Souvent, les grands malades de l'Humanité ont des visages de brute. Comme si leurs traits épais trahissaient leur violence, leur plaisir à faire mal. Les Horribles de l'Histoire sont communs, porcins, inintéressants esthétiquement parlant. Le dernier tombé avait à la base tout bon : une tête splendide, un regard doux et un sourire de rêve. Qu'il était beau, celui-là ! Comme il cachait bien sa scélératesse! Pour une fois la beauté du diable portait un nom.
Il était devenu une abstraction. Une icône appelant à la haine avec un sourire paisible. C'est ce contraste qui m'avait le plus troublée: l'incroyable abime entre ses actes et sa calme prestance.
Liesse à Ground Zero. Soulagement personnel. Un fou de grande envergure de moins, c'est toujours cela de gagné. De là à ressentir une joie sauvage... Par qui sera-t-il remplacé?
En attendant, je me souviens des Égyptiens de l'Antiquité : pour châtier leurs ennemis, ils les effaçaient de leurs plaquettes ou des bas-reliefs : "Que ton nom ne soit plus". La pire vengeance? l'oubli. En cette période de surinformation, de surcommunication, le châtiment des Anciens possède une vertu intéressante : faire cesser toute parole, tout souvenir d'une personne l'annihile plus surement qu'un documentaire.
Baisers de la pine'up qui glisse dans l'indifférence
Bravo , chère Cousine Inconnue pour ce commentaire d'une grande justesse.....Nous pourrions dire tant de choses sur la beauté du diable......
A bientôt , j'espère .
Caroline
Rédigé par : carolinedubigeon | 02 mai 2011 à 21:14
Hello cousine ! moi aussi j'aimerais bien te rencontrer...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 02 mai 2011 à 21:28
J'ai presque eu honte ce matin de ne ressentir qu'une quasi-indifférence à l'annonce de sa mort ; me voilà rassurée.
Rédigé par : Caritate | 02 mai 2011 à 22:56
Bravo l'Artiste !
Rédigé par : Linda.S | 02 mai 2011 à 23:11
Oui...l'indifférence aurait été une bonne chose...
Rédigé par : Linda.S | 02 mai 2011 à 23:12
L'indifférence, Linda et Caritate, vis-à-vis des dingues que je méprise. Je n'oublie pas les victimes, j'oublie les monstres
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 03 mai 2011 à 00:33
La beauté monstrueuse!
Je l'ai trouvé très beau aussi ce soir sur les photos!
Il était séduisant ce monstre avec ce regard si doux ,ses traits fins ,et comme j'aime ses sourcils très longs.Un sourire délicieux .
"je crois que je ne l'oublierai jamais mais les raisons soont autres !
j'ai peur de l'après B.L
Rédigé par : Elibéran | 03 mai 2011 à 01:15
Je recopie un bout d'un commentaire de Philippe Bilger sur son blog, car je suis tout à fait d'accord avec lui :
"Enfin, il paraît que les citoyens américains n'auraient pas dû manifester leur joie et leur liesse de cette manière, pour certains provocante et vulgaire, outrancière. Il est vrai que les Français eux sont toujours si pleins de réserve, d'élégance et de tact ! On sait aussi que nous n'avons pas, dans la douleur comme dans les grands moments heureux, la même attitude singulière et collective que nos amis américains. A chaque pays son tempérament, à chaque personne son style. Il est évident que je n'aurais jamais manifesté avec cette exubérance ni cette allégresse parce que je ne suis pas eux et que sans doute, en étant confortablement solidaire de cette immense tragédie du 11 septembre, je n'en mesure pas tout de même comme eux l'ampleur et le retentissement. D'un coup, après dix ans de poursuite apparemment vaine et d'un chagrin dévastant les familles, on a retrouvé l'inspirateur de cette abjecte et monstrueuse tuerie et il a payé. Comment ne pas percevoir que cette joie qui déborde comme une revanche, cette fierté retrouvée, une forme de libération avaient tout de même le droit, quelques instants, de sortir des limites raisonnables d'un jour ordinaire ? On se permet de se poser en juges de leur enthousiasme parce qu'il succède à la mort d'un homme qui pour le monde a été un fléau et n'aurait pas désarmé. Ces puristes en chambre m'exaspèrent. J'ajoute que ces Américains filmés dans la folie délirante sont aussi, quand on les questionne, chacun, d'une émotion, d'une sensibilité et d'une justesse incomparable."
Oui, oui, mille fois oui. Ma réaction d'indifférence est ma propre solution contre l'horreur. Ou plutôt ma propre sanction. Pour la joie américaine, jamais je n'oserais la juger.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 04 mai 2011 à 11:33