Vendredi 6 novembre, 9h30. D'un pas élastique je foule le sol de la gare d'Austerlitz direction "le train des écrivains". Ils sont sortis, ils sont tous là, trottinant devant leur valise à roulette, bonnet enfoncé sur le crâne et gros sac en bandoulière pour les plus bobos; pour la circonstance, je me suis fait un look "résistante": trench+béret+lunettes noires. Il est l'heure de passer la ligne, de partir pour la Corrèze. Tillinac a l'air stressé. Adler disparait derrière ses lunettes de Lolita. J'ai repéré AGA, pas très discrète : La pauvre, si elle croit m'abuser ! Les Brivistes vont bien se marrer.
ça y est, le train s'ébranle ; un délicieux petit déjeuner est fourni : rillons et liqueurs dès 10h, foie gras à 11. Autour de moi, ça picole, ça papote. Aga s'est cachée dans le débarras du wagon cuisine. Quant à moi, je suis assise à côté de la fameuse écrivain, Valérie Pineau-Valencienne
Elle est en grande conversation avec le président de la fondation Varenne, Daniel Pouzadoux.
je prête l'oreille... ça parle société en grand écart, dictature des sens et non DU sens, bref, c'est sérieux. Je rédige en cachette mon petit article.
A 11h, les ris de veau sont dans l'assiette. Le foie gras aussi. les vins se succèdent, ah, du crumble au fruits rouges... soleil limousin, nous traversons la Creuse, verte, valonnée, splendide et désolée. La nature s'applatit brutalement... arrivée en gare de Brive. ces écrivains, quel veinards ! ils n'ont pas l'air de s'en rendre compte. je les trouve un peu cradingues (sauf la charmante valérie pineau-valencienne qui est fraîche comme une rose). Les autres sont rougeaux ou gris foncés. Tapis rouge. les cars vont nous déposer à nos hôtels. Valérie a disparu. Un dernier regard me fige d'horreur : Aga est emportée par le Samu sur une civière : elle a sifflé tout le Salers du train !!!
Mon hôtel, "au vigoureux rugbyman", est très prometteur J'y retrouve un auteur ivre qui drague tout ce qui bouge.
A son âge ! il me traite de réac, je lui rétorque que je suis une résistante. soudain, il devient vert et réclame la clé de sa chambre dans un bredouillement pré-dyspeptique. Pauvre homme. il devrait lire "chronos blues"
Ce roman est vraiment hilarant, j'ai hâte de rencontrer l'auteur. je traverse la rue sous un temps qui vire au pluvieux. j'ai mon badge, je dépasse Laure Adler qui m'embrasse comme du bon pain. De loin, j'observe AGA qui doit subir une fouille au corps : pas de badge, pas d'entrée. Sous la grande halle du salon, c'est une cathédrale de livres. je pérégrine dans les allées... Fayard, Belfond, Laffont, Nil, Albin - tiens, j'aperçois Valérie Pineau-Valencienne. Elle est sur le stand Gallimard à côté de Foenkinos. Pas mal d'hommes se pressent autour d'elle. Elle semble intimidée. je lui dis que, je suis VPV, la célèbre chroniqueuse de ELLE; elle sourit et me demande si je veux laisser mon burberry sur le stand. il fait une chaleur de babouin, j'acquiesce. elle me présente aux bénévoles qui s'occupent d'elle :
Jennifer, Jean-Marie et Céline. Elle semble bien encadrée.
L'après-midi passe à une vitesse folle ; Attali est concentré, Laurant Deusch est plus accessible. Il y a du monde, certes, mais les organisateurs m'ont prévenue : demain avec Jacques, ce sera la folie. Brouhaha, Hollande déboule. premier pic d'hystérie. Une prof se penche vers Valérie : "j'ai fait étudier votre premier livre par ma classe de 3e dans le cadre de la construction narrative de la biographie". Cette dernière rougit de plaisir.
Puis Valérie tombe dans les bras d'une des papesses de la com' et me présente :"Eliane, voici la journaliste de Elle, VPV". Eliane, gentillesse incarnée et voix cristalline est accompagnée de son fidèle Laurent. Laurent a une doudoune Uniqlo jaune titi. Je veux la même ! grand prince, il me donne qq tuyaux de modeux. Nous alllons tous dîner à la Crémaillère, puis nous atterrissons chez Francis où Gérard Holtz,
déchaîné à la guitare, brame "aux champs Elysées" tandis que le plafond se couvre d'une caricature repésentant Sarko coupant la tête de Villepin et la jetant au visage de jacques avec un phylactère disant : "tiens, la voilà ta tête de veau". Anny Duperey est plongée dans ses pensées. je suis fatiguée. qq gros braillards essaient de trouver une femelle pour la nuit. Rentrons vite tranquillement "au vigoureux rugbyman". A demain pour la suite !
J'Adore!! Le foie gras, suivi des ris de veau dès 11h...c'esr Extra. Je pense que AGA devrait venir faire un stage intensif sur l'art de vivre dans le Sud Ouest. on y apprend à tenir face au Salers, Sauternes etc...en plus de savoir digérer le foie gras et autres cochonailles de Bon Matin ou une Très Bonne omelette aux Morilles ou aux Truffes!!
Rédigé par : Linda.S | 10 novembre 2009 à 10:34