Aujourd'hui c'est décidé, la pine'up repart sur un nouveau projet de roman.
Chers lecteurs-qui-souhaitez-être-publiés, plusieurs règles s'imposent.
On peut diviser grosso modo les productions françaises en deux groupes bien distincts :
Première fournée : les adeptes du style qui méprisent la construction de l'intrigue (on ne sait pas où on va, pas grave, Pascale Clarke et Michel field ont décrété que "c'était bouleversant").
Ils invoquent Duras ds le meilleur des cas, Robbe-Grillet ds l'autre. On se fait copieusement chier en les lisant mais ils sont primables. Ils comportent une sous partie très représentée : l'écriture normalienne sans faute de syntaxe mais désespérement plate. "J'ai froid. lambert allume une cigarette... que faire... il ne m'aura jamais aimée. Climax d'automne... "
ils sont maîtres du futur antérieur, des locutions précieuses et des points de suspension (hélas, n'est pas Céline qui veut) ; pas de géraniums chez les amis des belles lettres mais foison de pélargoniums. Lorsque sexe il y a, la description est si clinique qu'elle donne froid ds le dos. Fuyez ces gens-là (de tout façon ils n'aiment personne). Sauf si vous êtes agrégé(e) de lettres tendance misanthrope, que vous savez très bien prendre un air désagréable et que vous connaissez un grouillot qui bosse chez Stock, par ex.
Deuxième groupe : les as du marketing
Leur éditeur leur a seriné qu'une solide intrigue, ça fait VENDRE. Et qu'il faut être SPIRITUELS et GENTILS -et même faire un blog- pour obtenir son ticket d'imprimerie. Ils fb frénétiquement ("ce soir je serai sur direct 8 à 0h 55"," le film tiré de mon livre sortira le 13 avril", "déjà 10 000 exemplaires ! elle est pas belle la vie ?"), sont les champions des chapitres courts qui se terminent tous par un point d'interrogation. Ils disent détester Marc lévy, mais ils tueraient pour être comme lui. Parfois ils s'emparent d'un personnage historique inconnu au bataillon et le plongent ds une vie croquignolesque.
Ils explorent les sujets "actuels" (amour-divorce-femmes en détresse-hommes-castrés) jusqu'à plus soif. ils écrivent toujours "faux". Ils sont ignorés par la critique mais ils s'en fichent : ils sont en tête de gondole ds les super U et Carrefour. Chez eux, les femmes ont une allure "folle" ; ce sont les champions du langage courant. comme ce sont de bons "clients télé" (leur éditeur le sait et les chouchoute) ils sont sûrs de vendre.
Vous désirez tj écrire ? je vous conseille de malaxer ces deux galaxies au petit bonheur la chance. Tout en pensant à
Hitchcock : "mieux vaut partir d'un cliché pour arriver à une idée orignale plutôt que l'inverse".
Mais avant de connaître le Bescherelle et d'extirper un fait divers des bas-fonds de "France-soir", il vous faut posséder qq chose qui ne s'acquiert pas : on l'a ou non.Cela s'appelle le talent narratif. Cette faculté d'écrire un texte sans ennuyer le pélerin. si vous l'avez, travaillez sans relâche car comme dit mon maître,
"un talent qui n'est pas travaillé, cela devient une manie".
A domani !
ps : en jetant un oeil sur les nouveaux livres de grammaire je ne sais pas si nos têtes blondes sauront un jour écrire. Une dissert est devenue "un paragraphe argumenté". Le groupe de mots s'est mué en "champ lexical'. Les dyslexiques ont mon admiration et mon soutien.
Tu oublies la règle numéro un : savoir écrire ! :)
Bisous plumette !!!
Rédigé par : Cath | 15 janvier 2010 à 11:31