blog de Valerie Pineau-Valencienne

Crinière moutonnante jusqu'à l'encolure

Les cheveux féminins, l'été = composante de la séduction (ce sont ces messieurs qui le disent).

Et l'un d'entre eux l'a fort bien sublimé :

XXIII - La Chevelure

O toison, moutonnant jusque sur l'encolure!
O boucles! O parfum chargé de nonchaloir!
Extase! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir!

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique!
Comme d'autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour! nage sur ton parfum.

J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l'ardeur des climats;
Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève!
Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts:

Un port retentissant où mon âme peut boire
A grands flots le parfum, le son et la couleur
Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.

Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Dans ce noir océan où l'autre est enfermé;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis bercements du loisir embaumé!

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, du musc et du goudron.

Longtemps! toujours! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde!
N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir?

Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire

Reprenons : cheveux d'été, attention à la paille qui guette ou à la couleur qui vire du roux au rouge, du blond au vert, du blanc au jaune.

Évitez les shampoings pr bébé, c'est nul. Prenez un truc normal et pour atténuer le côté sécos, ajoutez au produit  un peu de crème de jour. 

On m'a donné une recette pour préserver les couleurs artificielles : mélangez ds un verre d'eau du jus de citron et de l'aspirine et renversez-vous la mixture sur le crâne (pas testé, à vous de voir, il paraît que le citron seul suffit parfois).

Le peigne : UN SEUL, le meilleur et le plus pratique : 

Baisers d'une pine'up façon california dreamin'

Le sapeur Camembert

Existe-t-il  qq'un qui connait/aime le sapeur Camembert ? 

Oui, et cet homme était une bien belle personne. Pudique jusque dans l'expression de son affection, mais quand il regardait ses enfants, il les caressait des yeux.

En vrac et en hommage à celui qui nous a quittés, à Ingalls senior que la faucheuse a fini par emporter de haute lutte, avant le ticket fissa pour le Paradis, un dernier adieu terrestre.

Vous portiez mon prénom préféré : André. Jamais je n'ai osé vous appeler par votre prénom- et pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manquait. Pourtant, je sais que vous ne vous seriez pas formalisé d'une telle familiarité. Je vous aimais beaucoup. Nous parlions "cinéma", vous adoriez cela. Vous aimiez :

Le cirque et les magiciens 

Les livres historiques

Les chemins de fer

Vos collections de soldats et de voitures

Vous aimiez tout garder, ne rien jeter.

Vous aimiez les frères Jacques

Organiser d'incroyables rallyes bagnoles

Faire des expériences de chimie

Réparer les objets en miettes

Nager

La lumière de votre Anjou natal et de la Mayenne

Emmener votre famille visiter le mont Saint-Michel

 

Vous étiez un ingénieur fantaisiste, minutieux et fort drôle à l'occasion.

Vous aimiez la réserve, la pudeur, la tenue.

Vous étiez gentil (mais pas toujours).

Vous détestiez la politique, la vulgarité, le bruit inutile.

Vous ADORIEZ enregistrer de vieux films sur une tv antédilluvienne.

Vous aimiez votre famille (je soupçonne que vous aviez tout de même un petit faible pour
Delphine Seyrig, vous, le jumeau stellaire de Marilyn)

Vous aimiez le saucisson et la charcuterie de façon immodérée.

Vous aimiez mon foie gras (j'en étais très fière).

Les repas étaient sacrés, pour vous : les plateaux-repas de l'hôpital furent l'objet d'intenses négociations (on vous filait de bonnes choses en douce).  

Vous ressembliez tant à Pierre Brasseur  que parfois, on vous demandait des autographes, dans le temps.

Vous êtes parti très entouré.  

Vous laissez un grand vide, physique (vous étiez un colosse) et affectif.

God only knows, André, mais que votre nuage là-haut soit rempli de dinky toys, de Panhard, de vieux films japonais, de famille Fenouillard, de maquettes à embellir, d'un matériel de chimie rutilant, que Brassens vous invite à pousser la chansonnette et  Churchill vous donne de bonnes rasades de whisky.

Vous avez loupé le défilé du 14 juillet,
 alors pour vous venger, IL a envoyé la foudre

Baisers 

Dommages collatéraux

Un samedi soir lambda. Pas si lambda que cela puisque avec Ingalls ON EST ALLES AU RESTAU. Un bon, un coquet, un mixte de bobo et de cuisine élaborée, bonne sans être glaciale ou indigeste. L'endroit est très joli (adresse pour les amis).
On y va parfois l'été musarder en amoureux, quand les finances ingallsiennes respirent un peu. 

