blog de Valerie Pineau-Valencienne

Joyeux noël, Lotre

Dans la fascinante et dangereuse aventure du net, on clique sur des gens. Certains vous plaisent, et Lotre me plait. Pourquoi ? Difficile à dire. Un ton. Une façon de twitter (donc de se mettre en scène) sans affèterie ; sans franchise brutale, non plus. Oui, je follow Lotre, qui change de tête et de carnation de peau comme dans Mission Impossible et qui ne s'étend pas sur ses baisses de moral, juste un peu, suffisamment parfois pour m'inquiéter. Et puis il repart, follower impénitent, bavarder avec ses amis. C'est avec ce personnage que j'inaugure la série des "Joyeux noël !".

Chaque note, avant ces fichues fêtes, sera dédiée à un(e) lecteur(trice). Rien que pour elle ou lui, il y aura ma liste de cadeaux virtuels.

Alors, Lotre ? Comment te gâter ?

- Tu es gourmand
Un siège confortable, une série à portée de zapette et une boîte de chardons pastels devraient t'aider à passer sans secousses la torpeur de l'hiver

Tu n'aimes pas la neige ? Un voyage en Californie pour transplaner vers des climats cléments...

Un livre ? qu'il soit drôle

Un plat ? du roboratif, mais parfumé aux bonnes choses du terroir
Un animal ? le plus touchant possible

 Un lieu pour tes vacances d'été : cet endroit oublié des bobos, en Vendée, qui s'appelle la plage du Veillon.

Regarde bien ces photos, et surtout la forêt de chênes verts, qui enserre le lagon : un trésor y est caché (c'est vrai).  L'énigme est la suivante :

Au pied d'un chêne fourchu

Au vol d'un chapon gras

Le trésor tu trouveras

(paroles des moines de l'abbaye du Veillon, Moyen-Age)

Baisers de la pine'up en mode mère noël

 

Bling et Blang

Noël arrive, avec ses décorations scintillantes et, sur certaines maisons, des particuliers customisent leurs façades à grands coups de pères noël lumineux, de guirlandes et d'échelles multicolores qui clignotent comme des phares de porsche. A côté de cela, ma chère (et riche) ville de Boulogne a ressorti ses maigres spermatozoïdes¨ qui ornent, discrets et pitoyables, les platanes moribonds du boulevard Jean-Jaurès.

D'où ma réflexion du jour : le bling bling est-il forcément à jeter aux orties ? Vous vous moquez des proprios de pavillons paumés dans la cambrousse qui jouent le jeu à fond ? Pas moi. Au sortir d'une départementale, dans ce chouette pays, on peut tomber durant une méchante nuit d'hiver sur une maison de Babel qui ruisselle de joie électrique. Ingalls ricane, moi, je fonds. il existe même des concours récompensant celui qui aura customisé son habitat de la manière la plus festive. Je crois que le champion est un Nordiste, mais je n'en suis pas sûre.

Bling bling, ou aimer le voyant ? Et pourquoi pas ? 

Grincements de dents du pays en crise, qui préfère la discrétion blang...

Le français est snob. Oui. Et sans discernement, aussi. En gros, mieux vaut passer de superbes et discrètes vacances présidentielles aux frais du contribuable dans les palaces égyptiens ou marocains de bon goût  (voir prédécesseurs) plutôt qu'exhiber un torse bronzé dans la maison de vacances d'une riche épouse qui nous coûtera que dalle si ce n'est une éruption de boutons de jalousie. 

Et puis, le bling est-il plus cher que le blang ? pas certain...

On se pince le nez devant des robes en lamé (ça fait cher)

mais on ne dit rien sur le cachemire triple fil signé...

Ne croyez pas que la sacro-sainte simplicité soit abordable : la plupart du temps, elle nécessite un budget astronomique.

Dans mon enfance bercée par le Général, à l'école, on portait l'uniforme. Est-ce que cela nivelait les différences sociales ? Absolument pas. La bcbg en avait un mieux coupé, ses cheveux au carré barrettés et son absence d'oreilles percées, ses Clarks ou babies à brides la siglaient "fille de".

