Non, ce n'est pas une note sur le prince du Royaume-Uni (encore que) ni sur les jeunes années du brillant Clint. Mais sur le phénomène Harry Potter, dont le 7e film va déferler bientôt sur les écrans : parents de tous les pays, vous n'y échapperez pas.
Partons dans la pensine, flashback : fiston a dix ans et lit le premier Harry Potter. Mâtin, un pavé ! je lève un sourcil ; Max est un lecteur moyen, aimant les livres courts. Il est plongé dans cet énorme opus. La curiosité est plus forte que mes stupides a priori sur ce vulgaire succès planétaire et en loucedé, je lui pique ledit livre pour nourrir mes insomnies. Miracle, je tombe dedans. Littéralement. Tout me plait, c'est crédible, l'enfant du placard, le pas aimé aux parades de solitaire, qui va découvrir un monde magique aussi cruel mais aussi passionnant que le réel...
J. K. Rowling a écrit quelque chose de nouveau à partir d'anciens pots : elle a réussi l'impensable mélange, celui qui mixerait Dickens et Tolkien, soit les deux grands courants de la littérature anglaise. De ce mix surgit un univers qui porte sa patte. L'invention du Quiddich, ce foot/rugby dans les airs ! Les dragées de Bertie Crochu, aux parfums variant de chocolat à crotte de nez... L'allée des embrumes, le plafond du hall du collège de Poudlard reflétant les variations du ciel, les beuglantes, les elfes de maison, le Chemin de Traverse et cette séance, extraordinaire dans le premier tome, de la baguette magique qui choisit le sorcier, chez Monsieur Ollivander... Ces trouvailles, poétiques sans être puériles, le livre en est farci.
Les années passent. Max et moi nous nous battons pour finir les tomes suivants l'un avant l'autre. Il a compris et cache son exemplaire dans un coin de sa chambre, que je cambriole dès qu'il a les yeux fermés. Pour cette complicité mère/fils, grâces soient rendues à la Rowling.
La saga n'est pas parfaite, sur les 7 tomes, quatre ont ma préférence : le 1, le 3 et les 6/7, qui sont indissociables. En revanche, le 4 et le 5 sont complètement ratés, trop lourds, trop longs.
Mon fils a quitté la planète de l'enfance, il aura bientôt 19 ans... Potter fut parfois un jeu entre nous, un signal pour aborder les difficultés de l'éducation sans nous écharper.
Personne, je dis bien personne, n'a été capable de raconter les embuches initiatiques du sortir de l'enfance de façon aussi exaltante que cette Écossaise. Quand je pense que deux maisons d'édition l'ont refusé... Pour moi, ce succès est mérité. J. K. Rowling est devenue la femme la plus riche d'Angleterre et je m'en réjouis.
Harry Potter est une sorte de doudou familial, régressif mais apaisant. Lorsque le moral n'est pas haut, je suis capable de replonger dans le premier tome et de prendre le Chemin de Traverse pour errer dans Poudlard, à la recherche de courage.
La fin de la saga, prévisible, obéit à une profonde logique dont Rowling aurait eu tort de se priver : psychologiquement, c'est la bonne. Les personnages se tiennent tous, créatures de papier aux racines bien élaborées. Une mention spéciale au professeur Rogue, faux Judas et ange Gabriel de Harry. Le style est basique mais au service de l'imagination.
Les films n'arrivent qu'en partie à recréer les sensations des heures de lecture : ils sont en deçà des métaphores et autre néologismes qui peuplent l'univers de Harry, et qui sont impossibles à traduire en images. Mais Daniel Radcliff "est" Harry Potter, pas de doute.
Et pour lui, pour ce héros qui m'a si souvent consolée, je serai là le 24 novembre, peut-être sans enfants, à contempler la fin de ses aventures sur grand écran.
Baisers de la pine'up qui peut compter les taches de gras sur ses livres : Harry Potter et ses délices m'ont toujours ouvert l'appétit...Tiens ! une trace de chocolat à côté du moment où Harry devient "attrapeur" ! Un jour, je prendrai le Poudlard Express, sur la voie 9 3/4... Ou le Magicobus, au choix.
pps : Linda, ne te prive pas de ce plaisir avec Samuel : Harry Potter se déguste très bien entre parents et enfants.
