Les bonnes choses ayant une fin, la Bretagne s'éloigne... et avec, les baignades en hypothermie, les chocolats NOIRS à la fleur de sel, les baisers d'une grand-mère chérie et les rires consanguins.
Aperçu avant de lever l'ancre, la grandiose tante G., 80 ans au compteur et une faculté à raconter des horreurs tout à fait réjouissante. La plus belle des blagues fut celle qu'elle fit à une amie bigote : celle-ci, se pâmant sur les confessions administrées par le père X et plombant un dîner d'amis dans l'évocation de ses pardons répétés, fut confondue par un copain de tante G, excédé, qui se cacha pour téléphoner : "Allô, mme Kerkoz ? Oui, c'est le père X. Ecoutez, je suis un peu ennuyé car je crois que je vous ai donné l'Absolution un peu vite... OUI, il y a des petits détails qui me chiffonnent... Pourriez-vous repasser demain matin à la paroisse ?"
Une des plus chouettes blagues que je connaisse.
Tante G. a l'optimisme intelligent : Son regard affuté perçoit tout, mais elle a la décence de le garder pour elle, nous englobant dans de "mes p'tits choux" inimitables émis d'une voix rauque et traînante, suivis de "c't'épatant" à la moindre de nos saillies. Il existe des optimismes horripilants : pas celui-ci. Tante G pourrait être une réincarnation de tante Mame (pétillant roman, à recommander aux fans de Whodehouse, merci Anne) tant sa sociabilité exubérante balaie les douleurs, de façon quasi magique. Elle fut longtemps proviseur ds un lycée en région parisienne, et coule à présent des jours heureux à Kertrouduc, gardant ses arrière-petits-enfants avec une vitalité indomptée.
Une de ses filles habite dans un phalanstère pas très loin de Roscoff que je me promets d'envahir aux prochaines vacances ; un truc incroyable, composé d'une 40aine de maisons en autarcie : ils ont même leur JOURNAL !
Une femme qui a eu la souffance de perdre une fille et son mari alors qu'elle n'avait pas quarante ans et qui est capable d'émerveillements irrésistibles est une créature de légende.
La pudeur armoricaine a du bon, lorsque seule l'ironie bienveillante affleure, laissant les soucis hors de portée du commun des mortels.
Un merci à ma copine Christine, directrice de l'hotel de Kertrouduc, et un souvenir ému dans le restaurant de Patrick Jeffroy, une adresse à choyer par jour de générosité : repas EXTRAORDINAIRE (c'est pas demain que j'oublierai son gâteau de sardines, son bar en croûte de noisettes, et ses succulentes mignardises.) http://www.hoteldecarantec.com
Baisers d'une pine'up aux chaussures pleines de sable : c'est Ingalls qui fera fête quand le lit conjugal sera aussi moelleux qu'un silice !
Tante G.: une parente de GG ?
Tu remarqueras que j'ai mis le point après le G, respectant ainsi notre belle langue (!...).
Tante .G eût fait graveleux, ce qui aurait pu choquer Caritate !
Rédigé par : Dominique | 27 juillet 2010 à 23:31
Doiminique ! Tante G en frétillerait d'aise
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 27 juillet 2010 à 23:41