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Rédigé à 19:31 dans Chose intime, Télévision | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
En ce moment, une pub fait beaucoup parler d'elle. Celle-ci
Les ligues chrétiennes sont montées au créneau, les "ouverts d'esprit" applaudissent et je me sens bien mal placée pour répliquer aux uns comme aux autres. Je vais quand même essayer...
A la tribu "ouverts d'esprit": qui peut croire que le divorce n'est pas une souffrance pour tous les membres de la famille? Personne. J'ai été sidérée lors des salons du livre de constater à quel point le titre même de notre roman faisait mal. Les gens s'approchaient, curieux. Puis la femme hochait la tête et disait ou plutôt balbutiait :"Oh, je connais... Non, je ne prendrai pas ce livre, j'ai trop souffert. C'est fini, mais rien que le souvenir... Vous comprenez, n'est-ce pas? " L'homme lançait d'une voix sourde : "Vous parlez sans doute des bonnes femmes, mais nous, hein, nous?" puis s'enfuyait, le regard lourd. Divorce, un mot qui résonne sans ambiguïté: son chagrin est frontal. j'avais presque honte lorsqu'une maman solitaire entourée d'une marmaille silencieuse venait me parler. Les yeux des enfants trop bien élevés ne disaient pas autre chose que la vérité: cachez la peine de nos parents et foutez-nous la paix.
La pub Eram est plus maligne: on n'emploie pas le mot honni, on positive! Famille recomposée sonne mieux que divorce, c'est certain. Papa en est à sa troisième femme, et maman... Les gens vont-ils être dupes? Vont-ils gober les joies de la recomposition sans éprouver les saccages de l'inévitable décomposition qui l'a précédée? Si on lit le regard de la petite fille, l'ironie triste de l'affiche prend toute sa saveur.
A la tribu "catho" à présent: faut-il nier le manège de la vie? Peut-on penser qu'une famille non divorcée est toujours plus harmonieuse? Les enfants déglingués par les disputes incessantes de leurs parents connaissent-ils un sort plus enviable? Je connais au moins trois adultes qui répondront que non, plus un que les phrases de sa mère :"Je hais ton père, mais je reste pour toi" ont rendu fou. Et quand la famille a résonné d'un "salut les amoureux", doit-on regarder l'enfant du divorce avec pitié et commisération? Est-il forcément ce pauvre petit dont on mésestime les capacités d'adaptation? Cette pub ne montre-t-elle pas une forme de banalité qui existe, celle d'enfants qui savent qu'ils sont aimés - c'est bien là l'essentiel?
Baisers de la pine'up qui n'a pas la réponse: c'est vrai, je me chausse chez André (tout va tout va tout va bien)
Rédigé à 11:03 dans Chose intime | Lien permanent | Commentaires (29) | TrackBack (0)
La rengaine du "On va tous plonger", apocalypse économique que certains attendent d'une joie mauvaise pour mieux clamer leur triste plaisir du : "Je vous l'avais bien dit!" ne passera pas par ce blog. Et puisque Le Nain aime mon esprit futile, en ce mardi d'automne, CAP SUR LE VOGUE AMÉRICAIN!
J'ai ramené le fameux September issue qui a de quoi assommer un agresseur potentiel : 758 pages à dépiauter.
Florilège de mes photos préférées...
Les photos de mode m'ont agréablement surprise: si la maigreur reste la norme, l'âge des miss a augmenté. Par bonheur, il n'y a plus ce foisonnement de gamines de 13 ans épinglées sur papier glacé dans un sordide pantomime de princesses putes.
Oh! une pub pour la marque "Target" (l'équivalent des centres Leclerc chez les Américains) QUOI??? On peut se procurer des fringues Missoni dans les Leclerc US? J'y cours... Mhhh, ce tankini à 20 $
O tempo'a! O mo'es : Target ne livre qu'aux USA, me voilà toute marrie...
Pour vous résumer ce temple de l'artifice qu'est Vogue, on y soigne la clientèle chinoise... mais pas seulement: honneur aux Françaises! Deux d'entre elles sont les stars du magazine: la nouvelle directrice du Vogue hexagonal
et Madame Lagarde
Qui a dit que la France était ringarde?
Baisers de la pine'up "si Target pouvait livrer en France..."
