"C'EST INJUSTE !" est le cri que j'ai le plus souvent poussé lorsque j'étais enfant. Il fallut la remarque paisible d'un psy pour me calmer : "La vie est injuste." Et aussi la maxime de je ne sais plus quel apôtre : "La soif de perfection ne donne pas que des saints; elle donne aussi des monstres." J'ai donc tardivement découvert le sens de la nuance. Mais je garde des réflexes de gamine honnête : je ne peux pas sacquer la mauvaise foi, ni ceux qui écrivent, filment ou chantent faux. C'est plus fort que moi : je traque la dissonance, l'incohérence. Et quand il s'agit d'écrire, j'essaie de toutes mes forces de trouver le bon ton (plus que le bon son) dans le dialogue ou dans la description. A cela, on peut m'opposer que la réalité retranscrite peut paraître convenue. Comme j'aime ce mot ! Il me convient. J'aime que les gosses s'habillent et raisonnent comme des gosses, et que les adultes ne nient pas leur âge. J'aime l'exhibitionnisme des baroques et l'académisme des classiques. J'aime le mélange des deux chez les semi-baroques - j'aime la logique psychologique. Rien ne me choque plus qu'un sentiment, une allure, une page, une mélodie qui SONNENT FAUX.
Je me prive de certains génies de la Nouvelle Vague et de leurs héritiers, ou d'une bonne partie de la musique contemporaine, c'est certain. Cet individualisme têtu a aussi fait de moi une grande solitaire incapable de simuler les choses, haïssant la bien-pensance qui trébuche sur la morale personnelle comme le cynisme épate-bourgeois. Esthétique. Éthique. Spirituel. A moi d'accorder les violons de ces trois hiérarchies. Le travail d'une vie. Et si le mot "harmonie" semble fade ou stupidement new age, je n'ai pas trouvé mieux pour qualifier cette exigence.
Baisers de la pine'up qui tente à chaque livre de trouver les mots qui CONVIENNENT, pas toujours ceux qui claquent.
Convenons-en, ce ton convenu nous convient aussi parfaitement alors que les cons viennent dire le contraire !
Rédigé par : Gerard27 | 21 juin 2011 à 12:19
Gérard, je suis CONfuse
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 juin 2011 à 12:22
"...ni ceux qui écrivent, filment ou chantent faux..."
Pourtant tu es allé au delà de la 1ère saison de Desperate Housewives.
(Tu te souviens quand je te disais que les goûts cinématographiques et musicaux étaient les derniers sujets sur lesquels on pouvait se fâcher vraiment de nos jours? ;D)
Rédigé par : Fredouat | 21 juin 2011 à 12:41
"Je me prive de certains génies de la Nouvelle Vague et de leurs héritiers, ou d'une bonne partie de la musique contemporaine, c'est certain."
Hervé?
Rédigé par : Fredouat | 21 juin 2011 à 12:41
Alors pour Desperate, c'est convenu mais juste : les névroses féminines sont traitées avec pas mal de réalisme. Pour le 2e commentaire, je ne le comprends pas. peux-tu m'expliquer ? "Hervé", c'est Resse ? et si oui, je ne vois pas trop le rapport. tu veux dire que nos goûts respectifs se rejoignent ou s'éloignent?
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 juin 2011 à 12:59
"... incapable de simuler les choses ...", Ingalls ou ses prédécesseurs pourraient-ils le confirmer ?...
Rédigé par : Dominique | 21 juin 2011 à 13:16
Dominique : suis une piètre simulatrice EN TOUTE CHOSE (kaya kaya oh oui oh oui), ce qui fait bcp rire Ingalls et lui confère un sacré pouvoir...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 juin 2011 à 16:03
Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui persévèrent.
Saint Luc
Je préfère commettre une injustice que de tolérer un désordre
Goethe
Tout est relatif (Einstein revu par Le Nain)
Rédigé par : Le Nain | 21 juin 2011 à 16:39
Saint Luc ! c'est lui ! je me souviens...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 juin 2011 à 16:47
Desperate: si ej déteste autant cetet série aujourd'hui, c'est parce que c'est la seule série "féminine" à m'avoir vraiment plu. Puis la 2ème saison est arrivée...
Quand je disais "Hervé?", c'est parce que cette phrase aurait pu être de lui, un jour d'opinion modérée. (mossieur Resse, si tu me lis :p)
Rédigé par : Fredouat | 21 juin 2011 à 17:27
Desperate a marché trois saisons. Après on glisse vers l'incohérence, le n'importe quoi psychologique. Je regarde les saisons plus par tendresse pour certains personnages que par vrai enthousiasme. Ceci dit, cet appauvrissement touche les 3/4 des séries américaines: elles se momifient au lieu de s'enrichir. Mais bon, y en a qui croient que Tarentino a un rythme génial, alors... (vas-y, frappe)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 juin 2011 à 17:41
J'ajoute pour Le Nain : "La vérité sans tendresse peut être une injustice" (Dostoïevski) C'est peut-être pour cela que je fais une distinction entre honnêteté et franchise
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 juin 2011 à 17:48
Le Saint-Luc est une boisson locale ici (au Burkina), style vin doux ou vermouth très agréable !...
Rédigé par : Dominique | 21 juin 2011 à 22:59
pas trop sucré, le Saint-Luc ?
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 22 juin 2011 à 00:07
"Esthétique. Éthique. Spirituel"
Et tu crains de ne pas trouver les mots qui conviennent ? Mais quels mots pourraient mieux traduire ce qui me semble être l'essence de toute une vie ?
Rédigé par : Caritate | 22 juin 2011 à 10:19
Tarentino a fait un chef d'oeuvre, Reservoir Dogs, et j'interdis à quiconque de toucher à ce film!!!
Le reste, je comprends qu'on puisse ne pas aimer, c'est du fan-service permanent, ce qui me va très bien.
Rédigé par : Fredouat | 22 juin 2011 à 10:32
@ Valérie: si tu viens pour la FILO tu auras une caisse de Saint-Luc sur ton stand !...
Rédigé par : Dominique | 22 juin 2011 à 21:04
j'ai pas trop le droit à l'alcool, Dominique... Mais le cadeau me va droit au coeur
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 22 juin 2011 à 21:16