Ayant été élevée à la religion du foot par un père ET une mère qui aiment voir ce ballet mais trouvant les rugbymen plus virils, à peine la majorité acquise je musardais du côté des musculeux en mêlée.
Charles Ingalls, qui y a laissé ses lombaires (prenez notes, mesdames, je lui masse TOUS les soirs le dos avec un foulard en soie), regarde bien sûr les grands matchs à la télé mais aussi la chaîne câblée ESPN.
Vous connaissez ESPN ? C'est une chaîne équivalente à radio Nostalgie : on y passe et repasse les grands tournois (foot&rugby&tennis etc) où les Français ont gagné ! Etonnant ! Point de défaite contre la perfide Albion sur ESPN. Non ! que des coqs triomphants. A l'heure où les lions vont boire (très tard ds notre maisonnée) et après avoir épuisé le stock de merveilles du petit écran (docs animaliers, tectoniques des plaques, attentat contre Hitler, l'Afrique à pied, top à Mike Brant), Ingalls s'allonge un peu plus sur le canapé conjugal, signal fatidique d'ESPN. Ce soir donc vous serez heureux d'apprendre qu'en 1986 nous avons mis une branlée aux English ds le tournois des 5 nations grâce à une action fulgurante de Philippe Sella.
Les années 80, massacre capillaire des hommes (court devant, long derrière ; au foot, ça s'appelle un dégradé "à la Chris Waddle", ds la variétoche "à la Balavoine"). Même les rugbymen étaient affreux.
Un homme émergeait, un DIEU VIVANT hautement désirable : lui ! Casque d'or ! le seul a avoir traversé ces années maudites en restant un canon.
J'ai été amoureuse de Rives pendant 20 ans (de l'âge de 10 ans à ...) J'avais son poster ds ma chambre (à côté d'Elvis et de Gary Cooper - oui, j'étais une enfant désuète mais je savais ce que je voulais).
Quand Rives a ouvert un restau je suis allée y traîner un nombre de fois incalculables. Un jour le grand homme-il devait avoir pitié- m'a parlé. Il m'a demandé mon signe astrologique (surprenante entrée en matière que j'avais trouvée un peu concon mais n'est pas Rives qui veut). Moi, frétillante : "capricorne"( ça brûle, c'est bon, il ma regardée). Moue de la star : "c'est un signe de casse-couilles". On ne s'est plus jamais parlé mais j'ai appris qu'on était nés quasiment le même jour. Casse-roupettes toi-même, bête mythologique.
Un nom me faisait rêver gamine : Walter Spanghero. Quel nom ! superbe ! Quand on s'appelle Walter Spanghero (ou Hubert-Félix Thiefaine) on est vernis pour la vie. Walter... prends-moi, Walter...vas-y, Walter... ouiiiii, Walter ! Ca marche. Jusqu'au jour où j'ai vu sa tronche (sur ESPN)
et là, le fantasme s'est arrêté net. je continue à acheter son cassoulet, par fidélité.
Il y a une dizaine d'années j'ai taté du rugbyman via une étrange secte où je régnais en unique femelle : "l'association des parents des lièvres". Un jour que je déjeunais ds un restau j'ai été embarquée par une bande de joyeux pépères dont le but était de s'empifrer, moyennant une cotisation minimale, de lièvre à la royale une fois par mois. J'avais 20 bonshommes pour moi toute seule (dont Carlos). Ca a duré 3 ans. on ressortait des restaurants complètement faits, haleine d'éther pur et ventre de femme enceinte de 6 mois en prime. Mais on a ri ! Ces messieurs me traitaient en princesse gourmande, avec déférence et juste ce qu'il faut de dragouille pour vous redonner le moral. Un jour, Julie Andrieu s'est incrustée.
J'ai fait un scandale, j'étais leur reine, non ? En fait cette fille est un ange. Il y eut donc deux reines. Et le rugby ds tout ça ? Eh bien les 4/5e de ces messieurs avaient été des gloires du ballon ovale avant de se recycler ds la restauration. De grands généreux je vous le dis. j'ai reçu des caisses de jaja
et des tickets d'invit' pour aller voir des matches en vrai (je n'ai jamais compris les règles mais grâce à eux je peux briller devant Ingalls : "chéri, là, je crois qu'il y a un en avant"). J'ai structuré ma vie selon ces fondamentaux : cadrage. Débordement. Point de fixation.
la pine'up vous quitte, c'est l'heure de la 3e mi-temps d'Ingalls, je crois qu'il a trouvé une touche et que la cocotte que je suis va être retournée comme une crêpe. Espérons que je ne vais pas être renvoyée ds mes 22 (non, pas la chandelle, ce soir !)
la maison est tombée sur les chiens...
Ahhhhhhhhhhhh les Couderc et Bala de mon enfance, vous êtes tout près de moi pour retrouver la télé noir et blanc des samedis d'hiver de mon enfance... "la cabane est tombée sur le chien"... mais aussi... "la balle à l'aile, la vie est belle"... "le cochon est dans le maïs"... "La bourrique a tourné le cul au foin"... "il faut remettre l'église sur la place du village"... "il a été pris par la patrouille"... "les mouches ont changé d'âne" sans oublier le très fumeux "il faut revenir aux fondamentaux du Rugby: ce n'est pas la queue qui remue le chien"...
Connaissez vous autre pratique sportive qui donne autant à voir et à émouvoir... moi pas... Mais, je ne suis pas objectif, je suis né sur un terrain de rugby et faisais du canard à roulettes sur le rond du lancer de disque juste derrière l'enbut du terrain d'entrainement quand d'autres allaient au parc regarder les... canards avec papa et maman. Rendez moi mon canard à roulettes, mon gros ballon ovale et mes souvenirs.
Rédigé par : Hervé | 09 janvier 2010 à 02:39
Et si Julie voulait bien venir faire la cuisine à la maison... je serais un homme totalement comblé (en particulier si elle vient avec mon canard à roulettes)
Rédigé par : Hervé | 09 janvier 2010 à 02:42
Si Julie est tj un coeur à prendre, je ne saurais trop te conseiller de tenter un essai(sans te faire prendre par la patrouille)suivi d'une sublime transformation : serai la première à applaudir !
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 09 janvier 2010 à 15:39
Ah, je me contenterai en passionné de cuisine que je suis de me régaler avec sa très jolie émission de TV "Fourchette et sac à dos" (prochains épisodes pendnat l'été 2010, je crois)... Et puis tiens, je ne sais si elle l'a écrit toute seule, mais j'ai bien aimé le petit "Carnet de correspondances" paru cette année ;o))
Rédigé par : Hervé | 09 janvier 2010 à 21:43
J'aime bcp son émission ; elle ne cabotine pas, elle a tj le ton juste ; bcp de finesse - un ange, disais-je
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 09 janvier 2010 à 23:23