La pression Tintin étant plus forte que jamais à l'orée de la sortie du film de Spielberg, j'ai lu avec bonheur Tintin au pays des philosophes, hors-série du magazine Philosophie dont le blogueur Fredouat m'avait vanté la pertinence. Non seulement je suis tintinolâtre, mais encore on peut parler chez nous de tintinolâtrie de couple. La preuve : Ingalls et moi sommes très sérieusement les fiers propriétaires de la boucherie Sanzot. Et par un troublant hasard, nous recevons quotidiennement des coups de fils erronés... De là à vous faire croire à une puissance divine il n'y a qu'un pas. Pas que franchit le meilleur exégète de Tintin, Jean-Marie Apostolidès dans le plus bel article de cet ouvrage, intitulé "Tintin et le mystère de la Trinité". Il part de l'unité Tintin, explore la nécessité du duo avec Haddock puis explique l'arrivée du troisième larron Tournesol par un passage de la période épique à la période romanesque. Et de citer cette phrase si juste de Dany-Robert Dufour:Il faut savoir compter jusqu'à trois pour prétendre comprendre quoi que ce soit à l'univers du sujet.
Les autres philosophes sont excellents, mention spé à Raphaël Enthoven et à Pierre Michon. Tisseron et Serres, pourtant grands spécialistes d'Hergé, sont en revanche en deçà de leur réputation.
Comme il fallait faire entendre une voix discordante aux éloges ambiants on a sollicité Daniel Sibony qui peine sur la notion du rire: son article critiquant la vis comica d'Hergé est laborieux et narcissique, dommage. Dommage, oui, car sur le principe j'étais toute prête à acquiescer; Hergé me fait jubiler, il me fait sourire ; mes yeux pétillent de joie à de nombreux gags ou répliques, mais il ne me fait pas RIRE alors que Goscinny, Franquin et plus récemment Zep peuvent me procurer des poilades aux larmes.
A chacun son Tintin et j'ai grand peur du film qui s'annonce au son du clairon. Je trouve Spielberg doué pour les stéréotypes, de là à les transformer en archétypes... Nous verrons.
Pour finir je joue le jeu des questions posées aux auteurs de Tintin au pays des philosophes:
Mon passeport Tintin
- Premier contact : vers l'âge de 10 ans
- Album préféré : Les sept boules de cristal et Le temple du soleil
- Scène marquante : la momie de Rascar Capac jetant la boule de cristal
- Personnage favori : Tintin, parce qu'il existe tout en permettant aux autres de donner leur pleine mesure
- Phrase culte : "Au revoir, Monsieur Lampiste !" (j'hésite avec le : "Kss, cherche, Ranko, cherche! " qui m'avait beaucoup marquée)
Baisers de la pine'up très Madame Clairmont
PS: Et vous, quel est votre "passeport Tintin?"
«L'Ile noire» et «le Temple du soleil», s'il faut choisir ! http://www.laboiteverte.fr/24-albums-de-tintin-en-1-minute/
Rédigé par : Ch. E. | 18 octobre 2011 à 22:59
Les bijoux de la Castafiore ! Il ne se passe rien, mais c'est le plus fou des albums !
Rédigé par : Armelle | 18 octobre 2011 à 23:11
merci ô noble fils du soleil (référence à ton post) pour le lien : j'ai découvert le générique, qui me plait beaucoup. Peut-être que,finalement, je vais ADORER le film?
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 18 octobre 2011 à 23:15
Content que tu aies pu mettre la main sur ce Hors Serie!
- Premier contact : vers 6 ans. J'ai appris à lire avec.
- Album préféré :
Le Secret de la Licorne.
- Scène marquante :
La momie de Rascar Capac jetant la boule de cristal aussi. La version dessin animé m'avait terrorisé pendant de nombreuses nuits.
- Personnage favori :
Haddock. Toujours eu l'impression qu'il faisait partie de la famille.
- Phrase culte :
"Non, la soif !… Pauvre homme ! Comme il a du souffrir…" ou "Combien pour ce bateau?"
Rédigé par : Fredouat | 19 octobre 2011 à 00:21
J'vais jouer les rabats-joie, mais Raphaël Enthoven c'est bien celui qui plaqua sa femme pour sortir avec la jeunette de son père, etc. ?
Rédigé par : Dominique | 19 octobre 2011 à 01:18
@Dominique: sans doute, mais Hergé c'est pas celui qui plaqua sa femme pour une jeunette? A ce rythme-là, pas mal de talents s'écrasent.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 19 octobre 2011 à 09:50
@Armelle : une fois grandette, les bijoux passent au top. Mais je reste fidèle à mon palmarès d'enfant. Les albums dévorés avec le plus de plaisir, de curiosité et d'émotion sont les deux cités. J'ai eu une obsession pour le Pérou pendant longtemps.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 19 octobre 2011 à 09:57
@Fredouat : "Moi? un voleur? C'est une méprise! Je suis un peu... kleptomane, voyez-vous" (approximatif mais j'aime bcp Aristide Filoselle; suis curieuse de voir comment Spielberg va le représenter)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 19 octobre 2011 à 10:00
Premier contact vers 6 ans.
