On avait adoré la saison 1 de Homeland. J'en profite pour remercier les grands scénaristes, les acteurs, les réalisateurs qui ont éclairé notre année 2012. Je redoutais le moment tragique, celui qui m'oblige à présent à regarder la suite de nos séries seule. C'est affreux de regarder la télévision en solitaire. Une des grâces du couple se conjugue dans l'exercice de la télé comme un acte de complicité, un ferment amoureux, un dialogue bavard face à l'image, une synthèse de deux rires. Ce week-end, tremblante, j'ai mis le dvd de Homeland 2 en action. Comment allais-je m'en sortir sans toi? J'ai essayé de t'imaginer près de moi...
Les trois premiers épisodes m'ont happée dans un troubillon sec d'intrigues rondement menées. Mais à la moitié de la saison, l'ennui me prend. A qui la faute? A ton absence? A une baisse de rythme? A ce défaut très américain de cloisonner sans nuance les personnages? Au jeu finalement très limité de Claire Danes?
La série repose sur de lourds silences qui ponctuent de lourds mensonges. Dans cet exercice, le héros joué par Damian Lewis est impeccable : rousseur souple, grâce de militaire (ou de danseur), les épaules très droites, les bras en arrière, le cou en avant, il balance sa silhouette virile et harmonieuse avec toute la tristesse voulue. Sa duelliste en revanche n'est plus à la hauteur : en effet, le personnage dramatique et touchant de la saison 1, cette bipolaire non traitée de la CIA roulant des yeux de démente qui causent sa perte, est censé être sous traitement dans cette saison. Or elle continue sans relâche ses sanglots et ses regards d'aliénée. C'est trop. J'aurais aimé qu'elle s'humanise, qu'elle devienne plus fine, que le lithium la rende intelligente. A croire que les régulateurs ne servent à rien sur cette pauvre âme. L'actrice Claire Danes, ravie de tenir un rôle border line, cabotine à outrance sur le thème de la folie. Ce qui du reste est à la portée de n'importe qui : prenez un regard douloureux et souriez dans le même temps, vous obtenez un visage de cinglé. Du coup, on s'empêtre dans des sentiments exacerbés au détriment d'une solide construction. Ne me racontez pas la fin pour autant, je vais continuer laborieusement l'exercice. Mais tu n'aurais pas aimé, non, tu n'aurais pas aimé...
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