C'est devenu chez les jeunes la nouvelle insulte à la mode : "Toi, tu sers à rien!"
Edifiant et instructif. Selon une de mes amies, médecin généraliste, son cabinet, toutes catégories sociales confondues, voit passer des jeunes qui ont un point commun : l'angoisse. Angoisse de perf' à tous les niveaux, angoisse de futur et d'emploi, angoisse aussi lucide qu'inévitable. Et Séverine d'ajouter : "Valérie, on était aussi stressées à leur âge ? Je n'ai pas souvenir d'une telle intensité de nervosité". Je te rassure, Séverine, tu étais anormalement zen à 18 balais.
Tu sers à rien... comme elle est laide, cette phrase. Certains vont me dire que c'est un progrès après les "sale pute" et autre "pédé sexuel (sic)" entendus ici ou là dans la cour de récré que j'ai arpenté, en digne parente correspondante des classes de mes gamins.
A la veille du second conseil de classe de ma fille (16 ans), je m'interroge sur ce :"Tu sers à rien".
Je reste persuadée que chaque être humain a un talent. Comment le faire résonner?
J'avoue, j'ai besoin de nourrir mes armes, de fourbir l'optimisme...
Baisers de la pine'up qui trouve que la notion "d'inutilité" est un peu facile à lancer au visage.
Message aux ados, aux émotions de plus en plus fugaces, se déchirant pour mieux se réconforter: je t'aime moi non plus n'a jamais apporté un bien-être; grandir, ce n'est pas s'endurcir, c'est se renforcer.