Attention aux soi-disant signes extérieurs de richesse : j'ai connu des familles blindées qui s'habillaient comme des clochardes pour aller à l'église. Elles étaient assises sur des tas d'or !

Baisers d'une pine'up bling blang qui pense que la discrétion peut être parfois le symbole du plus grand orgueil qui soit... Et si je n'achète pas de vêtements hors de prix, ce n'est pas par radinerie ou par "chuis au dessus de cela", c'est parce que j'ai une nature peu soigneuse. J'ai toujours pensé que les très beaux habits se méritaient. Qu'il fallait les entretenir. Et si je chéris certains êtres humains, je suis une bordélique négligente avec les objets inanimés (qui ont une âme).

pps : j'aime les Ray ban, quand même... Quel dommage que le modèle "aviator" ne m'aille pas, je l'adore !

 

Lapidation verbale : internet et ses cailloux

S'il y a un mot qui me dégoûte, c'est bien celui de "vindicte".
La vindicte, c'est toute forme de dénonciation publique, qui prolifère désormais via internet. Dernière en date : "un père va danser et oublie sa fillette de 5 ans dans sa voiture, sur un parking de boîte de nuit. On retrouve la fillette pleurant dans le froid à 3h du matin. Des témoins alertent les gendarmes. Le père, retrouvé dans l'établissement, trop ivre pour conduire, est mis en cellule de dégrisement". PAF ! Ce fut la une de ma page d'accueil hier. Hurlements d'Ingalls : "quel malade ! On devrait lui retirer l'autorité paternelle! et même, dévoiler son nom aux infos".

Les infos, parlons-en  : dans la soirée, à la grand-messe, elles ont apporté des précisions non négligeables. A savoir : un homme de 36 ans, qui avait des soucis personnels, séparé de sa compagne (c'est vrai, ça, où est la mère ?) a emmené avec lui sa fillette et l'a laissée dans la voiture tandis qu'il voulait se changer les idées avec des amis dans un dancing. Il avait la garde de sa petite fille (pour qu'un père ait la garde d'une enfant aussi jeune, la mère doit être dans un état...). Il revenait toutes les demi-heures à son véhicule, pour vérifier  comment allait l'enfant. La petite est sortie de la voiture et s'est mise à pleurer, après une attente de 2 heures. Des témoins se sont émus, on a cherché le père dans la boîte et constaté qu'il était trop éméché pour conduire. Cellule de dégrisement et procès pour le père. Hospitalisation pour vérifier qu'il n'y a pas d'hypothermie puis placement dans une famille pour l'enfant (où est la mère ???).

Et le pays entier de s'indigner dans un bel élan contre cet irresponsable.

Oui, c'est honteux. Oui, ce type a fait n'importe quoi.

Mais avoir fait une fois n'importe quoi fait-il de vous, à vie, un mauvais parent?

Jusqu'où est-on un mauvais parent ? S'indigne-t-on de la même façon d'un père ou d'une mère qui dit toute la sainte journée à ses enfants que son conjoint (père ou mère) est un(e) salaud(ope) de la pire espèce, un(e) connard(aude), un(e) abruti(e)? Il y a mille manières de détruire un enfant. Les plus insidieuses sont à mon sens les pires. Mais on n'en parle pas. En tout cas, pas à la une du net.

Et au journaliste qui sort un opus de moralisation politique : occupe-toi d'abord de ta famille, selon mes sources (sûres ?), elle est mal en point.

Baisers de la pine'up très : que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre...

 

Jean-François Fourtou : le sens de l'absurde et autres contes

Encore un artiste que je suis en douce depuis quelques années... Veine ! Il expose à partir d'aujourd'hui, je viens de le savoir et ce soir, je vais aller traîner mes guêtres du côté de la galerie J.G.M. (79, rue du Temple).

Pas question d'utiliser un charabia phraseux façon arty qui se respecte pour parler des œuvres de Fourtou, le sens du volume qui fait écho à notre perception spatio-temporelle, très peu pour moi.

Jean-François Fourtou, que je ne connais pas, mitonne depuis un certain temps un travail très intéressant qui rappelle un conte de fées ; un conte de fées à la Roald Dahl, ou à la Boucle d'or et les trois ours.

