Ma vénérée prof de français de classe de 1ère, l'impérieuse mme D'Enfer, scrutait les malheureux boutonneux qui remplissaient la moitié de la pièce et énonçait, implacable : "celui qui n'a pas lu la Princesse de Clèves ne sera jamais un homme!"
Et bien je déclare ouverte la séance cinéma : chefs-d'oeuvre du temps passé A VOIR ABSOLUMENT. Sinon vous resterez des INCULTES.
Côté films d'amour : pfff, "autant en emporte le vent", ce film boursouflé qui a subi 3 metteurs en scène différents... J'ai beaucoup mieux tj en compagnie de Clark Gable : un bijou de Raoul Walsh, avec une bombe nommée Yvonne de Carlo. Imaginez le sud, les maisons coloniales, la fin de la guerre de secession dans une Virginie poisseuse de sensualité. "L'esclave libre", par Walsh (maître des cadrages et du technicolor, maître aussi es misogynie et alcool), est une vraie histoire flamboyante qui nous raconte les drames et les secrets d'une métisse libérée qui ne se sent jamais à sa place. Somptueux. Stef, un cadeau pour ta mère qui adore Clark, si mes souvenirs sont bons.
Et puis... la fièvre dans le sang, d'Eliah Kazan. pour Nathalie Wood, inoubliable. Pour la peinture d'une société corsetée qui conduit deux jeunes à l'hystérie. Pour sa fin, bouleversante et le poème de cet anglais dont j'ai oublié le nom (Shelley ? Tennyson ?), auquel le titre américain du film fait allusion : "splendor in the grass".
Côtés films de cape et d'épée : les deux que je propose sont de George Sydney, un petit maître semi-baroque très sous estimé.
d'abord les trois mousquetaires , où Lana Turner campe une Milady de rêve (la libido naissante de mon fils fut durablement marquée par cette splendeur venimeuse), et où Gene Kelly est un très bon D'artagnan même si Van Heflin le surpasse en Athos. Il y a dans ce film un gag génial, un seul mais je ne vous le dirai pas.
Ensuite Scaramouche un chatoiement de couleurs, une adorable janeth leigh (celle sous la douche dans "Pychose"). Stewart Granger, le héros du film et bon fleuret, devait effectuer avec la doublure de son rival un duel de 7 mn 30 dans un théâtre. Il tomba du balcon et fit le mort qq mn : on entendit le metteur en scène hurler : "c'est une catastrophe ! on en est qu' à la moitié du tournage !!!"
Ce film joyeux,qui pose là encore un problème d'identité, est pleinement romanesque. A regarder avec des yeux d'enfants et avec des enfants. Mon fils a adoré. Charles Ingalls a dormi.
Film noir : ça se bouscule au portillon, il y en a tant et tant de formidables...
Au hasard : "Assurance sur la mort", de Billy Wilder, où la plus talentueuse actrice américaine, Barbara Stanwyck campe avec une férocité bourgeoise étonnante, un personnage de garce insurpassable.
" En quatième vitesse "de Robert Aldrich ": histoire hallucinante du detective Mike Hammer menée à tte allure, avec un noir et blanc sublime (merci le chef op) et une senualité torride.
Oubliez "Bonny and Clyde" d'Arthur Penn, pâle décalcomanie de CE FILM GENIAL : Gun crazy, de Joseph H Lewis ou comment deux jeunes paumés sèment la terreur dans une petite ville. L'actrice Peggy Cumins porte le film.
Un jour, peut-être, chronos blues trouvera son metteur en scène...
suite de la dernière séance façon VPV demain avec les films de guerre, les comédies dramatiques, les westerns, les mélos et les comédies...
I'm siiiiinging in the raiiiiiin !
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