Rédigé à 15:01 dans Mode | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)
Ceci n'est pas une blague, je ne sais pas. Pour l'Assemblée nationale, j'ai compris. Mais le Sénat, j'y entrave que dalle. Les sénateurs se dressent sur leur séant pour infirmer ou confirmer les projets de réformes de l'Assemblée et voter le budget de l'État, me rétorque ma copine attachée parlementaire au palais de Marie de Médicis, qui croule sous des rapports mal rédigés ayant le même nombre de pages qu'un roman symphonique américain et parfois déprime sec quand elle entend le mot "pragmatisme".
OK,OK, mais alors, amie mélancolique, attendu que grâce à l'amendement truquemuche l'Assemblée nationale peut passer outre la décision finale du Sénat, quelle est ta marge de manœuvre RÉELLE, à part préparer des potions anti-gueule de bois à de hauts fonctionnaires?
Nom d'un Poher ou d'un Meyer, je ne suis pas la seule à avoir ce genre de question pensive, un autre mossieur blogueur pointe ici son to be or not to be.
Que ce soit bien clair: je me fiche totalement de la couleur politique du sénat, je veux savoir s'il est utile, c'est tout. J'aimerais qu'un courageux membre de cette auguste maison me raconte sa journée-type. Parce qu'avec mes clichés et autres a priori, j'ai la nette impression qu'un sénateur, ça sert à lire des textes imbitables puis à se torcher dans les transports en commun.
Conclusion: la France serait-elle plus performante sans Sénat?
Baisers de la pine'up qui a un doute subsidiaire: à quoi sert l'ENA ?
Rédigé à 11:05 dans Chose publique | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Je me méfie de ma nature enthousiaste. Eh oui, je suis une péquenaude qui s'enflamme vite, se prend d'intérêt pour une plume alerte, la porte au pinacle puis, dégrisée et déçue, finit par l'assassiner.
Précaution oratoire prise, en bonne femme qui s'affiche, exhibons les trésors du moment...
(Ce film de Cukor est charmant.)
Si vous aimez les pattes primesautières et grinçantes, la parole est ici
A chaque fois que ce forcené de l'écriture pond un article, sur son blog ou sur Atlantico, je me retiens de battre des mains. Et comme persiflage et brio sont les deux mamelles de mon cerveau, inutile d'ajouter à quel point ce journaliste m'épate, me charme, m'enchante.
Précaution oratoire bis: je ne suis pas une adoratrice béate tendance érotomane, j'aime juste faire partager mes goûts dans la grande cosmogonie portative qu'est le ouèbe - on vit une époque formidable.
A propos de partage, ce matin, donc, j'ai montré cette perle à HommeDeMaVie, Ingalls le bienaimé. Pendant la lecture j'ai vu le sourire d'Ingalls s'épanouir, ses yeux s'allumer au fur et à mesure qu'il se marrait. "C'est du bon" m'a-t-il lancé avant d'enfourcher son cheval de feu.
Baisers de la Pine'up qui a eu un dîner exaltant hier soir chez sa productrice... Faites-moi penser à vous reparler de Vittorio De Sica, Rossellini, Risi, Comencini... et pour le cinéma récent, de James Gray, Almodovar, et Inarritu...
PS à Hugues Serraf (je le tutoie, c'est un privilège de twitter): je sais que les dyslexiques - et ils sont nombreux - lisent mieux les textes non justifiés, mais ce n'est pas mon cas...
PPS: un grand merci à Aymeric Morillon qui m'a fait découvrir via ses liens lord Serraf #internetçasert #epoqueformidable
Rédigé à 12:04 dans Bons blogs, Chose publique | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)
Quand le paysage médiatique est merdique, quand les nouvelles mondiales sont accablantes, quand le mot "action" commence à s'éloigner de votre lobe temporal, une solution: LUI
Le paf au taf est ma petite lumière personnelle. Sa majesté paf ne renonce jamais. Pas le genre à s'affaler devant la télé pendant que madame est au boulot. Pas le genre à couiner un mal être de père au foyer - non! Le paf au taf brouille les pistes, il est L'AUTORITÉ MASCULINE RESSUSCITÉE. Une autorité qui a lu Pomme d'api, Okapi, et qui prend très au sérieux son métier d'éducateur. Le paf insuffle sa fantaisie exigeante de premier de classe à une marmaille avide de l'exploiter l'écouter.