J'ai d'abord découvert ses animaux : des chiens plus vrais que nature - on dirait des bestioles empaillées alors qu'ils sont dans un matériau genre résine.
J'aime quand, dans une pièce (salon, chambre, cuisine, chiottes, ce que vous voulez), il y a un signe de l'enfance, un jouet revisité,  marque de la fantaisie d'un paradis perdu.

Après ses sculptures bestaires qui font penser à l'intérieur de Deyrolle (magasin parisien que je hante à l'occasion), Fourtou a imaginé une maison détraquée : il a créé une pièce à l'échelle d'un géant, une autre à celle d'un nain... Fascinant. J'ai envie de m'y glisser, tel  l'ourson de Boucle d'or, et de crier : "qui a mangé dans mon bol ?"

Son dernier travail s'articule autour de la vie à l'envers, titre de l'expo : "tombé du ciel".

J'espère avoir enfin ce soir l'occasion de lui dire : "le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. Et notre vie durant, nous jouons plusieurs rôles."

Baisers de la pine'up qui aime certains magiciens : quand le Français, naturellement méticuleux et mesuré, se confronte au "nonsense", le résultat est étonnant...

J'écris donc je pense bien

A toi, futur publié, voici ces quelques mots pour avoir droit à des critiques élogieuses dans les presses de tout genre. Surtout, n'oublie pas de glapir ton humanisme, ton goût pour l'autre, ton inaltérable soif en l'être humain, ton sens du partage. Même si tu as passé ta jeunesse dorée à fouler la piste de danse de Castel de tes salomés YSL, fais comme Beigbeder : sens-toi au delà du coupable au sujet du fric (tout en achetant tes Loupoutin/Berluti en douce et en passant tes vacances au Ferret/Biarritz/petite île toute simple, Stromboli, par ex, Pantelleria, pour les amatrices d'un look Jill Sander). Montre tes FAILLES, que diable !

Car si la France garde peut-être un sens politique conservateur, elle n'en a pas moins un idéal culturel à la Cali. Quoi ? pardon ? Houellebecq a eu le Goncourt ? Muray est sorti du tombeau ? C'est fini, cette mascarade ?  Faut-il le croire... Sur une belle radio j'ai entendu ce weekend une gourdasse s'émouvoir qu'on ait filé le Goncourt à UN HOMME QUI NE PAIE PAS SES IMPÔTS EN FRANCE. 

Bien. Avec de tels raisonnements, je conseille à cette personne de ne pas lire San Antonio, Dard ayant largement vécu  en Suisse,  ou Simenon, même constat, c'est à dire des écrivains passionnants du XXe.

Pour les éloges au précédent Goncourt que j'avais trouvé mal construit et raté psychologiquement: Marie Ndiaye vit depuis deux ans à Berlin, ce qui n'a choqué personne car elle a été très maligne. Dès qu'elle a reçu la récompense, elle a bien dit  sur les ondes :"je vis en Allemagne car Sarkozy est un monstre". Futur publié, prends-en de la graine : ne proclame jamais que tu changes de pays pour raisons fiscales. Dis que tu te casses pour humanisme défaillant de ta patrie ( en chanson, ça s'appelle "faire du Renaud").

Baisers de la pine'up qui reprend son ton mielleux pour sa future publication  : comme elle est jolie la presse de mon pays, laï laï laï...

ps : si les riches français se cassent et si on extrapole le très intelligent Houellebecq, voici ce qui attend nos enfants: les jobs du futur DANS CE PAYS seront nounou pour oligarques russes, jardinier pour Qataris et cuisinier pour Chinois. La France vaudra toujours cher... Plus pour les siens, et faut-il s'en réjouir?

 

Twitter m'a virer

Avec Ingalls, nous regardons souvent le journal du soir, ce grand travailleur qu'est mon bucheron ne rentrant jamais à la maison à l'heure de la grand-messe du 20h. A mon soulagement, la Gaessler a changé d'horaires - Ingalls avait tendance à prendre ses œillades pour argent comptant.

