C'est bien le chemin qu'elle prend. Et Martine Aubry n'avait pas la tête des bons jours hier sur les plateaux télé, sans doute plus lucide ou plus franche que ses pairs. Le président sortant n'a pas fait un si mauvais score que cela au regard de la détestation médiatique qu'il traine depuis toujours. Les votes FN sont les grands gagnants, ce qui ne m'étonne hélas pas.
Quoi qu'il advienne au deuxième tour, la gouvernance va être quasi impossible. Ou en tout cas extrêmement fragile. Doit-on aller dans le sens des médias qui souhaitent le sang pour mieux nous vendre notre désarroi? En tout cas certainement pas sourire et dire que lalalala tout va bien.
Je me fiche des notions de droite ou de gauche. Je ne me fiche en revanche pas du tout de ce qui nous attend. Si c'est Hollande qui gagne, il ne pourra pas faire longtemps son programme et avant 2017 les choses vont exploser, à la grande joie des médias qui jouent le rôle de terroristes satisfaits dès que le climat est une poudrière - ce qui n'est pas encore le cas. Quand bien même il empoche et les présidentielles et les législatives, ce sera une majorité qui équivaudra à rien. Si c'est Sarkozy, je le plains doublement car il va continuer à en prendre plein la figure, mais il a un avantage: il a l'habitude.
La France, ramassis de racistes? NON. Mais il était impossible d'intégrer en une génération une aussi grosse vague d'immigration, surtout durant ces fragiles 30 dernières années. La faute à tout le monde et à personne. Quand j'entends des septuagénaires d'origine marocaine me dire du bout des lèvres, un peu timidement : "Ben moi, si j'étais français d'origine, j'aurais peut-être voté FN", là, c'est que le problème est réel, n'en déplaise aux angélistes.
Sortir de l'euro? cela va nous mettre à genoux. Retoucher aux retraites? On n'en a pas les moyens. Les riches paieront? Nous sommes le pays qui les taxe le plus, sans résultat probant (voir l'économie de L'angleterre dans les années 70). 60000 postes dans l'Education nationale? Selon les récentes confidences d'une prof de français épuisée : "Valérie, c'est pas une question de nombre de profs! que je sois dans une classe de 15 ou une classe de 30, quand 4 fortes têtes perturbent le cours et que je n'ai aucuns moyens coercitifs, que les parents ne peuvent ou ne veulent pas jouer leur rôle, je fais un quart d'heure de cours et je passe le reste du temps à leur crier dessus!".
Pourquoi la notion d'effort est-elle insoutenable dans notre pays, ou du moins particulièrement dans notre pays? Peut-être... peut-être parce qu'il est trop beau. Trop harmonieux. Et que cette beauté française qu'on touche des mains devient alors insupportable pour celles et ceux dont la vie est loin d'être belle. Nous ne somme pas un pays assez ingrat, assez vilain à regarder. Cela nous rend ingouvernables. Ah, si mon pays pouvait être plus laid, il serait tellement plus facile... Un ciel si bas appelle l'humilité, dit-on...
Baisers de la pine'up qui essaie de garder cette haute vertu théologale : l'espérance.
Les deux me font rire.
Mais l'un m'a écoeuré, quand je réserve à l'autre, à défaut de ma confiance, une curiosité pour sa méthode.
Mon vote sera empirique.
Rédigé par : Fredouat | 23 avril 2012 à 14:52
Personne ne me fait rire. Et encore moins la pitoyable presse.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 23 avril 2012 à 15:09
On a trop bassiné les gens avec les 35 heures , la RTT , depuis des décennies on n'encourage pas les gens à travailler , l'effort fait peur!
Notre génération , nous avons eu nos parents qui nous ont donné le goût de l'effort très jeunes . Nous avons commencé à travailler à 14 ans et nous avons arrêté à 60 ans ! et nous n'en sommes pas morts .
Je pense aussi que la France est un très beau pays avec beaucoup d'avantages , mais plus personne ne le voit ! On regarde trop vite devant on ne sait pas s'arrêter sur toutes les belles choses que nous avons à regarder . Je me fais du souci pour mes enfants et petits enfants !
