute de celui qui "envoie" et non de celle de celui qui reçoit. Raison pour laquelle, quand je crains d'être mal interprété, je n'hésite pas à jouer du clin d'oeil.
Si j'ajoute qu'il n'y a quand même pas besoin d'avoir fait saint cyr pour le comprendre, cela doit il ou pas s'accompagner d'un smiley? A chacun d'en juger? pas sur...
Rédigé par : Herve Resse | 13 octobre 2011 à 14:36
Tous ces codes,signes, n'ont ils pas été inventés que pour cacher nos fautes de français. Ecrire un mail sans faute
est presque suspect aujourd'hui!
Rédigé par : isa | 13 octobre 2011 à 14:38
Ok j'annule. Pour les sous-entendus, les points de suspension n'existent pas pour rien (ironie larvée) et pour la blague bien frontale, le point d'exclamation me semble parfait
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 13 octobre 2011 à 14:40
A l'écrit, les auteurs peuvent utiliser les didascalies et, à l'oral, l'expression du visage traduit l'humour des mots prononcés.
Rédigé par : PS & LL | 13 octobre 2011 à 14:43
ce qui m'amuse sur les réseaux sociaux, c'est justement l'humour involontaire! Les signaux précautionneux l'affadissent toujours
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 13 octobre 2011 à 14:48
Je n'ai toujours pas compris à quoi pouvait servir un réseau social. Est-ce le bistrot du XXIème siècle ?
Rédigé par : Le Nain | 13 octobre 2011 à 14:59
Un gigantesque bistrot, oui... c'est un peu cela. Avec des codes de cour de récré: on y retrouve le premier de classe, le "brillant" insolent (grand gagnant des réseaux sociaux, c'est lui qui décide qui sera la tête de turc de l'instant), le tendre,le cancre, celui qui dit ce qui lui passe par la tête (c'est-à-dire la tête de turc). Les réseaux sociaux, c'est un cauchemar de préau, mais parfois on tombe sur une vraie gentillesse. Et on se remet à être optimiste.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 13 octobre 2011 à 15:08
Drôle d'idée de retrouver les cours de récré. Je n'en ai pas de bons souvenirs. Je fréquente plutôt les forums, d'histoire, bien sûr.
Rédigé par : Le Nain | 13 octobre 2011 à 16:15
Très inspirant pour la fiction (la cour de récré)... je les ai détestées au moins autant que vous, remarquez
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 13 octobre 2011 à 17:49
Je partage tout à fait l'analyse de Monsieur Resse sur le sujet.
Je continuerai donc, certes à doses homéopathiques, à ponctuer certains de mes commentaires par des smiley ou guillemets.
Et M...euh...tant pis pour les "puristes" :o))
Rédigé par : Gerard27 | 13 octobre 2011 à 20:47
Ah, mais j'aime les notes de musique!
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 13 octobre 2011 à 20:50
Pour les sous-entendus, les points de suspension n'existent pas pour rien (ironie larvée) et pour la blague bien frontale, le point d'exclamation me semble parfait
L'usage du point d'exclamation est fortement déconseillé dans les correspondances. Comme l'écriture en majuscule, qui symbole "le cri" ou le haussement de ton, il évoque l'énervement de celui ou celle qui montre ainsi qu'il s'emporte. Les codes de l'écrit par internet sont comme tous les codes, en évolutions. Nos usages évoluent, et la symbolique qu'ils portent évolue avec eux.
Pour en revenir à l'échange évoqué dans ce twitt: ce n'est pas que "je plaisante" ne suffit pas (puisqu'il vient en réponse à la question).
C'est juste qu'écrire tu es vraiment le roi des cons, ou la reine des connes, sans autre précision, laisse écrit tel quel, la porte à deux interprétations, et que par définition, twitter décontextualise tous les propos, à la différence d'autres réseaux type msn où on est dans l'échange. Sur twitter, parfois quelqu'un répond à un autre et celui qui reçoit ne sait même plus de quoi il parlait au moment où il reçoit la réaction. Définitivement, twitter n'est pas un lieu pour "tchater", même si certains l'utilisent comme cela, parfois. C'est un lieu idéal pour développer du quiproquo. Avec ou sans rires préenregistrés. Fin de message.
Rédigé par : Herve Resse | 14 octobre 2011 à 08:49
pour moi, ce n'est pas le problème. Le problème est une forme d'hypocrisie qui sa cache à la base du :)). Ou on se moque, et il n'y a pas besoin d'ajouter un :)) derrière "ça va les chevilles?" ou on envoie un message style "bonne chance!" et le :)) ne se justifie pas non plus. Quand les gens font de l'auto-dérision, ils ne s'embarrassent pas de smiley, ils assument le fait de se moquer d'eux-mêmes. Assumons notre cruauté aussi bien à notre égard qu'envers les autres. la moquerie gentille est un leurre. Derrière le "je plaisante" il y a toujours une perfidie. Âmes sensibles s'abstenir, c'est tout. Et pour les deux twittos qui me font le plus rire (un homme et une femme, pas de jaloux): ils ne ponctuent jamais leur phrases de ce genre de trucs.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 14 octobre 2011 à 12:31