Hier soir, le sobre homme-tronc qui a remplacé miss flirteuse a annoncé une nouvelle comme je les aime : trois femmes travaillant dans une association ont été virées pour avoir tenu des propos désobligeants sur leur hiérarchie, via Facebook. Et les marries de s'émouvoir sur grand écran : "m'enfin ! c'est notre sphère privée !" Une mauvaise foi pareille, j'vous jure... penser qu'il existe des sphères privées sur les réseaux sociaux... Alors que tous autant que nous sommes, si nous facebookons, twittons et bloguons, c'est justement pour sortir de la sphère privée...

Soyons honnêtes : j'aurais un petit ou gros boulot dans une boîte, jamais je ne m'exposerais ainsi.

S'exposer est un luxe de retraité/prof libérale/adolescent attardé/chômeur/écrivaillon/fonctionnaire.

Si je dirigeais une boîte, tonnerre de Brest, je ne serais pas contente, mais alors pas du tout, de voir les salariées papoter la-dessus durant les heures de boulot, et qui plus est, pour se plaindre. Donc, je me fous du sort de ces malheureuses : votre licenciement, à l'heure où on s'accroche à sa place, vous l'avez bien cherché. Critiquer ses patrons est une nécessité, et la pause café est faite pour dauber en choeur avec ses collègues sur les cadences et les mesquineries inhérentes à une boîte. En revanche, écrire son ressentiment est une connerie qui laisse des traces.

ET... LES JOURNALISTES ? Oui, oui, que font les journalistes ? Eh bien, pour ceux que j'examine sur les réseaux sociaux, ils donnent l'impression de vivre dans un vieux film d'Yves Robert ou de Sautet : vous savez, ces films où les hommes sortaient à 4h du travail, riches et fringants, piapiatant sur leurs états d'âme, cette époque bénie du début du pompidolisme où, quand on regarde les films correspondant à cette époque, une chose saute aux yeux: les bourgeois avaient l'audace de ne rien faire, conservateurs comme communistes, gri gri...

La bonne planque à présent : avoir une carte de presse. Oh, oui, dans une autre vie, j'aurais bien voulu faire journaliste : ils passent leur vie sur Twitter, samedi soir compris. A se demander s'ils ont une vie sexuelle acceptable. Ils regardent TF1 en criant leur haine du tape à l'œil (n'empêche, ce sont les premiers à regarder Koh Lanta ou Qui veut épouser mon fils) on est au courant de leur moindre biture entre deux liens cochons qu'ils partagent, peu égoïstes, avec la populace énamourée qui les "follow". A la moindre excitation politique - remaniement ? - les jeux de mots fusent et se retwittent, de maçon Libé à scout Post.  Certains, au mépris de toute éthique, postent des liens avec cette merveilleuse précaution oratoire : "JE NE SAIS PAS SI C EST VRAI mais ça va faire du bruit #sarkocasserole #divorceaups #lefacteurasautéunepostiere #marineautrou."

Ils ont raison : eux, on ne les vire jamais. Et quand on les vire, c'est une promotion cf Guillon en tête de gondole à Leclerc.

Baisers d'une pine'up anarcho-réac, qui a un jour entendu un médecin lui dire : "je crois que votre enfant ne marchera jamais ; faisons des examens pour en être sûr". Mon enfant danse, saute, gambade et a les meilleures notes en sport, alors, les suppositions, les supputations, médicales comme journaleuses...

ps : Ingalls ne blogue pas, lui. Pas le temps.

pps : si je blogue et twitte, c'est parce que le temps, je l'ai (hélas).

 

 

Aînés, cadets et benjamins

A chaque fois qu'on énonce des généralités, on dit des bêtises. Post à relativiser, donc.

Si l'astrologie m'amuse sans me convaincre (pourtant, j'ai eu une prof de philo qui y croyait), je crois un peu au déterminisme - il existe hélas des gens qui ne changeront jamais, qui répéteront toute leur vie les mêmes erreurs voire les mêmes crimes -, et j'attache une certaine importance à la place des gens dans la fratrie (quand on est enfant unique, on entre dans la catégorie "aînés"). Souvent, à travers les amitiés, à travers les rencontres, j'ai constaté des similitudes liées au statut de l'enfant au sein de la famille.