Je décide de dire merde au régime et roulent les poulets.

Notre petite table, réservée avec soin, se trouve coincée entre un autre couple qui roucoule et le truc qui va empoisonner les agapes, UNE FAMILLE AVEC ENFANTS EN BAS AGE.

Je déclare solennellement qu'un enfant de moins de 7 ans n'a pas sa place dans un restau, à moins que ce soit un MC Do-Courte Paille-Hippopotamus.

Le cauchemar a démarré à peine le derrière sur le fauteuil. Mon jeune voisin, 3 ans au compteur, jouait négligemment avec l'Iphone (ou Ipad) de son père. Les miens auraient été crucifiés sur la porte pour moins que ça. Je jette un coup d'œil : ils en sont au plat principal, ouf, ils vont se tirer quand on aura fini l'entrée. Que nenni ! Impossible de savourer mes délices trangressifs (foie gras) avec la voix stridente du nain que son père couvait des yeux tandis que madame gérait un aîné au comportement correct, l'air las. Le père a passé la soirée entière à parler avec fiston (les autres membres de la famille étaient réduits aux rôles de figurants). "Oui, Théophile, c'est de l'eau pétillante. Elle vient de Corse. Sais-tu où se trouve la Corse ? " "Le vin a plusieurs appellations ; celui-ci est un bordeaux". Précision : l'enfant, estampillé deuxième section de maternelle, portait une chemise de trader, ces chemises à col blanc que j'abhorre chez les adultes (je vais froisser qq membres de ma propre famille mais ces chemises sont simplement hideuses) alors chez un tout petit ! J’avais l'impression d'être à côté d'un mini Michael Douglas, pas moins.
J'ai vu l'Iphone du père basculer dans la soupe aux rutabagas (veine !) mais Théophile s'est repris et a préféré renverser son assiette sur sa chemise. Il a bon goût. Puis il a fait défiler l'album de famille conservé sur l'Iphone en poussant de grands cris : "c'est quoi ?" "C'est papa qui joue au golf". "C'est qui ?" "Euh, c'est quelqu'un que je connaissais avant maman".

Gloup ! J'ai tout compris, nous avions affaire aux merveilleuses familles recomposées et junior était le dommage collatéral d'une union de fraîche date qui a dû potasser Edwige Antier nuit et jour.

Ingalls tentait de trouver des sujets passionnants que l’insupportable famille parasitait par ses réflexions aussi stupides que fréquentes. A l’arrivée du dos de saumon sauce paloise, je n’avais plus faim. Moi ! PLUS FAIM ! Quand baby trader a essayé d’attirer mon attention en frottant ses bottines lustrées sur mon jean, il a reçu ma prunelle Louis 15/12, un truc glaçant qui l’a découragé pendant 5mn de faire le clown. Tandis que je grignotais le saumon, j’avais remarqué qu’ils avaient fini le dessert. Bon vent ! Et à Jamais ! Catastrophe, le petit a réclamé une glace à la banane et c’est reparti pour un tour. Quand ils ont mis les voiles, Ingalls et moi étions des boules de haine. Le père, un peu penaud, m’a presque fait de la peine en quémandant un assentiment ingallsien qui lui a sorti le visage Lee Marvin
dans « Règlement de comptes » (tb Fritz Lang).

Dernière phrase du dîner : « mon amour, ligature-moi les trompes ! Avec les dents !"

Ingalls : «  tais-toi tu m’excites. »

 

Le pire prout de votre vie

Autant l'avouer en préambule : mon étanchéité n'est pas franchement formidable. Ça ne risque pas de s'arranger avec l'âge, mais je reste tout de même dans une période qu'on pourrait qualifier de pré-Reiser.

 Le pire prout de mon existence... 

