samedi 8 heures. j'ai dormi comme un bébé. Vite je m'arme de rimmel et d'un parapluie, plante mon béret sur la tête pour me donner une identité nationale et sors par grand vent retrouver les auteurs. Au passage, je salue gracieusement le maître d'hôtel du "vigoureux rugbyman" ; les croissants étaient parfaits. Les auteurs qui ont veillé tard hier au "Cardinal" la boîte hype de Brive ont des cernes violacées.
Mais que se passe-t-il ? une marée humaine a envahi la foire. les vigiles me confient : "il" doit arriver d'un instant à l'autre. Et en effet, à peine ai-je pénétré dans le saint des saints qu'une clameur monte des entrailles de la grande salle : "il est là" ! C'est bien Lui qui avance avec lenteur (1/2 h pour acoster à son stand), fendant la foule qui l'attend, grouillante, fervente. jamais je n'ai été serrée d'aussi près par un homme (en l'occurrence, son vigile). Que "Lolo cet astre", mon mari bien-aimé me pardonne, ce sont les alea du métier. Soudain on entend s'élever au dessus du brouhaha un vibrato hystérique : c'est AGA qui hurle, prisonnière des barbouzes : "lâchez-moi, je suis journaliste à ELLE, je n'ai rien fait ! Je vous le jure". Tudieu ! elle a tenu parole et je la vois s'éloigner, écarlate, tenant dans sa main un poil (voir article du 5 novembre); elle lève un poing vengeur en ma direction : "au moins, Did mon astre aura son souvenir ! ". Catastrophe, comment expliquer cet esclandre à la cheftaine du journal...
Jacques C, dont AGA a mutilé la main, fait comme si de rien n'était. Il signe les exemplaires de son livre à la vitesse d'un spitfire. j'ai réussi à me faufiler dans la foule compacte et lui sussure : "alors, chaque pas doit être un but ? une petite contrepéterie, Président !" il esquisse un magnifique sourire égrillard et fait mine de ne rien entendre mais je sais qu'il apprécie mon humour corrézien. Sa dédicace est éloquente : "A la spirituelle VPV, dont les chroniques sont suivies par Bernie et soi-même chaque semaine". un truc que je ne pourrai pas revendre à Gibert Jeune, c'est sûr. un souvenir à chérir... Pauvre AGA.
Et ce n'est pas terminé ! Ah, le bel exemple de démocratie :
les deux légions rivales s'embrassent et s'amusent, c'est ça, la France ! Et pas n'importe laquelle ! Celle qui rassemble, celle qui rit, celle qui est pétrie d'humanisme... Non, je m'égare.
D'ailleurs j'ai failli me faire écraser par un gros costaud ; je dois mon salut à Valérie Pineau-Valencienne qui me hisse énergiquement sur son stand. Décidément cette fille est une perle.
Elle file déjeuner avec Eliane-la-papesse-de-la com' et son acolyte Laurent-le-prince-au sourire-si-doux : suis un peu dépitée de ne pas partir avec eux. ils doivent retrouver leur roi qu'il est interdit de nommer tant il est connu
Je n'en saurai pas plus.
je continue à musarder dans les rangées devenues noires de monde ; certains auteurs font semblant de lire. d'autres alpaguent le chalant qui passe. Il y a deux catégories d'auteurs qui se subdivisent en espèces et sous-espèces ; d'une part les intellos "normalo/charto/goncourables" qui peuvent être soit des talentueux, soit des fumistes surestimés, et de l'autre, les People. dans cette dernière catégorie l'amplitude est élevée : on passe du très bon (Laurant Deutsch) au pitoyable. Mais il faut savoir une chose : le people tout court ne fait plus vendre ; il doit raconter une histoire (comment j'ai perdu mon père, comment j'ai résisté à l'acné, comment j'ai eu mal à 16 ans, ma différence, ma misère, mon accident), bref le people doit créer une poche compassionnelle à identification immédiate. Il doit avoir souffert DANS SA CHAIR, exciter les sens du public à défaut du vide abyssal du sens de notre société qui sature à tout va. Une pauvre actrice de 4e zone m'avoue : "j'en ai marre ! Ca fait la 4e mèmère qui me dit qu'on a le même âge. c'est vexant, non ?" son lifting craquelle sous sa moue boudeuse. je lui conseille de lire
La journée s'achève, je regagne mon hôtel sur les rotules. Mais j'ai à peine le temps de saluer les auteurs rassemblés devant la cheminée du "vigoureux Rugbyman" que Valérie apparait : "viens avec moi, je vais dîner dans un endroit magique". nous nous engouffrons dans un taxi bourré de célébrités et partons dans la nuit. Soudain, après une demi-heure de route, un château éclairé nous arrache des cris d'admiration. mais Valérie m'a prévenue : je n'ai pas le droit de le photographier, SECRET ABSOLU. Je ne dois pas non plus citer les noms archi connus qui nous accompagnent. Le dîner est somptueux, la conversation de haute volée et le château la conseillante 1988 un nectar que je n'oublierai pas de sitôt. Après l'armagnac les choses se gâtent. mon dernier souvenir : je suis étendue toute habillée sur le lit de ma chambre, "au vigoureux rugbyman" , et je chuchotte d'une voix pâteuse à mon mari,"Lolo cet astre" : "tu es beauuuuu. Je t'aiiiiiime !". Il me rétorque, pragmatique : "tu as pensé à me rapporter les
Merde ! J'ai oublié ! Cet homme est un ventre !
A demain suite et fin
Valerie, te lire tous les matins me met en joie ! Je vais devenir aussi accro à ton blog qu'à mon Elle !!
Rédigé par : Armelle | 10 novembre 2009 à 09:42
combattre l'acné,survivre à une cuite dans le sud ouest!! un thème sympa pour le prochain Roman?? il me tarde de lire la suite...
Rédigé par : Linda.S | 10 novembre 2009 à 10:41
Et ce n'est qu'un début ! Après la cuisine, bientôt l'horoscope ! BIZZZZ. Ps : peux-tu me redonner les coordonnées de ton tapissier génial ?
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 11 novembre 2009 à 18:44