 

Les aînés (ou les enfants uniques)... ils sont prem's, ils ont des antennes. Ils connaissent leurs parents depuis plus longtemps que les autres et ils observent le monde des adultes avec acuité et envie. Ils les singent parfois, verbeux et maladroits. Quand ils les rejettent, c'est pour les aimer plus fort. Ils s'en découplent mal, leur donnant une importance déraisonnable. Ils font des hors sujet sur l'enfance, habitués qu'ils sont à faire la transition entre les âges. Ils aiment les responsabilités, jusqu'à l'ivresse. Ils grandissent vite, trop vite, se plongeant dans l'âge adulte avec voracité et inconséquence. Ils détruisent alors souvent leurs acquis, avant de tenter de les reconstruire.

Les cadets sont plus libres. Ils sont délestés des nœuds affectifs trop serrés et acquièrent rapidement la précieuse notion d'indépendance ; ils ne s'immiscent pas dans les (misérables) secrets des adultes, ça ne les intéresse pas. Ce sont des enfants plus "enfants", qui s'intègrent avec facilité dans un groupe.  Ils sont aussi moins fins, moins aux aguets. En grandissant, ce sont eux qui, parfois, rassurent l'aîné, grâce à leur faculté de bon sens très aiguisée qui simplifie ce qui doit l'être. Ils sont naturellement à l'aise dans leur génération. Enfants, ils ne réclament pas l'impossible mais une fois devenus grands, ils peuvent se rebeller et surprendre par leurs exigences.

Les benjamins ajoutent à l'aîné et au cadet la notion de séduction. Ce sont des enfants malins, qui comprennent vite que plaire, c'est faire plaisir. Ce sera leur arme principale mais aussi leur  danger: celui de se perdre, de cacher les grimaces pour mieux sourire au risque de ne pas écouter les vraies souffrances personnelles. Ils savent imiter les grands tout en gardant l'innocence des petits. ils sont très narcissiques, comme les aînés. Mais avec plus de gourmandise. Ils excellent à se mettre en scène, un acquis qui peut servir, plus tard. Ils se reposent beaucoup sur les autres, ce qui n'empêche pas la générosité.  Ils sont économes de leurs chagrins, pudiques et même mystérieux en dépit d'un abord agréable (ils peuvent être très drôles).

Je suis une aînée qui vit avec un cadet : il calme mes angoisses comme personne.

Je suis une aînée qui remercie ses frères et sœurs. A ma Lolo, cadette généreuse qui ne s'est jamais moqué de moi (et pourtant ! il y avait de quoi). A  Margot, que j'ai fait enrager jusqu'à la dégouter de Brassens, à force de lui seriner " quand Margot dégrafa son corsage" pour la voir se rouler par terre de fureur et qui me pardonne en rigolant . A mon petit frère Titou, ce héros, qui a dû survivre après le passage de trois femelles : bravo.

Je sais ce que vous allez objecter : dans les familles composées de deux enfants, le second est-il cadet ou benjamin ? Eh bien... ça dépend.

Baisers d'une pine'up "famille je vous aime", qui croit qu'il existe aussi des enfants hors norme.

 

Le trésor des nains

Dans la série "commentaires intéressants", parlons du Nain.
je ne sais pas qui est cet homme (je le suppose) qui donne son avis sur divers blogs, dont le mien. Notant le caractère précis de son verbe, j'ai l'intuition qu'il s'agit d'un historien. Souvent, les historiens sont rasoirs : ils se gargarisent de leur savoir à la façon des scientifiques ou des sociologues et parsèment leurs phrases de mots compliqués et abrutissants que personne ne connait (lexème, anaphore, épanalepse, etc.)

Nul doute : Le Nain connait ce vocable, mais il a l'intelligence de ne pas l'utiliser.

Oui, j'admire l'érudition. Mais j'admire encore plus ceux qui possèdent des bibliothèques dans leur cerveau sans attraper le melon - et c'est rare. Comprenez-vous votre médecin ? Moi, non. Comprenez-vous  les édits de la magistrature ? Comprenez-vous les technocrates ? Comprenez-vous les sociologues qui passent chez Taddei ? Et pourtant, il y en a de très intéressants, comme celui qui parlait de l'intelligence "connective" des jeunes... Mais quand il s'enfoncent dans un charabia hermétique, j'abandonne. 