Souvenir :

Les gamins sont petiots et je fais ce que toute mère célibataire endure en période estivale : les voyages organisés. Je choisis des destinations pas trop loin de l'Hexagone (donc pas terribles) qui promettent des rires, des enfants se battant à coup de mayo Amora dans des cantines améliorées, une sorte de colo pour adultes et gamins où ces derniers s'amusent comme des petits fous tandis que je compte les minutes me rapprochant de la fin de ce calvaire. Parfois, Une esseulée de mon espèce, que mes lunettes noires et le pavé littéraire que je tiens dans la main ne rebutent pas, tente un embryon de conversation. une fois sur une il s'agit d'une femme pensant trouver parmi la meute des pères divorcés, celui qui aura la chance (le courage ?) de la cueillir et plus si affinités, ce dont, à l'époque, je me contrefous. D'autant qu'il y a bien une chose que je sais : JAMAIS je ne trouverai d'individu comestible dans le troupeau braillard, survolté et faussement joyeux qui m'encercle.

 Dieu merci, le spectacle final sonne le glas de ces vacances d'épouvante (ma fille joue une esclave dans une resucée des 10 commandements, elle distribue des sourires épanouis aux coups de fouets en papier crépon des Égyptiens - peu importe, on ne voit qu'elle). ENFIN ! ENFIN, c'est l'heure (très) matinale du départ. Nous sommes fourgués dans le charter de retour, je respire et macère dans un petit déjeuner englouti trop vite. Impossible d'aller aux chiottes dans un avion, et pourtant, ça urge. 

Arrivée dans la file d'attente de la douane française, c'est trop, impossible de retenir la secrète  flatulence qui me tenaille depuis trois bonnes heures. Perdue dans le brouhaha elle explose sans bruit. Mais ses dommages collatéraux aux relents de souffre pur envahissent la salle à la vitesse de mon ADSL. 

Une malheureuse enfant gémit derrière moi : "maman, ça pue !

- Tais-toi, Alice, on est presque arrivées. "

Je me retourne, l'air surpris et excédé. De quoi se plaint-elle, non mais, elle les a eues, ses vacances en technicholor ? La fin sera en odorama, mais c'est pas grave, non ?

- Maman ! Je vais m'évanouir ! 

Après avoir lancé un œil noir à la gamine, je franchis la porte magique dans une mauvaise foi sans égal. 

Des années après : eh oui, pauvre petite : c'était bien MOI !

Et vous ? Maitrisez-vous vos sphincters façon anus d'acier ?

 

 

Scènes de ménage IKEA : mode d'emploi

C'est une spécialité avec Ingalls : aller chez Iképrout pour Le vase que j'aime, les chaises
indispensables etc, etc. qui remplissent de joie l'homme moderne suivant sa comparse en traînant des pieds, jusqu'à... Jusqu'à que nous tombions devant ce que nous appelons la scène de ménage IKEA.
En général, Ingalls repère les proies avant moi : la femme, mâchoires serrées (elle fait sans doute du bruxisme dans la vraie vie) galope devant un caddie chargé comme une montgolfière. Derrière elle tremblote monsieur, œil fumant qui ne cesse de répéter : "pisque j'te dis que ça rentre pas dans la Megan !" Elle a deux positions : soit elle l'ignore - elle veut arriver prems à la caisse prioritaire où elle se fera avoir car un troupeau de parturientes la doublera (et re scène de ménage en perspective avec triomphe de monsieur à la clé)- soit elle lui siffle : " j'ai tout calculé, j'te dis qu' ça passe" dans un bel esprit de répartie lutécien. Et Ingalls et mezigue de ricaner méchamment.

Ah Ah Ah ! c'est pas à NOUS que ça arriverait !   Il y a aussi les scènes avec enfants : "Killian ! lâche cet alligator en peluche ! Killian, tu vas en récolter une !" "Guyyyyy ! on a perdu Olivier ! C'était toi qui devait le surveiller, j'ai pas seize bras ! " Enfin la célèbre scène autour du canapé : "j'aime beaucoup le 'zvkoalodds' et puis c'est du cuir, Bébert (sans doute le labrador dûment castré de la tribu) ne pourra pas le tacher. Pratique, non ?  Tu m'écoutes là ? Non, non, comme d'habitude, c'est TOUJOURS moi qui dois prendre les décisions, j'en ai MARRE ! Ah, tu préfères le Klippan en jean ? bien sûr, un truc cheap, comme si on ne pouvait pas se faire plaisir de temps à autres ! Je sais, je voulais ton avis, j'l'ai eu ! Pour une daube pareille c'était superflu !"

Et les référence mal prises ! ça, c'est au moment des livraisons, dans le garage transformé en fournaise l'été et monsieur, mèche pendante, grasse comme celle d'Hitler qui vocifère : triple gourde ! t'as pas vérifié ! C'était Zorglub et non Zoglab ! Faut TOUT recommencer !"