- Eh ! ajoute ma fille, moi aussi, j'ai aimé Potter !
oui oui moi aussi j'ai aimé ce brave petit Harry grâce à Samuel je l'avoue. pour ce dernier c'est au Programme de la prochaine sortie Mère-Fils!!
Rédigé par : Linda.S | 19 novembre 2010 à 21:07
Comment se fait-il que tu n'aies pas été approchée par la Presse hebdomadaire pour y écrire une page sur la société, la famille et les relations parents-enfants et Culture des années 2000. Je me régale.
Cela fait un peu lèche-.. (fayot) mais c'est sincère.
Rédigé par : Gérard | 19 novembre 2010 à 23:37
Cher ami, dans le domaine de la presse écrite, c'est encore plus dur que dans celui de l'édition ; beaucoup d'appelés et peu d'élus... Mais si je régale un Gérard, alors je suis heureuse ! Et si, un jour, je suis par miracle approchée par un canard, alors je brandirai ma baguette magique au son d'Heleanne...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 20 novembre 2010 à 01:21
Je n'ai pas accroché, et j'ai laissé tomber au tiers du premier volume, alors que j'ai adoré Tolkien.
Rédigé par : Le Nain | 20 novembre 2010 à 07:55
Désolée, l'apprenti sorcier me laisse dans une totale indifférence !
Rédigé par : Caritate | 20 novembre 2010 à 10:05
Valérie, la cliente idéale pour les pros du marketing !...
Rédigé par : Dominique | 20 novembre 2010 à 10:27
En voilà une chouette idée... me rabattre sur le marketing à défaut de journalisme...
A Le Nain : moi, c'est le contraire, j'ai aimé Potter et Tolkien m'est tombé des mains (trop de personnages, me suis perdue). Mais je suis une droguée de Dickens, je crois qu'un des livres que j'ai le plus relu est "De grandes espérances".
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 20 novembre 2010 à 11:31
Il y a aussi une chose très intime qui explique pourquoi j'ai immédiatement accroché à Harry Potter : à cause des crises d'épilepsie, j'ai toujours eu une hantise de la mort. Plus encore de la mienne que de celle des autres, ce qui est égocentrique mais je l'assume. La religion, bien que perçue de façon très aimante et tolérante (parents cathos ouverts) n'a pas réglé ces angoisses, pire, elle les a renforcées. La période athée qui a suivi( influence de l' ex conjoint : dieu n'existe pas, c'te blague !) n'a pas non plus donné d'embryon de réponse à mes questionnements et a accentué les terreurs. Peut-être qu'Harry Potter a correspondu de façon à la fois exacte et apaisante à l'idée que je peux avoir de la mort. Dans ces livres, beaucoup de décès : jeunes et vieux meurent dans chaque ouvrage. D'où à la fois une banalisation, mais aussi une idée assez grandiose de cette ultime épreuve. Rowling n'élude pas le chagrin des vivants, mais elle explique très bien non pas l'agonie, mais l'instant final. Et si, à présent, j'ai une crise d'angoisse, ce livre est un anxiolytique de choix. D'ailleurs, il y a une description à peine voilée de ce que sont des crises d'épilepsie dans les Harry Potter, lors du passage des "détraqueurs". Aux parents qui se demandent ce que leur enfant ressent à cet instant qu'on appelle "les auras épileptiques", une crise (sauf pour certains qui ont des crises heureuses, à la Dostoïevski) est une déperdition des sentiments : cela ne fait pas mal, c'est un moment douloureux mentalement ; on a l'impression désolante qu'on ne peut plus sourire, rire ou même pleurer. Ce n'est pas votre cerveau qui vous abandonne, c'est toute votre identité.
Mais pour rassurer un entourage : heureusement, cette pénible sensation est fugace et pas douloureuse physiquement.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 20 novembre 2010 à 14:00
une vision comme une autre, on est religieux parce que l'on a peur de sa propre mort, on est athée parce que l'on n'a pas cette peur : c'est bien vu, ou si non e vero, e ben trovato
Rédigé par : triton | 20 novembre 2010 à 14:51
Valérie, tu me casses les pieds... tu me donnes envie de lire Harry Potter ! Tu devrais demander un pourcentage des ventes à J.K. Rowlings...