Oui, j'admire l'érudition et oui aussi, je déteste la culture lorsqu'elle devient volontairement opaque (et je ne parle pas du langage lié aux nouvelles technologies : un cauchemar) . Les commentaires du Nain ont ce grand mérite : ils sont clairs.

A l'intention des nains de France et de Navarre : écrivez-nous des livres d'histoire dignes de ce nom. A chaque fois ou presque que je me plonge dans une biographie historique, elle est soit assommante, soit racoleuse. N'est pas Zweig qui veut. A part le Louis XI de Pierre Moustiers ou Les rois maudits de Druon,  les écrivains qui se penchent sur nos racines sont soit des nuls de la syntaxe qui veulent faire drôle, soit (plus fréquent), des poseurs qui s'enivrent de leurs connaissances.

Avant, on avait des Castelot/Decaux pour nous séduire avec cette fascinante discipline : j'étais petite en ce temps-là, mais réceptive à cette tentative de vulgarisation de l'Histoire à travers la petite lucarne.

Il est possible aussi que Le Nain voit rouge à l'évocation de ces messieurs. Pourtant, ils ont démocratisé un savoir, et je leur en suis très reconnaissante.  Le Nain est à première vue un ours, qui préfère une solitude acceptée à toute forme d'exposition. Avez-vous déjà écrit un livre, monsieur Le Nain ? Si oui, je le lirai volontiers. Si vous êtes vraiment un nain, êtes-vous plutôt Triboulet, Piéral, Alberich ou Prof ? Sinon, je vous signale que dans l'œuvre de Shakespeare, l'insulte la plus fréquente est "fumier" (ce n'est pas contre vous, mais j'adore ce genre de stat idiote).

Et puis, il  y a un autre homme auquel je voudrais  rendre hommage - faisons court car ça va faire grincer des dents : il n'est pas nain et il vient de rendre aujourd'hui les clés du conseil général de Vendée. Je ne partage aucune de ses idées, l'homme ne m'est pas particulièrement sympathique mais ayant bien connu la Vendée avant Philippe de Villiers, je peux assurer qu'il a dynamisé la région de manière indéniable. Avant, la Vendée était une terre pauvre, désertée, à la tradition culinaire avoisinant le degré zéro (jambons-mogettes point barre).
Dans mon enfance, Les Herbiers était un bled paumé, rempli de porcheries habitées par les hommes et les bestiaux - je caricature à peine. Ce département plus joli que beau a réussi, un peu comme la Mayenne, à avoir un taux de chômage en dessous des 5% après le passage de l'agité du bocage (chiffre antérieur à la crise de 2008). Alors, rien que pour cela, je le félicite pour le travail accompli localement. Je ne connais pas le sud-ouest mais je crois que Georges Frêche possédait ce talent, celui de doper une région (confirmation à demander à Joucla senior et junior ou aux jeunes princes d'Aquitaine Lôtre et Fred).  Et j'ajoute : contrairement aux Français,  je n'ai pas besoin de sympathie pour voter ; je ne demande pas à un président d'être mon père, mon frère, ma sœur ou ma mère. Je lui demande de faire le boulot efficacement. Qu'il soit comestible, liant, gentil, ou même cultivé, je m'en FOUS.

Baisers d'une pine'up qui se téléporte à nouveau chez l'Anglais. Peste ! Que Diable ! Jour de Dieu ! Shakespeare était un génie.

 

Sale 3FR ! (nouvelle insulte trendy)

Un twittos, lui, un jeune garçon qui a oublié d'être idiot, m'a envoyé un lien fort utile au sujet des oeufs:

http://toutlemondesenfout.open-web.fr/comment-choisir-les-bons-oeufs-3fr-2fr-1fr-0fr

Pour résumer : si vous achetez des oeufs, vérifiez sur la coquille leur qualité (obligatoire). Le mieux, c'est 0FR (mais 1, c'est pas mal non plus) ; évitez autant que possible les 3FR, ça signifie élevage en cage.