Ah Ah Ah ! C'est pas à nous qu'ça arriverait... enfin, presque. Vendredi soir : départ pour la boucherie. Ingalls piaffe : "tu fais quoi, là ?

- Attends, j'ai oublié mon ordi !

- c'est ça pour t'abrutir devant comme une geek !

- Nan ! j'ai du travail ce week-end !

- Ah bon ? tu vas encore recenser les meilleurs blogs, tsss, quel bel effort...

- (voix qui se veut calme) : chéri, tu travailles avec des équipes, voire des amis, hein ? eh ben comme je suis toute seule à la maison à écrire en permanence, oui, ces blogs et ces Fb, ça me plait.

- Bel exemple de socialisation...

- J'temmerde ! 

- Mets ta burqa et sois pas vulgaire !

Et oui, un début de scène IKEA king size... comme quoi, la vie, la vie...

Baisers d'une pine'up qui a fait la paix, ça dure pas longtemps ces choses-là.

Aujourd'hui mon sourire fait la grève

On dirait que je vis sur un trapèze...

On dirait que je ne suis pas française.

Que le soleil brille, que les mots TRAGÉDIE, CATASTROPHE NATIONALE, HONTE, HUMILIATION ne me meurtrissent  pas. Que l'anti-maso que je suis ne les entend pas. Qu'une équipe qui perd ça n'est pas Waterloo. Qu'un jeu reste un jeu, un plaisir, un cadeau.

On dirait que les salaires des joueurs je m'en réjouis. On dirait même qu'en fait c'est un défi.  Câlinez vos gosses-vos-épouses-vos maris,
et achetez tout ce qui vous fait envie.

On dirait que la couleur de la peau m'indiffère.
On dirait que la violence m'exaspère.

Que celui qui s'offre une Ferrari, ce n'est pas moi qui irai rayer sa carrosserie. Jalousie, tu n'existes pas dans ma vie.

Et aux moralisateurs de tout bord : si on vous donnait un milliard vous seriez enfin d'accord. 

On dirait que j'aime le courage. On dirait que le Catalan a bien parlé après l'orage.

Qu'une équipe ait perdu n'est pas déraisonnable. MAIS QUE DE SALES GOSSES AIENT CRACHE AUJOURD'HUI SUR MA FILLE EST INTOLÉRABLE.

Ça, vous allez nous le payer. Et cher.

Aujourd'hui mon sourire fait grève, et l'idée que cinq connards se soient acharnés sur une gamine sans défense me lacère.

Ma déclaration

Il venait d'avoir 50 ans il était beau comme un enfant, fort comme un homme...

Aujourd'hui, anniversaire d'Ingalls.

Alors, pépère, ça te remue, le demi-siècle ? Un peu. 

Ce n'est pas l'apparence qui t'ennuie (bienheureux homme, tu t'en fous), pas la santé (ton dernier checkup est étonnamment bon en dépit des clopes/ alcool), c'est le bilan : tes 50 piges sont le miroir des échecs/réussites et TU DÉTESTES ÊTRE MIS DEVANT UN FAIT ACCOMPLI.

J'ai essayé de te faire rire : "veine, chéri ! tu es né le même jour qu'Howard Hawks et Benny Goodman"! (je t'ai caché les autres noms, comme Agnès Varda et Elise Lucet-tête-à-claques).

Tu m'a rétorqué que j'étais une geek malade. Je suis allée voir les célébrités nées le même jour que moi. A part Linda lovelace et Rod Stewart, pas grand monde et pas celui que j'espérais. 

Alors, mon amour, je profite de ton absence pour geeker un peu mais je te le promets solennellement : dès que tu reviendras, je résisterai héroïquement à aller musarder sur la toile.

Parce que tu le vaux bien. 

Tu es l'homme qui me fais marrer. Tu es simple. Tu as bon cœur. Tu es stupéfiant de beauté et tu t'en tapes le coquillard. Tu es sensible. Tu n'as pas d'ambition démesurée, tu travailles comme un fou, tu es sous payé et honnête. Tes colères (froides) ne durent pas longtemps. Tu pardonnes si vite (bien plus vite que moi, la rancunière). Tu es sapé n'importe comment et ça te va (vieille chemise, vieux jean, vieilles pompes et au final, on ne voit que ton sourire). Nous avons souvent les mêmes goûts, les mêmes indignations, les mêmes enthousiasmes.

