je viens d'achever à 2 semaines d'intervalle, les dernières productions de reines du crime.
Parlons d'abord d'"une mort esthétique" de PD James.
Un meurtre est commis dans une clinique de chirurgie plastique. Qui a fait cela et pourquoi ? l'inspecteur Dagliesh, plus crispant que jamais, recolle les morceaux. Pourquoi cela ne décole-t-il pas vraiment ? Lady James abuse peut-être un peu trop de ses descriptions "à la Balzac" pour épingler la nature humaine. Ses personnages n'ont aucun sens de l'humour (elle-même en fait peu usage dans ses romans), mais à force d'être glacés, d'une dureté méprisante, ils nous ennuient et on se prend à se désintéresser de l'intrigue faute de combattants. D'autant que la solution finale, ultra logique, est visible dès les premiers moments de l'enquête. Il y a dans ce livre une fausse humanité qui masque des relents de snobisme, de société monolithique anglaise que James semble condamner alors qu'elle l'aime profondément. Au final, ce livre est hiératique et désincarné. Le scalpel psychologique que James maniait non sans férocité dans "meurtres en blouses blanches" s'est émoussé avec le temps.
Parlons d'abord d'"une mort esthétique" de PD James.
Un meurtre est commis dans une clinique de chirurgie plastique. Qui a fait cela et pourquoi ? l'inspecteur Dagliesh, plus crispant que jamais, recolle les morceaux. Pourquoi cela ne décole-t-il pas vraiment ? Lady James abuse peut-être un peu trop de ses descriptions "à la Balzac" pour épingler la nature humaine. Ses personnages n'ont aucun sens de l'humour (elle-même en fait peu usage dans ses romans), mais à force d'être glacés, d'une dureté méprisante, ils nous ennuient et on se prend à se désintéresser de l'intrigue faute de combattants. D'autant que la solution finale, ultra logique, est visible dès les premiers moments de l'enquête. Il y a dans ce livre une fausse humanité qui masque des relents de snobisme, de société monolithique anglaise que James semble condamner alors qu'elle l'aime profondément. Au final, ce livre est hiératique et désincarné. Le scalpel psychologique que James maniait non sans férocité dans "meurtres en blouses blanches" s'est émoussé avec le temps.
Quant à la sémillante Mary Higgins Clark, son "je t'ai donné mon coeur"
ne lui a pas donné trop de boulot. elle calque son écriture sur un shéma éprouvé, mais question contruction, c'est très efficace : ON VEUT SAVOIR LA FIN alors que là encore, on connait le meurtrier quasiment dès les premières pages. Clark est l'antithèse de James. Ici, pas de morgue hautaine mais plutôt une avalanche de clichés, moitié féminisme années 50, moitié la femme ne peut vivre sans l'homme. Sans posséder aucun style elle excelle tj à décortiquer les cerveaux dérangés et à terminer ses (courts) chapitres de telle façon qu'on en veut tj plus. Et pourtant, à la fin on se dit : bof. On est loin des splendeurs de "la nuit du renard", "la clinique du docteur H" ou "un cri dans la nuit". Mrs Clark est devenue prévisible, dommage.
ne lui a pas donné trop de boulot. elle calque son écriture sur un shéma éprouvé, mais question contruction, c'est très efficace : ON VEUT SAVOIR LA FIN alors que là encore, on connait le meurtrier quasiment dès les premières pages. Clark est l'antithèse de James. Ici, pas de morgue hautaine mais plutôt une avalanche de clichés, moitié féminisme années 50, moitié la femme ne peut vivre sans l'homme. Sans posséder aucun style elle excelle tj à décortiquer les cerveaux dérangés et à terminer ses (courts) chapitres de telle façon qu'on en veut tj plus. Et pourtant, à la fin on se dit : bof. On est loin des splendeurs de "la nuit du renard", "la clinique du docteur H" ou "un cri dans la nuit". Mrs Clark est devenue prévisible, dommage.
Drôle aussi de comparer les personnalités des deux auteurs. L'une, qui gagne ses galons de Lady,
regard d'aigle, sourire en biais, féminité au placard, et, en dépit d'intrigues mal construites (la dentelle anglaise aboutit parfois à un fouilli pas maîtrisé ), a des angles de vue originaux et une acuité psychologique bien retranscrite.
Et l'autre, ancienne hotesse de l'air,
rigolote dans ses inteviews, ne se prenant pas au sérieux, pétulantes ss ses liftings avec un solide sens de la répartie... On crois tomber sur une petite bourgeoise assommante mais non, elle est maligne, la Clark. si je devais inviter l'une ou l'autre à dîner, sûr, je choisis l'Irlandaise : elle aime la vie, elle a des shémas réacs mais elle possède aussi le sens de l'autodérision. James, pas du tout ! curieux que la plus sympathique des deux ( Clark) soit aussi politiquement la plus conservatrice.
regard d'aigle, sourire en biais, féminité au placard, et, en dépit d'intrigues mal construites (la dentelle anglaise aboutit parfois à un fouilli pas maîtrisé ), a des angles de vue originaux et une acuité psychologique bien retranscrite.
Et l'autre, ancienne hotesse de l'air,
rigolote dans ses inteviews, ne se prenant pas au sérieux, pétulantes ss ses liftings avec un solide sens de la répartie... On crois tomber sur une petite bourgeoise assommante mais non, elle est maligne, la Clark. si je devais inviter l'une ou l'autre à dîner, sûr, je choisis l'Irlandaise : elle aime la vie, elle a des shémas réacs mais elle possède aussi le sens de l'autodérision. James, pas du tout ! curieux que la plus sympathique des deux ( Clark) soit aussi politiquement la plus conservatrice.
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