Album préféré: Le secret de la Licorne.
Scène marquante: La Licorne qui explose.
Personnage favori: Haddock, pour le whisky.
Phrase culte: Bachi-bouzouk. Je me suis demandé pendant longtemps ce que ça voulait dire. Il a fallu que je lise un bouquin sur la guerre de Crimée, vers 13-14 ans, pour apprendre que c'était les soldats irréguliers de l'empire Ottoman. De vrais sauvages, d'ailleurs.
Rédigé par : Le Nain | 19 octobre 2011 à 11:09
Hourra! Justice est faite !
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 19 octobre 2011 à 11:17
Dans "coke en stock" j'ai toujours adoré la tête de Haddock quand Tintin commande deux verres d'eau minérale, et surtout son air innocent lorsque Tintin revient apres avoir donné un coup de téléphone, et qu'il y a une bière posée devant Haddock.
J'ignore pourquoi ce petit détail m'a tant frappé :)))
Rédigé par : shimrod | 19 octobre 2011 à 11:38
Si j'ai mis l'âge très tardif de 10 ans, c'est parce qu'avant, les anti-épileptiques que je prenais ont jeté un voile sur ma mémoire des livres. Mon "âge de raisonnement" a été moins précoce que la normale. Le secret de la Licorne est merveilleux.
Mais si je garde un très grand souvenir des sept boules de cristal et de sa suite, c'est parce que j'y trouve un condensé de l'univers d'Hergé. j'adore le cadre de Moulinsart, je suis fascinée par la furieuse coquetterie du capitaine Haddock qui multiplie les vestes en tweed et les foulards chatoyants dès qu'il est dans son château (élégance qu'on retrouve dans les bijoux), j'aime les dialogues de sourds avec Tournesol, l'inquiétude de Nestor au sujet des monocles,les cauchemars, la recherche des amis en péril et des cités perdues, le guano sur les melons des Dupondt, la gentillesse de Zorrino, les kili kili il est beau le petit lama, le courage dans l'aventure (ohé! capitaine ! je suis là! derrière la chute d'eau) et la salle des trésors incas. j'aime enfin voir dans les sept boules la présence d'Alcazar et de la Castafiore (formidable, hein?). et puis, c'est sans doute un des seuls albums dans lequel on peut apercevoir une jolie femme. elle est belle, non, Madame Clairmont, quand elle se lève de sa chaise de théâtre, pleine appréhension, pour aller au chevet de son mari? Enfin, c'est à partir du Temple du soleil que j'ai réalisé que le capitaine Haddock avait les yeux clairs. "Tintin! vous êtes fou? ce n'est pas mon... -Silence, capitaine, vous avez promis de m'obéir!"
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 19 octobre 2011 à 12:02
et aussi : le coup de savate dans le vide du professeur Tournesol, dans l'aéroport, dans "Vol 714 pour Sydney" avec toutes ses poches qui se vident sous l'intensité du geste !
Rédigé par : shimrod | 19 octobre 2011 à 14:15
Oh oui! Et dans les bijoux, la photo dans "Paris-Flash" avec la légende suivante : "le perroquet qu'elle lui a offert est devenu le confident de ses pensées". Le regard de haine de Haddock à "Coco"...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 19 octobre 2011 à 15:47
http://www.daniellight.co.uk/wp-content/uploads/2011/05/Calculus_savate.png
Rédigé par : shimrod | 19 octobre 2011 à 18:14
désolé j'a merdé. faut enlever les balises img
Rédigé par : shimrod | 19 octobre 2011 à 18:25
Je ne connais pas les circonstances pour Hergé, sa femme et sa jeunette, mais je doute que cela puisse égaler le scénario des Enthoven et Carla dans sa glauquitude.
Ce qui ajouté au nain magyar (contrairement à ce que tu crois ce n'est pas sa petite taille qui m'insupporte) avec Cécilia et Jacques Martin, nous fait un couple présidentiel de fort bon aloi question dignité !...
Je dois te paraître très vieille France, mais je suis désolé "y'a des trucs qui passent pas".
Rédigé par : Dominique | 19 octobre 2011 à 18:51
A vrai dire, je ne vois pas le rapport avec Tintin, donc commentaire hors sujet. Pour la vie des grands talentueux, elle est souvent peuplée d'énigmes et je m'en fous tant qu'on ne va pas au crime(Hergé, Brassens, Brel and co)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 19 octobre 2011 à 19:25
@shimrod : j'ai enlevé les balises : génial
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 19 octobre 2011 à 21:54
Certes il n'y a aucun rapport avec Tintin, mais bien involontairement tu m'as agiter le chiffon rouge en citant Raphaël Enthoven ...
Pour revenir au sujet: Mme. Clairmont, comme Hermine de Clermont-Tonnerre (de Brest) ?
Rédigé par : Dominique | 19 octobre 2011 à 21:55
Et ton passeport Tintin (j'attends)?
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 20 octobre 2011 à 00:38
Euh, pour complaire au Capitaine Haddock, ça serait plutôt le scotch Passport !...
Rédigé par : Dominique | 20 octobre 2011 à 22:18