Et ta tendresse ! Elle comble la mienne. 

Tu aimes la musique. Tu peux écouter Brassens des heures entières. Ou Led Zep. Ou Ibrahim Ferrer. 

Ça m'embête un peu que tu n'aimes pas les Beach Boys...

je t'embrasse, toi qui me console et me réjouis, toi que je rends heureux (si tu le dis)

Bon anniversaire et qu'ils soient suivis de nombreux autres, homme de ma vie, qui ne ressemble pas du tout à Ingalls, non, physiquement, tu serais plutôt un mélange de Lee Marvin
et de Zizou

Mange, pied-tendre !

Et broute, corne verte ! Et bouge pas, dude !

Deuxième jour de régime, l'état agressif pointe. J'ai tout fait comme ils disaient : que des protides, que de la flotte.

J'ai même vécu un traumatisme aujourd'hui en mettant un pied dans la boutique pour hamsters de luxe, je veux parler du magasin bio de ma bonne ville. A l'entrée, un très intelligent clodo avait élu domicile :  bon plan, il buvait du coca light en tenant son gobelet ; tous les bobos blêmes se sentant obligés de lui filer une petite pièce, je suis sûre qu'il a amassé un pactole. Je n'ai pas échappé à la règle, et il m'a remercié chaudement, l'œil moqueur, resplendissant de santé. Clodos tout le pays, les magasins bio, c'est l'avenir.

Bilan : pour un petit panier de graines variées, quelques adjuvants drainant, plus deux saumons fumés - j'y ai droit - j'ai déboursé la coquette somme de 100 € ! la moitié d'un plein chez Carrefour et pour une ridicule barquette ! Je comprends mieux l'air verdâtre des crétins qui sortent du magasin et le regard narquois du clodo.

Le pire est que j'étais tellement ahurie par le montant que j'ai payé !

De retour dans la cuisine j'ai voulu amortir de ce pas cette somme indécente. J'ai donc joyeusement mitonné mon premier gâteau light : des muffins au son d'avoine parfumés à la fleur d'oranger. Dans le bouquin, c'était rapide. Je saisis pourquoi : c'est INFECT. 

En avalant cette saleté j'ai repensé à Lucky luke et à Averell bouffant son savon.

Ingalls m'a demandé d'où venait cette curieuse odeur.

- du four ! et t'as intérêt à goutter."

Y a pas à dire, un régime, ça vous rend dingue. Des barbelés sur la prairie ? la pine'up pense viande, mange viande, EST VIANDE.

Et ne me parlez pas de sport : comme disait l'exquis professeur je-ne-sais-plus-le-nom dans "les colline noires" : "monter à cheval ? dans le temps, j'avais un oncle qui pratiquait l'équitation à Vienne".

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Dans le temps, ma tante faisait le grand écart.

baisers d'une pine'up qui frôle l'énurésie.

B slim !

Le soleil arrive et avec lui son cortège d'interrogations. Vais-je passer dans le camp des minces, moi qui ai passé l'hiver à vanter les mérites des gros ? Vais-je trahir mon camp ?

Une constatation s'impose : les bonnes joues vont bien, les bras grassouillets aussi, les nénés + derrière rebondi c'est bon, les jambes pas de problèmes mais... MAIS CE VENTRE !
C'est bien simple, debout je ne vois plus mes orteils. Et ils me manquent. Oh, je ne veux pas changer, nonnonnon, juste perdre 5 kilos. c'est à dire au choix 5x
ou plus gracieusement 5x

Faire du sport ? Toutes celles qui le pratiquent assidument autour de moi ont des pépins de santé. Dans le doute je m'abstiendrai donc. 

Un régime ? Nan. A la place, essayer de bouffer normalement et cesser de m'empiffrer la nuit (pas gagné). Pour cela, j'ai pérégriné dans les allées du supermarché et quel ne fut pas mon étonnement de constater une série de produits amincissants qui me fixaient dans leur packaging rose dragée, me giflaient sur chaque tête de gondole. Linéance ventre plat.

VENTRE PLAT ! j'ai craqué.

Et je sais bien ce qui va se passer : pendant une semaine je serai une bonne élève puis cette crème passera au grand rayon "produits-périmés-mais-on-les-garde-quand-même" de l'étagère de la salle de bain qui plie sous le poids de ces ersatz.

