2015. Entre les attentats, les noyades de petits garçons, les rapts de petites filles et le sadisme sur fond d'écran, la rétine des petits a sans doute imprimé son lot de tragédies. Pause. C'est Noël, ce sont les vacances. Loin des massacres à grande échelle, l'enfance se vit, s'épanouit, perçoit la poésie comme le malaise, et se protège.
Pour celles et ceux qui ont entre 6 et 8 ans, l'âge des raisonnements, il est peut-être temps de découvrir les trésors classiques du cinéma. Soufflons, laissons-nous envahir par...
1 La Vie est Belle. C'est le fringant Capra aux manettes, ce sont les US, oui mais c'est surtout un sublime conte de Noël qui appelle à ne pas se replier, c'est un chef-d'oeuvre aux multiples points de vue, c'est enchanteur, c'est un Jimmy Stewart au sommet, le seul à pouvoir jouer le rôle de George Bailey, alors si vous ne l'avez jamais vu, laissez-vous émouvoir et savourez le dernier quart d'heure, insurpassable.
2 Sans grande surprise en deuxième position et avec James Stewart dans son deuxième meilleur rôle - Stewart est pour moi le plus grand acteur américain de tous les temps - The Shop Around The Corner. Lubitsch, délaissant son univers sophistiqué, plonge dans l'émotion et le rire qui sont en partie liés et atteint l'universalité. Une intrigue merveilleuse, des entrelacs ciselés de détails délicats alors que le film se situe dans une boutique... La jeunesse de ce film est intacte.
3 Pour quitter le noir et blanc des deux premiers et se ressourcer dans la couleur : j'hésite entre Dumbo et Pinocchio qui sont mes deux Disney favoris. Il y a le fantastique, les parcours semés d'embuches, le chagrin et la confiance, la peur et le courage, le rejet et l'adhésion, l'amour, il y a toute la poésie de Disney lorsqu'il ne reculait devant aucune folie pour offrir des contes poignants. On taxe parfois Disney de moraliste, mais Disney était beaucoup plus un conteur... Au passage, pour ceux qui vont à San Francisco: le musée Disney est un bijou, bien loin des mégalomanies Disneyland and co.
4 Pour rester dans le technicolor : Ah, la version de George Sidney des Trois Mousquetaires... pour Gene Kelly, bondissant, pour Van Heflin en Athos mélancolique à souhait, pour le gag génial d'un duel, pour la plus parfaite des Milady (Turner), pour rêver d'aventures et pour que les petits découvrent Dumas via Hollywood...
5 Deuxième option de film d'aventures : le Zorro de Mamoulian me plait bien... Tyrone Power et Linda Darnell sont exquis, il y a le principe de la double identité, l'idée d'accomplir secrètement le bien et de servir l'intérêt commun... pas chef-d'oeuvre, comme les précédents, mais très joli film d'aventures.
6 : je clos avec une comédie musicale, celle qui repasse à chaque fois mais dont on ne se lasse pas (en tout cas pas moi) : Singin' in the Rain.
Un dernier pour la route, oh oui, un dernier chef-d'oeuvre, le plus beau premier film de l'histoire du cinéma, qui baigne dans une lumière d'aube : Le Garçon aux cheveux verts, de Joseph Losey. Ici, pas d'intellectualisme, mais au contraire toute la fraîcheur de l'enfance préservée au delà des meurtrissures. "Il n'y a rien de plus dans le noir que lorsqu'il fait jour"
Mes enfants sont trop vieux et mon petit-fils trop jeune. D'ailleurs, sa bibliothèque devient impressionnante, j'essaie de lui inculquer le goût du livre. On verra bien si ça marche car c'est très moyen pour son père et ses oncles.
Rédigé par : Le Nain | 24 décembre 2015 à 02:26
Transmettez de ma part un joyeux noel au petit Clément, cher Le Nain. Et bon noel à vous aussi
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 24 décembre 2015 à 10:45
Joyeux Noël à vous aussi.
Un beau cadeau de Noël pour nous, nous serons encore grands parents en juillet.
Rédigé par : Le Nain | 25 décembre 2015 à 07:10