La France ingouvernable , je le crois aussi car celui qui sera élu n'est pas certain d'avoir une majorité à l'assemblée nationale !
Les instituts de sondage se sont plantés avec la participation , avec le score de Mélanchon et celui de Marine Le Pen . Et pourtant il y a eu 50% de sondages en plus par rapport à 2007 . Alors , entre les deux tours , je ne vais plus les regarder . Et pour la suite , à la grâce de Dien !
Rédigé par : andré joucla | 23 avril 2012 à 17:02
André, je suis entièrement d'accord avec vous.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 23 avril 2012 à 17:07
Lorsque les Romains de la capitale de l'empire ont pris l'habitude des distributions de l'annone et se révoltaient lorsque la flotte qui amenait le blé des provinces africaines, l'empire était perdu, ce qui avait fait la force romaine avait disparu pour laisser la place à des cohortes d'assistés incapables de prendre leur destin en main.
Rédigé par : Le Nain | 23 avril 2012 à 18:38
Cher Le Nain, les rayonnements politiques des nations ont toujours tellement varié... De l'âge d'or Elizabéthain aux famines Stuart, du siècle de Trajan au sac de Rome, du soleil d'Austerlitz à Waterloo, de la splendeur victorienne à la Grande-Bretagne sortie en sang de la seconde guerre mondiale...
Je garde mon respect à celui qui ne nous a pas évité la débâcle de la crise actuelle, mais qui l'a limitée (voir les autres pays européens) comme il a pu. Dommage qu'il ait été si peu non pas aimé, mais respecté pour son énorme boulot. Sans lui on serait dans l'état de l'Espagne. Et avec un programme comme celui que la gauche hélas nous propose, on y court, Madame Le Pen n'a pas intérêt à se frotter les mains d'une victoire de la gauche, cela pétera avant même qu'elle rassemble des économistes dignes de ce nom autour d'elle. Ah, si nous avions une gauche façon Gerart Shroeder!
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 23 avril 2012 à 20:16
Je préférerais que Sarko reste, continue le sale boulot, se fasse détester un bon coup encore pendant 5 ans et une fois l'embellie arrivée, donner le bébé à Manuel Valls. Au lieu de quoi je ne suis pas sure que l'embellie soit pour nos enfants. il va falloir attendre ENCORE une génération. nos futurs petits enfants. Parce que là, entre les accords avec les verts qu'Hollande va être obligé de tenir, les augmentations de la fonction publique qu'il va être obligé de donner (et qu'on ne me dise pas qu'il ne le fera pas, IL EST OBLIGE DE LE FAIRE) entre ses mesures fiscales confiscatoires qui vont faire fuir les astucieux qui réussissent et qui sont porteurs d'emploi, on va vers la faillite ou vers le langage suivant: vous bossez dur? vous allez payer pour ceux qui ne veulent pas bosser. Je ne suis pas sure du tout que les Français aiment cet ordre. Quant au programme économique de Madame Le Pen, faut-il en rire ou en pleurer?
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 23 avril 2012 à 20:56
"Mais il était impossible d'intégrer en une génération une aussi grosse vague d'immigration ...": certes, mais était-on obligé de laisser venir cette si grosse vague ?...
Rédigé par : Dominique | 23 avril 2012 à 21:25
Hors sujet car on était bien contents dans les années 60 d'avoir une main d'oeuvre disponible pour nos élans économiques.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 23 avril 2012 à 21:47
J'applaudis à la lecture de "aucuns moyens coercitifs" où, chose rarissime, l'auteur a montré savoir que "aucun" s'accorde en tant qu'adjectif, comme dans "sans aucuns frais" où, malgré les apparences trompeuses, "frais" est au pluriel.
Rédigé par : Grincheux Grave | 24 avril 2012 à 13:17
Désolé, Valérie, ce n'est pas si hors-sujet.
D'ailleurs dans ta réponse tu ne parles plus que des années 60 et non plus des "trentes glorieuses" ...
Point n'était besoin de maintenir les vannes ouvertes plus longtemps, d'accorder tous les avantages à cette population, créant ainsi l'équivalent d'un appel d'air.