Pour la nuit, j'ai acheté de l'avoine : un truc très bizarre qui promet une satiété immédiate. Sauf que comme j'avais acheté aussi du tarama, à la première nuit tombée je me suis bien sûr jetée sur mon petit pot de crème salée sans un regard pour la  nourriture de canassons.

Ma sémillante prof de cuisine m'a parlé sur un ton confidentiel d'un produit miracle américain que toutes ces dames s'arrachent : B slim.
C'est un pisse mémé en vente par correspondance (et pas donné). Ma Yannick Alleno en jupon a prononcé une formule magique : " ce truc brule les graisses!"

Si j'ai bien saisi, on peut avaler ses tranches de saucisson sans remord, les enzymes gloutons travaillent dans la foulée, gnarf gnarf gnarf et anéantissent, oui, anéantissent les futurs bourrelets.

Comme j'ai grande confiance en ma prof, je suis allée faire un tour sur le site où l'on me promet ceci :

  B SLIM

 

Qui Suis-je ?

Issue de la pharmacopée chinoise et utilisée pendant des centaines d’années par la Médecine traditionnelle en Chine, en Indochine et au Tibet. Je me nomme, en latin, Malva verticellata (b slim). Je pense que les amerloques n'ont pas dû beaucoup latiniser

 

Dans ma culture je fais partie de la famille de plantes qui règlent l'eau et drainent l'humidité et agis sur l'énergie de la Rate, de l’Estomac, du Foie, de la Vésicule Biliaire et des Reins.j'aime le mot drainant, ça a un côté zéro effort qui me convient.

 

Je suis composée à 100% de Mauve Crépue, garantie sans agents de conservation, sans colorants artificiels ou additifs chimiques. Mauve crépue ! Kesaco ?

 

Dans la culture occidentale, mon importateur m’a baptisée B slim, étant donné que j’agis sur les mauvaises graisses et que mes principes actifs aident à la perte de poids. Oui, Oui, dynamite mes amas graisseux ! (pas cons les Occidentaux, je ne suis pas certaine que l'appellation tibétaine de "mauve crépue" soit un concept vendeur)

 

B slim est le seul produit de régime accompagné de cette formule. Bslim est garantie sans agents de conservation, colorants artificiels ou additifs chimique. Quel panard !C'est NA-TU-REL

Je suis allée tout de même explorer la notion de "mauve crépue" avant de signer le chèque.

Selon certains forums cela ne sert à rien sinon vous flanquer une sacrée courante pendant une semaine. Selon d'autres, l'effet est assez spectaculaire. Visiblement la plante médicinale à la mode, naturelle certes mais déconseillée au personnes souffrant d'insuffisance rénale.

Allez, la pine'up essaie ?

Pour Ingalls, j'ai l'intuition que ça ne va pas être la fête au slip ces jours prochains...

 

 

Roncadora

http://www.dailymotion.com/video/xvybf_dodo-pas-cool_ads

Voici ce qu'endure Ingalls, soir après soir. Cet homme est un saint, il se contente, lui, de siffloter gentiment jusqu'à ce que mes récitals s'adoucissent.

Mais il existe autre une pub hilarante contre la migraine que je n'arrive pas à retrouver ! le premier qui m'envoie le lien gagne un cd.

Pitch : un homme et une femme lisent tranquillement dans leur plumard. Ils ont bien plié leurs petites affaires. Soudain, la femme sent le train du sommeil arriver. Elle éteint sa loupiote de chevet et se love contre l'oreiller... On partage son bien-être, son mol abandon... Le mari quitte la couche conjugale d'un air sournois et revient avec un verre d'eau blanchâtre : " tiens, ma chérie..." Elle sursaute : "Mais... je n'ai pas mal à la tête ?" le mari sourit de sa grosse bouche et s'approche d'elle, murmurant un : "fine...". La tête de l'épouse qui comprend immédiatement qu'elle s'est fait avoir est irrésistible. S'ensuit un spot "aspro" ou un truc du même acabit.

Pub british, scandinave, no sé. Mais  très très drôle...

Bisous tardifs d'une Pine'up avant son chant des walkyries.  

Silence : ce n'est pas de ma faute si j'ai un nez fin et racé, au canal lacrimo-nasal délicat mais étroit !