Le Paf a un microscope magique qui lui permet de sonder les désarrois enfantins. Il a le génie des traumatismes subtils qu'il observe à la loupe avant de les calmer.
Par sa fine présence de taiseux, le paf me rappelle... bon sang mais c'est bien sûr! Le paf est un Ingalls. C'est-à-dire un homme accompli. Le paf vacillera-t-il, à la seconde saison de son blog? je tremble. Le paf distille si bien les suspenses du quotidien...
(Au passage, mes Disney préférés sont Dumbo l'éléphant volant, Pinocchio, Blanche-Neige et Bambi.)
Baisers de la pine'up qui préfère les hommes qui paternent à ceux qu'on doit materner
Rédigé à 10:47 dans Bons blogs, Chose publique | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
"Les choses tristes, plus belles pour l'esprit, y trouvent plus de prolongements que les choses heureuses. Le mot soir plus beau que le mot matin, le mot nuit que le mot jour, le mot automne que le mot été, le mot adieu que le mot bonjour, le malheur plus beau que le bonheur, la solitude plus belle que la famille, le groupement, la mélancolie plus belle que la gaieté, la mort que la naissance. A talent égal, l'échec plus beau que le succès. (...) Un écrivain de grand talent mourant dans la pauvreté plus beau que l'écrivain mourant millionnaire. L'homme, la femme qui ont aimé, ont été aimés, finissant leur vie dans une chambre au dernier étage, n'ayant pour fortune et pour compagnie que leurs souvenirs, plus beau que le grand-père entouré de ses petits-enfants et que la douairière encore fêtée dans son aisance.
D'où cela vient-il, qui se trouve chez chacun de nous à des degrés différents? Y a-t-il au fond de nous, plus ou moins, un désenchantement, une mélancolie qui se satisfont là - et qu'il faut détester et rejeter comme un poison."
Rédigé à 10:23 dans Livres | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
J'entends un peu partout gronder la révolte contre la morale, les codes, les donneurs de leçons en tout genre. L'exaspération contre la bien-pensance, big brother and co. Cela va jusqu'au procès pour certains blogueurs qui, dit-on, "dépassent les limites". Et je m'interroge. Sur le principe de limite, fondé ou non. Car quoi de plus inspirant qu'un interdit?
Le code Hays, de triste mémoire, a généré le plus bel érotisme. Rappel des faits: en 1921, l'acteur Fatty Arbuckle est accusé du meurtre de la jeune actrice Virginia Rappe lors d'une partie fine qui a dégénéré. Fin des années folles, vent de panique à Hollywood. Avec le décès par overdose de nombreuses stars du muet, les studios tournent casaque. Terminées les beuveries sous les sunlights, place à la FAMILLE, LA MORALE, LE BIEN via le sénateur William Hays qui impose à l'industrie cinématographique un code de bonne conduite, code qui ne sera abrogé qu'en 1966.
Effondrement du rêve ? Bien au contraire. Anéantis dans un premier temps, les scénaristes et réalisateurs vont vite réagir et rivaliser d'inventivité pour tordre le cou à ce bout de papier. Et l'âge d'or d'Hollywood (1940/1960) fera le plein de chefs-d'œuvre tous plus ciselés les uns que les autres.
L'adultère? Backstreet
Le viol? Outrage
Échangisme? Haute pègre
Coucher avec un pasteur? Sadie Thompson
Fétichisme? toutes les œuvres de Von Stroheim, Von Sternberg et Hitchcock...
La vitalité, la créativité sont dopées par la censure. Et c'est dans les années 70, années de tolérance totale, que le cinéma sera le plus faiblard.
Alors je pose la question à mes potes blogueurs: sont-ils certains de vouloir une société qui les laisse libres de dire ce qu'il veulent? Ou ne sont-ils pas secrètement ravis de trouver un mur qu'ils ne cessent d'escalader?
Baisers de la pine'up qui sait qu'il n'y pas de talent abrasif sans chape de bien-pensance
PS: si vous voulez savoir ce qu'a été Hollywood au temps des pionniers du cinéma, lisez les mémoires de Gloria Swanson. Un must d'ingéniosité, d'égotisme et de vie. Actrice, productrice, femme d'affaire, amoureuse talentueuse, passant son temps à se tromper, ayant la lucidité rieuse de le reconnaître... oh oui, j'aurais adoré cette femme.
