Quoi ? Comment ? Ceci est la série préférée de Barack Obama ? J’abandonne, je jette l’éponge, après 8 épisodes qui se trainent en longueur c’est fini, je regarde les résumés des suivants et on passe à autre chose. J’ai rarement vu une série aussi artificielle, faussement intello, mal jouée par-dessus le marché, prévisible, pétrifiée.
Première catastrophe : le choix des acteurs principaux. Kevin Spacey a deux expressions de visage (groin contrarié ou sourire sournois, au choix), Robin Wright n’en a qu’une (étirement placide des lèvres + veine du cou tendue). Sanglés dans les costumes Ralph Lauren pour l’un, robe Roland Mouret pour l’autre, ils forment un couple de statues prétentieuses à mille lieues des méchants de Mankiewicz. Nous sommes loin, bien loin de l’ironie triste d’un James Mason ou de la joviale filouterie d’un George Sanders, pour revenir à des méchants d’anthologie.
Deuxième catastrophe : la voix off d’Underwood qui se charge de nous expliquer, au cas où nous n’avions pas saisi, neuneus que nous sommes, à quel point il est retors. Inutile, lourd, non avenu.
Troisième catastrophe : la faiblesse des personnages secondaires qui glissent comme des algues impuissantes à s’accrocher au rocher White House.
Quatrième catastrophe : il n’y a pas d’intrigue – si vous considérez comme intrigue la visite guidée de la Maison Blanche ou de l’appartement cossu des Underwood, alors oui, il y en a une.
Cinquième catastrophe : les dialogues sont nuls, bourrés d’aphorismes entrecoupés de silences pesants, scandés d’une voix sourde par des acteurs convaincus de jouer Richard III.
Les Inrocks adorent. C’est vous dire. Mais Obama, bon sang, Obama… je n’en reviens pas.
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