Dans le temps, j'avais zappé la série des Soprano. Le mal est réparé, ayant profité des vacances pour engloutir la saison 1. J'aime beaucoup cette série, de la même façon que j'avais aimé Le Parrain. J'ai toujours rigolé sur l'attachement de certains amis pour les Corleone, alors que Coppola, dans sa narration classique et fluide, ne montre nulle complaisance pour les gangsters, mais en fait au contraire une métaphore du déclin réel ou non de l'Amérique, où les idéaux sont entrés dans un processus de nécrose : sens de la famille, hantise de la respectabilité, rituels et esprit de libre entreprise n'y sont que la couverture de l'utraviolence et de l'abjection. Les familles mafieuses, aussi bien dans les Soprano que dans Le Parrain, vivent dans un climat de solidarité diabolique à la promiscuité fatale. Dans la série comme dans le film, nul didactisme, juste une façon spectaculaire et très convaincante qui amène au constat de la vampirisation des enfants par leurs parents.
Tony Soprano est un salopard qui ne croit en rien et se regarde vaguement le nombril chez son psy entre deux règlements de compte. Il est cinglé MAIS IL NE S'EN REND PAS COMPTE. Ou à peine. Il n'a pas vraiment conscience d'être une raclure; cette pensée le traverse par bribes, sans l'atteindre. Dans la saison 1, aucun personnage n'est attachant, hormis peut-être les enfants. On attend leur probable gangrène, de la même façon que Tony a été bouffé par son ignoble pantin de mère qui ferait passer Tatie Danielle pour Mère Teresa.
La série, qui pourrait être déplaisante, est passionnante par son exploration des borderlines.
Je me réjouis quand une tuile tombe sur la tête du père Soprano. Je savoure le moment où il se prend une branlée. Alors que j'ai toujours peur que Dexter, autre sociopathe notoire, se fasse gauler par les flics le meurtre dans le sac.
Pourquoi ? Pourquoi cette indulgence pour l'un et non pour l'autre, alors que sur le plan de la morale ils sont insauvables dans les deux cas? Parce chez Dexter, il y a lucidité. Dexter sait qu'il appartient à la famille des damnés. Pas Tony. Dexter semble lutter contre ses pulsions, se pose toutes les bonnes questions. Tony, jamais.
J'essaie de dénicher un mot laïc pour "rédemption", mais je ne le trouve pas.
Je sens qu'une clé est là, très importante pour moi. Rédemption... A explorer...
Baisers de la pine'up qui ne trouve du sens au mot "pardon" que dans la capacité des gens à se remettre en cause
auto-amnistie ?
Rédigé par : Caritate | 22 avril 2011 à 12:51
Bonjour Valérie,
Tout d'abord veuillez m'excuser de me servir des commentaires pour vous faire parvenir mon message, mais je n'ai pas trouvé votre adresse e-mail sur le blog.
Pour mettre en avant votre blog et votre travail je m'occupe d'un petit site assez sympa qui a pas mal de retombées.
Il s'agit du site Quand j'étais petit je croyais que qui a un concept tout simple : une photo de vous actuelle, une photo de vous enfant et votre "Quand j'étais petit je croyais que...".
Le concept est simple, fun et surtout viral !! J'ai fait une série sur les "blogueurs célèbres" j'en ai commencé une avec "les patrons du web" ainsi que sur "les photographes".
Si vous voulez vous aussi également participer n"hésiter pas à me fournir les deux photos ainsi que votre texte.
Vous connaissez des personnes tenant un blog et pouvant être intéressés par cette mise en avant n'hésitez pas à leur en parler.
Voilà, je reste à votre disposition pour tout renseignements complémentaires.
Très cordialement.
Olivier Marone
http://www.quandjetaispetitjecroyaisque.com
Pour voir la revue des blogs qui parlent de "Quand j'étais petit je croyais que..."
http://www.quandjetaispetitjecroyaisque.com/revue-médias
Rédigé par : Olivier | 22 avril 2011 à 13:00
Je n'ai jamais vu les Soprano, et comme toute série que j'ai raté pendant trop longtemps, je sais qu'il me faudra trouver un moment vraiment propice pour rattraper mon retard.
En revanche, tu connais mon affection pour Dexter. Mais le fait qu'on soit moins intransigeant avec lui, voire protecteur, vient encore une fois du fait que, selon moi, Dexter est un enfant.
Rédigé par : Fredouat | 27 avril 2011 à 11:25
Je n'en suis pas si sure... comme tu l'as déjà souligné, la voix envoutante et puérile de l'acteur appuie sur la case "maternante", mais ce qui me frappe surtout chez Dexter, c'est qu'il n'a jamais été un enfant
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 27 avril 2011 à 12:36
Oh, va falloir qu'on en parle, je n'arrive pas à concevoir ton point de vue donc j'exige que tu m'expliques, ça titille ma curiosité! J'aime découvrir d'autres axes de lecture :)
Rédigé par : Fredouat | 27 avril 2011 à 16:29
Perso j'adore Dexter, c'est la meilleure série de tout les temps :)
Rédigé par : bwin | 16 mai 2011 à 16:46
J'adore aussi ! C'est un must, une série géniale
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 16 mai 2011 à 16:50