Rédigé à 12:00 dans Chose publique, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (21) | TrackBack (0)
Les jeux sont faits rien ne va plus : je viens d'apprendre que Joseph Macé-Scaron est un gros imposteur en plus d'être un type imbuvable. Et son employeur le couvre. Pauvre PPDA! Il aurait dû bosser pour Marianne.
Les anti-héros ont l'imaginaire pauvre, car copier Bill Bryson, cela manque singulièrement de panache. Dieu sait si j'aime Bryson, son sens de la formule et ses saillies m'enchantent au moins autant que lire un article de Serraf (mon journaliste préféré du moment, j'en reparlerai), mais lui voler ses tournures c'est faire preuve d'un manque total d'identité. Et Macé-Scaron d'avouer un "péché d'orgueil". Pour moi, l'orgueil c'est le péché de ne vouloir ressembler à PERSONNE.
Eh oui, n'est pas écrivain qui veut. Que certains romanciers revendiquent des paternités ou des maternités identifiables (Gary pour Foenkinos, Du Maurier pour Rosnay, Tolkien et Dickens chez J. K. Rowling), rien de mal en soi. Cependant entre inspiration et copier-coller il y a un canyon infranchissable.
Nom d'un Agnan parano! Et si on me copiait ? Rien que dans le dernier ELLE, deux thématiques largement exprimées sur ce magnifique blog font les beaux jours du numéro: le catalogue Boden est fourni gracieusement aux lectrices et la table basse 3 suisses s'étale avec complaisance dans les pages papier glacé déco. Plus il y quelque temps un article consacré au narcissisme des hommes qui se font refaire le visage...
Misérable stagiaire qui traine sur mes terres, dénonce-toi!
Baisers de la pine'up qui va appeler Maître K. (à ce stade de lecture mon attaché de presse s'est évanoui) pour attaquer tous les quotidiens traitant du divorce ou de l'andropause...
-Allo, maître K? Tu fais quoi en ce moment? Tu dînes avec Arnaud Lagardère? T'es parti aux Maldives avec ta jeune seconde épouse vénézuelienne? Rentre, j'ai du boulot pour toi...
Ps: merci à Nadia qui comprendra
Rédigé à 12:26 dans Chose publique | Lien permanent | Commentaires (9) | TrackBack (0)
Lorsque j'étais enfant, ma mère nous interdisait d'utiliser l'expression : "Putain!"
Elle disait que c'était minable et misogyne d'insulter un métier aussi triste, aussi dur. J'ai gardé son air réprobateur en tête tout en proférant le mot honni. Mais je l'utilise pour l'admiration (P'tain c'que c'est beau), pas pour l'énervement (T'ain fais chier). J'ai essayé de lancer le "Maquereau/elle! Fais chier!" sans rencontrer un enthousiasme nourri.
Blague à part, comment fait-on à l'étranger? Fuck! on insulte les sodomites. Mierda! On enfonce le clou.
Quant à "Mal baisée", on l'entend surtout en bagnole et au féminin (le masculin de mal baisée est connard)
Baisers de la pine'up fuck fuck et en prime, pour la mal baisée, ci-joint un extrait de Que reste-t-il de nos divorces?
Un bébé, un mari, un foyer…les chimères de petite fille qui m’avaient été inculquées à grand renfort d’ « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » s’étaient métamorphosées en mauvais rêves, répétitifs et hallucinatoires, dans lesquels j’avais oublié comment on jouait à la poupée. J’essayais vainement d’écarter les barreaux d’une cellule familiale où insidieusement je me transformais en marâtre revêche et désabusée, autant dire « mal baisée » comme me le fit judicieusement remarquer un automobiliste que je klaxonnai au retour d’un rendez-vous chez le pédiatre. Comment ce chauffard savait-il que Christian me touchait si peu depuis la naissance de Guillaume ? J’avais mis cette abstinence sur le compte d’une délicatesse présumée d’un mari soucieux de ne pas faire sauter mes sept points d’épisiotomie mais il fallait me rendre à l’évidence : si à mes yeux je n’étais pas encore « mère », à ceux de Christian, je n’étais déjà plus « femme ».
Rédigé à 19:37 dans Chose publique | Lien permanent | Commentaires (12) | TrackBack (0)