Et surtout, il aurait fallu que nos décideurs de l'époque comprennent qu'intégrer des personnes de cultures et de religions fort différentes des précédents arméniens, espagnols, italiens, polonais et portugais ne se ferait pas aussi facilement ...
Rédigé par : Dominique | 24 avril 2012 à 15:30
Je peux me tromper, mais je crois vraiment qu'à l'époque, il était impossible de prendre en compte ces problèmes actuels.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 24 avril 2012 à 15:44
Je me demande comment autant de français se sentent capables d'émettre un jugement économique sur les politiques proposées quand seule une poignée de personnes est réellement capable de les comprendre, et que leurs avis divergent.
C'est je crois ce qui me fatigue le plus en période de campagne: tout le monde fait semblant d'avoir un avis profondément réfléchi, alors qu'il n'y a qu'auto-conviction et répétition des arguments d'un candidat soutenu pour d'autres raisons.
Personnellement, je reconnais ne pas savoir qui a raison, et me fie donc à d'autres critères pour choisir.
Mais ceux qui défendent la politique économique de Sarkozy comme salvatrice n'ont en réalité aucune possibilité de démontrer ce qu'elle a permis jusqu'à présent; tout comme ceux qui défendent la dynamique de la croissance présentée par Hollande ne peuvent pas prouver qu'elle est possible.
Bref, vous pouvez tous vous cacher derrière de beaux arguments économiques, en réalité vous n'êtes pas plus qualifiés qu'un autre sur ces sujets. Votre candidat, vous l'avez choisi sur bien d'autres critères plus éthérés.
PS: Je me fais moins souriant, mais ce climat de mépris mutuel me fatigue. Entre la droite hautaine, qui se croit la seule pourvue d'un cerveau; et la gauche méprisante, qui se pense la seule humaniste; je n'en peux plus.
Rédigé par : Fredouat | 24 avril 2012 à 16:21
Allez Fred, un p'tit verre de vin des sables, et ça ira mieux !...
Rédigé par : Dominique | 24 avril 2012 à 19:30
@Fred: je n'aime pas plus la droite "baronnets" que la gauche "je-pense-bien-je-pense-mieux-que-vous". La seule solution que j'écoute est la solution européenne. Bien sûr, tout sauf les solutions extrêmes des partis extrêmes. Melanchon ou Marine Le Pen sont les deux faces de Janus. Espérons que ce spectre tenace depuis le début des années 2000 disparaisse en dépit d'épreuves qui nous attendent tous.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 24 avril 2012 à 20:02
@Valérie
"Les deux faces de Janus"
Attention, ça voudrait dire qu'un des deux voit l'avenir! :D
@dominique
Bof, je serais obligé de le partager, et en ce moment, l'alcool attise ces rivalités qui m'ennuient...
Rédigé par : fredouat | 24 avril 2012 à 20:25
Tu as raison, pas Janus. Présentement, cela me rend bien triste.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 24 avril 2012 à 20:28
Je suis d'accord avec la prof de français "épuisée", le nombre d'élèves en classe est un "faux" problème. Durant ma scolarité nous étions 43 élèves. Les profs ne se plaignaient jamais, ils étaient épanouis et heureux d'exercer leurs métier.
Rédigé par : Ditch | 01 mai 2012 à 17:20
Ditch: admettons, mais le comportement des élèves, et de leurs parents et grand-frères, devait être fort différent ...
Rédigé par : Dominique | 01 mai 2012 à 19:47
Oui Dominique, le comportement des élèves était différent parce que les parents ne "démissionnaient" pas, ils ne comptaient pas sur "la société" pour éduquer leurs enfants...
Rédigé par : Ditch | 01 mai 2012 à 23:01
De fait je ne sais plus combien nous étions dans chacune des classes que j'ai fréquenté, disons jusqu'en phase terminale ...
Mais je n'ai aucun souvenir de débordements et excès tels que les profs (sans oublier les autres encadreurs ou ceux des "centre aérés du mercredi) en vivent désormais !
Et pourtant j'ai fait beaucoup de villes et d'établissements de standing différents.
Rédigé par : Dominique | 01 mai 2012 à 23:29