Avant de parler de l’élégance au Pays du Soleil Levant, il faut parler de la propreté japonaise. C’est la base de l’élégance, et au Japon, la propreté est une évidence, une religion. Un Japonais sale, cela n’existe pas.
Sur ces îles montagneuses gorgées d’eau, le corps a le choix : il est récuré avec ardeur entre deux bains dans les nombreuses sources chaudes - n’entrez dans ces bassins bouillants qu’une fois décrassé sinon vous passez pour un monstre puant, cad un étranger - , son derrière est choyé par les mythiques toilettes aux jets nettoyants puis séchants qu’on trouve partout et qui sont impeccables jusque dans les gares, éponges abrasives sont fournies à volonté... du sommet du crâne aux doigts de pieds, votre corps japonisant est celui d’un nourrisson après son premier bain: rutilant, doux, sentant le savon et l’herbe coupée.
Malheur aux touristes transpirants !, ils saccagent le paysage olfactif nippon. D’ailleurs, cela n’est pas la peine d’apporter votre parfum fétiche au Japon, les Japonais n’aiment pas le parfum, lequel les éloigne de leur amour pour la plus merveilleuse des fragrances : celle de la peau après le bain.
Les Japonais ont souvent une très belle peau, ce qui conduit à l’autre constat: le masque en papier qu’ils portent fréquemment.
Ce masque a de multiples fonctions :
- Éviter de contaminer autrui si on est malade.
- Éviter d’attraper la grippe de son collègue de bureau.
- Mais aussi: cacher un défaut physique (un bouton, au Japon, c’est un drame).
- Enfin, le masque permet aux personnalités japonaises célèbres d’aller faire leurs courses sans subir des scènes d’hysterie.
Depuis le retour au pays, je mesure le don que la terre a fait à ces îles sismiques, rudes, découpées comme des arêtes d’animal préhistorique : la terre a donné aux Japonais plus d’eau que partout ailleurs. Aller au Japon, c’est devenir liquide...
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