Rédigé par : Caritate | 20 novembre 2010 à 16:05
Valérie: pour ma part, comme nous en avions "parlé" lors l'un de tes billets relatif à Amélie Nothomb (laquelle ne sera donc pas enterrée), plus on nos bassine avec un auteur ou un "phénomène littéraire" (ou musical ou autre), moins j'ai envie de le lire ...
Rédigé par : Dominique | 20 novembre 2010 à 19:35
En général, Dominique, le battage médiatique m'énerve autant que toi et excite mon esprit de contradiction. Mais c'est parfois idiot, car certains films/livres/chansons qui ont du succès peuvent être très bons. je n'aime pas tout Nothomb, n'empêche, "Anthologie de la faim" m'avait plu, à l'époque. Mais je comprends tb qu'on soit insensible à Dame Amélie ou à l'histoire de Potter... il y a tant de livres qui sortent, et tant d'ouvrages, qui devraient mis en valeur, sont voués à l'indifférence... Une bonne nouvelle quand même : notre pays lit beaucoup.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 20 novembre 2010 à 19:58
Ce Harry là m'indiffère totalement !
Ah si j'étais plus jeune ! je pourrais rêver "au prince charmant "
J'aimais beaucoup sa mère pour tout ce qu'elle représentait,c'était déjà un avantage.Dommage!
Oh c'est une blague !
Rédigé par : Héléanne | 21 novembre 2010 à 08:05
Eh bien Harry (Potter, pas le fiston a lady Di) n'est pas un prince charmant, c'est un lot de consolation, un pansement contre les chagrins. Quant la théorie du prince charmant qui n'existe pas, en voilà une connerie moderne des psys ! Bien sûr que le prince charmant existe ! La grande nouveauté : c'est aux femmes de choisir le leur
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 novembre 2010 à 12:14
Le Prince charmant existe, je l'ai rencontré...
Aux femmes de choisir le leur, c'est plus facile à dire qu'à faire ; quand ledit Prince charmant sur lequel on a jeté son dévolu (et pas que) ne veut ps assumer ce rôle, que fait-on ? En chercher un autre ? Impensable quand on est la femme d'un seul Prince charmant. Alors faut-il croquer une pomme empoisonnée en attendant qu'IL se réveille (c'est le monde à l'envers) !
Rédigé par : Caritate | 21 novembre 2010 à 12:37
Caritate: et le Pêcharmant ?
Rédigé par : Dominique | 21 novembre 2010 à 13:14
Caritate, j'ai bcp de chance : je suis incapable de tomber amoureuse longtemps de quelqu'un qui ne m'aime pas. Donc ma capacité à me transformer en serpillère est limitée !
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 novembre 2010 à 15:39
Je ne pense pas pas que l'on puisse maîtriser ses sentiments...
Mais s'il n'y pas le retour alors il faut tout faire pour oublier.
Rédigé par : Héléanne | 22 novembre 2010 à 14:45
C'est vrai, je ne pense pas qu'on puisse maîtriser ses sentiments. je parle ainsi car j'ai une nature plus enthousiaste que passionnée, c'est donc plus facile pour moi de "laisser tomber". A défaut de maîtriser ses sentiments, alors, je crois qu'il faut tenter de SE maîtriser (et de s'aimer)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 22 novembre 2010 à 15:42
SE maîtriser, c'est-à-dire donner le change, se tenir droit quand tout est cassé dedans, sourire à la vie quand on n'en attend plus rien ? Bien sûr que c'est ce qu'il faut tenter de faire !
Rédigé par : Caritate | 23 novembre 2010 à 01:19
Chèrement payé, mais sur moi, ça a marché. tu m'aurais connue 15 ans plus tôt... à genoux, en sang, amaigrie par les drames... J'ai été bcp aidée par les amies.... alors plutôt crever que quémander de l'amour, ça oui ! Plutôt aimer celui avec lequel on ne rame pas et on se sent bien. Et dans ce cas, tout tenter pour construire quand celui qui te prouve qu'il t'aime est là. (charabia écrit sous stilnox, au lit !)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 23 novembre 2010 à 02:21
"Stilnox mon amie, étoile de la nuit, je vous en prie,
Envoyez-moi l'amour dont j'ai rêvé, il est temps de venir m'aider,
Voyez sur mon lit, il n'y a jamais eu qu'un oreiller
Et dans la triste chambre où je m'ennuie
J'aimerais bien le partager..."
Rédigé par : Caritate | 23 novembre 2010 à 09:22