Ami(e)s qui endurez les derniers élancements des régimes qu'on vous impose dans les magazines, laissez-moi vous avouer un léger travers esthétique : je déteste les ventres plats. Sans doute ai-je trop étudié la peinture de la renaissance et des siècles qui la suivirent pour ne pas être sensible à la chair, à l'abandon troublant qu'elle procure. J'aime le ventre qui rebondit, sans os saillants ou muscles cartilagineux de suppliciées. J'aime le corps qui a porté la vie et qui abdique un peu. J'aime son incroyable sensualité, la gestuelle très particulière qu'ont les femmes qui se meuvent dans le cercle et non dans l'anguleux.
Ma nature fut mince, voire maigre jusqu'à la quarantaine. Sans efforts particuliers. Dire que je préfère mon corps non pas obèse, mais potelé par la vie est vrai. Il correspond enfin à ma nature gourmande. Il ne triche pas sur mon caractère peu enclin à l'ascétisme. Et il suit l'esthétique de mes peintres favoris.
Je regarde les photos de mode des bikini depuis l'âge de 20 ans avec un air songeur.
Avons-nous donc tant perdu?
Pouvons-nous encore imaginer la notion de volupté? Que le docteur Saldmann me pardonne, je n'y comprends rien.
Mon paysage est celui-ci, au bel été de l'existence.
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