La puissance terrifiante du net trouve son point d'orgue dans l'affaire en cours. Twitts, blogs, les réseaux sociaux y vont de leur analyse, critiquant les médias tout en leur emboitant le pas: les photos de l'accusé sont malsaines ? Dénonçons-les et prenons notre part d'audience au passage. Toute l'affaire est malsaine, les réactions aussi. Je ne compte plus les refoulés prenant leur pied dans une histoire qui réunit les ingrédients les plus irrésistibles pour la curiosité humaine : l'argent, le sexe et la lutte des classes. Les pires commentaires, les pires notes sont celles qui prétendent analyser l'affaire mieux que les médias. Chacun campe dans un pré carré défini : "Tous avec toi, martyr du monde moderne" se heurte à : "Sale porc, voici l'heure de ta punition". Théorie du complot contre complot mon cul. Et au passage, de détailler sans en avoir l'air les appâts supposés de la femme de chambre - sommet du mal dans sa peau qui oscille entre "et si c'était moi?" et "j'aimerais être lui, mine de rien". Le mot soubrette, employé par certains, évoque bien un fantasme de soumission, de jeu, et qu'on puisse jouer en pareil cas me met hors de moi.
Comme si le bon sens n'existait pas. Comme si on ne pouvait pas NE RIEN DIRE.
Baisers de la pine'up qui trouve merdiques beaucoup de ses semblables, dans cette sombre histoire. Et qui n'arrive plus à supporter la notion de fantasme virtuel.
notre société marche vraiment sur la tête...les journalistes ne pouvaient pas, ne devaient pas garder le SILENCE ! Cet homme avait un véritable appétit pour les femmes. Et comme beaucoup d'hommes de pouvoirs, il ne pense pas être rejeté par les femmes. Je suis et reste sans voix. Et les critiques que l'on fait sur la présumé victime me choque encore plus.
Rédigé par : Linda.S | 18 mai 2011 à 11:24
La remarque la plus intelligente sur cette affaire, c'est Brigitte Lahaie qui me l'a donnée. Je l'ai rencontrée à une signature de livre lundi soir. Je partage ses inquiétudes sur un monde immédiat, et ses mises en garde contre les avis des dingues
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 18 mai 2011 à 11:37
Chut !
Rédigé par : Caritate | 18 mai 2011 à 11:50
...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 18 mai 2011 à 11:56
Cette histoire me fatigue.
Mais vraiment, elle me fatigue.
Pourquoi la France entière a-t-elle un avis sur une affaire dont on ne sait rien, et est incapable d'avoir cette même intensité de réflexion sur elle-même.
Ah oui, c'est vrai, on parle de cul...
Rédigé par : Fredouat | 18 mai 2011 à 15:00
ça ne me fatigue pas, ça m'inquiète: l'accusation est grave. Mais pour l'instant le traitement de l'accusé est excessif. Et parce que tout dérape, on va droit vers des tombereaux de misogynie. j'ai grand peur qu'excès d'exigence n'aboutisse au final qu'à un retour à la vilaine époque des années 70 (excès de laxisme, machisme,"elle l'a bien cherché", etc)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 18 mai 2011 à 15:42
"j'ai grand peur qu'excès d'exigence n'aboutisse au final qu'à un retour à la vilaine époque des années 70 (excès de laxisme, machisme,"elle l'a bien cherché", etc)"
Si tu as le temps, je serais intéressé pour que tu précises ta pensée: excès d'exigence à quel sujet? Car pour le moment je ne vois pas le rapport entre "exigence" et "machisme".
Mais pour résumer mon point de vue, car j'ai l'impression de m'être fait mal comprendre: pourquoi chercher à choisir un camp entre celui de la pitié et celui du complot quand on ne sait rien de l'affaire?
Si elle est victime, je compatis.
S'il est innocenté, je dénonce le complot.
Tout autre raisonnement anticipé est faussé par les sentiments que l'on projette sur cette affaire, comme pour tout fait divers médiatisé.
Rédigé par : Fredouat | 18 mai 2011 à 16:20
Ce qui m'exaspère est que, sous couvert du "on ne sait rien", "on" donne son avis. Je ne plains personne dans cette affaire, j'attends. Le débordement de l'info fait oublier le strict libellé de l'accusation. je déteste les intuitions de complot. Je déteste toute intuition concernant un délit à prouver. J'ai lu des trucs insensés, énoncés avec des précautions oratoires également insensées. Des "bien sûr que c'est mal de contraindre une personne, je ne dirais pas le contraire, mais..." Mais quoi? Quand une personne est accusée d'un délit elle doit être jugée. Point barre. C'est pour cela que je crains un retour aux 70. A une esthétisation des délits. Et oui, la durcissement excessif peut fatiguer l'opinion et la faire régresser.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 18 mai 2011 à 16:53
Trop de théories du complot tue le complot. J'en ai trop lu de ces théories dans mes lectures historiques pour y attacher foi. Les vrais complots sont rares en Histoire.
Tout ce que je fais à l'heure actuelle est d'attendre le procès, comme le Grand Jury n'est pas public. Nous verrons alors ce que l'accusation a entre les mains.
L'impatience du monde moderne est exaspérante. Mais je dois avouer que les commentaires que je lis dans les journaux électroniques me laissent pantois par leur bêtise et leur peu de reflexion. A faire douter du suffrage universel. Mais bon, il faut se remémorer la phrase de Churchill sur la démocratie.
Rédigé par : Le Nain | 18 mai 2011 à 17:23
Et c'est là où votre connaissance de l'Histoire vous rend lucide. ce que j'aime bien avec vous, c'est que vous ne vous servez pas de votre savoir comme d'un pouvoir. C'est aussi intéressant que reposant
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 18 mai 2011 à 17:46
C'est marrant, j'ai l'impression d'être d'accord avec vous deux, sans que cela soit réciproque. :D
Rédigé par : Fredouat | 18 mai 2011 à 17:52
Je n'ai jamais dit que je n'étais pas d'accord avec toi! tu m'as demandé, cher Fred, de préciser ma pensée; ce que j'ai fait. Pour le reste, nous avons il me semble la même prudence
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 18 mai 2011 à 17:56
Je n'ai jamais écrit n'être pas d'accord avec vous, Fred. Votre réaction est très mesurée, et je trouve ça très bien et trop rare.
Rédigé par : Le Nain | 18 mai 2011 à 18:15
Ok ok, il faut que je laisse hiberner le parano en moi qui cherche des doubles sens dés qu'une phrase dépasse les deux lignes... :)
Rédigé par : Fredouat | 18 mai 2011 à 18:33
A ne pas vouloir en parler, on ne fait qu'en parler...
Rédigé par : Caritate | 18 mai 2011 à 18:54