Mon twittos lance l'insulte trendy : au lieu de dire "connard/connasse de batterie", on criera "sale 3FR".

Ah, jeunesse...
Testons immédiatement l'anathème et  si j'ai pu écrire que la jeunesse m'ennuyait, ajoutons que la vieillesse peut me dégoûter, ce qui est bien pire.

Une liste non exhaustive de certains de mes 3FR...

Cette liste appartient à un passé dieu merci révolu, l'immense avantage des milieux de vie étant de faire un tri drastique entre les FR et ne garder que les 0 ou les 1 (plus le temps ni l'énergie de s'occuper des autres).

Précision qui peut passer pour de la vanité mais qui n'est qu'un constat : j'ai été, entre grosso 16 et modo 40 ans, une bien jolie fille. Une de ces myopes radieuses, l'air un peu abruti, au sourire confiant. Une manne pour les vieux loups. J'aimais les amitiés féminines comme masculines et pour éviter tout malentendu avec le sexe fort, je recherchais les vieux. Je pensais que passé un certain âge, il y avait andropause castration naturelle péremption. Erreur. Immense méconnaissance de l'être humain. Il existe des messieurs qui ne détèlent jamais (et la génération qui entre dans la soixantaine retraite, celle des baby boomers, sera probablement la plus révoltée à l'idée de lever le pied : jeunes filles, planquez-vous ! Femmes de cette génération, vous n'avez pas de chance...).

Deux histoires répugnantes vécues il y a une dizaine d'années vous donneront un échantillon des  ridicules de certains prédateurs.

 Un éditeur on va dire mature : " si vous voulez, je peux vous emmener avec moi à Francfort... La foire du livre est passionnante.

- J'en suis sûre. On doit rencontrer des auteurs du monde entier.

- C'est surtout les fêtes qui sont étonnantes, vous verrez, c'est incroyable, on ose tout !"

En gros ce vieux bouc me proposait un weekend  de touzes. Mes yeux ont dû afficher trop clairement ma répulsion, je ne l'ai jamais revu. SALE 3FR !!!!

Conférence au Collège de France sur l'épilepsie. Suis à la recherche d' un neurologue pour un problème terrible qui touche quelqu'un que j'aime. De la tribune, j'observe la salle. Je sympathise avec un vieux chercheur qui parait plus humain que les autres. Je lui expose ma quête, il m'invite à dîner. Il m'écoute gentiment puis prend ma main. Je bégaie: "mais vous êtes vieux !

- Pas tant que cela, je suis né en 28 !

- C'est bien ce que je dis !

 - Au revoir, madame." Le précieux renseignement que j'espérais, bien sûr, il ne me l'a pas donné.

SALE 3FR  !!!

Dans les médias, existe-t-il des 3FR (bossant peut-être à Fr3 ?) Ils sont légion, n'est-ce pas, les chronos men de mes deux, dans les arcanes du 4e pouvoir...

Baisers de la pine'up qui aime beaucoup la jeunesse, finalement. Surtout son Ingalls, un authentique 0FR, inclassable et délicieux.

Elle me pique mes jeans ! Le p'tit chameau !

Il y a qq temps, pour illustrer la confusion des genres et des générations, un blogueur influent posa un regard peu amène sur la campagne Comptoir des cotonniers.

Je laissai un commentaire indulgent, ne trouvant pas matière à critique : la jeune fille faisait à mon sens jeune fille, la mère restant à sa place. La différence d'âge était respectée, la jeunesse s'en trouvait encore plus belle.

En ouvrant le ELLE de cette semaine, c'est à mon tour de brandir l'arc et les flèches. Photoshop ou injections, no sé, mais la mère a perdu l'essentiel -son essence - et on a l'impression de contempler deux trentenaires interchangeables. Il ne manque que les pfffff !

Avec une adolescente qui m'a dépassée, cygne noir, heureuse et touchante, je compte à présent m'habiller comme Françoise Giroud pour le restant de ma vie. Ne comptez pas sur moi pour traîner une cadette pré-nubile dans les coquetels avec des pompes Belle de jour...

  Baisers de la pine'up qui rit de ce sketch immortel, indémodable