C'est une spécialité avec Ingalls : aller chez Iképrout pour Le vase que j'aime, les chaises
indispensables etc, etc. qui remplissent de joie l'homme moderne suivant sa comparse en traînant des pieds, jusqu'à... Jusqu'à que nous tombions devant ce que nous appelons la scène de ménage IKEA.
En général, Ingalls repère les proies avant moi : la femme, mâchoires serrées (elle fait sans doute du bruxisme dans la vraie vie) galope devant un caddie chargé comme une montgolfière. Derrière elle tremblote monsieur, œil fumant qui ne cesse de répéter : "pisque j'te dis que ça rentre pas dans la Megan !" Elle a deux positions : soit elle l'ignore - elle veut arriver prems à la caisse prioritaire où elle se fera avoir car un troupeau de parturientes la doublera (et re scène de ménage en perspective avec triomphe de monsieur à la clé)- soit elle lui siffle : " j'ai tout calculé, j'te dis qu' ça passe" dans un bel esprit de répartie lutécien. Et Ingalls et mezigue de ricaner méchamment.
Ah Ah Ah ! c'est pas à NOUS que ça arriverait ! Il y a aussi les scènes avec enfants : "Killian ! lâche cet alligator en peluche ! Killian, tu vas en récolter une !" "Guyyyyy ! on a perdu Olivier ! C'était toi qui devait le surveiller, j'ai pas seize bras ! " Enfin la célèbre scène autour du canapé : "j'aime beaucoup le 'zvkoalodds' et puis c'est du cuir, Bébert (sans doute le labrador dûment castré de la tribu) ne pourra pas le tacher. Pratique, non ? Tu m'écoutes là ? Non, non, comme d'habitude, c'est TOUJOURS moi qui dois prendre les décisions, j'en ai MARRE ! Ah, tu préfères le Klippan en jean ? bien sûr, un truc cheap, comme si on ne pouvait pas se faire plaisir de temps à autres ! Je sais, je voulais ton avis, j'l'ai eu ! Pour une daube pareille c'était superflu !"
Et les référence mal prises ! ça, c'est au moment des livraisons, dans le garage transformé en fournaise l'été et monsieur, mèche pendante, grasse comme celle d'Hitler qui vocifère : triple gourde ! t'as pas vérifié ! C'était Zorglub et non Zoglab ! Faut TOUT recommencer !"
Ah Ah Ah ! C'est pas à nous qu'ça arriverait... enfin, presque. Vendredi soir : départ pour la boucherie. Ingalls piaffe : "tu fais quoi, là ?
- Attends, j'ai oublié mon ordi !
- c'est ça pour t'abrutir devant comme une geek !
- Nan ! j'ai du travail ce week-end !
- Ah bon ? tu vas encore recenser les meilleurs blogs, tsss, quel bel effort...
- (voix qui se veut calme) : chéri, tu travailles avec des équipes, voire des amis, hein ? eh ben comme je suis toute seule à la maison à écrire en permanence, oui, ces blogs et ces Fb, ça me plait.
- Bel exemple de socialisation...
- J'temmerde !
- Mets ta burqa et sois pas vulgaire !
Et oui, un début de scène IKEA king size... comme quoi, la vie, la vie...
Baisers d'une pine'up qui a fait la paix, ça dure pas longtemps ces choses-là.
Ikea c'est le meilleur moyen au monde de hair instantanément sa famille, les enfants, les autres. Si Sartre revenait, il écrit, l'enfer c'est ikea un samedi.
Rédigé par : Mossieur-Resse | 27 juin 2010 à 13:05
Et même un lundi, quand on se croit plus malin que les autres et qu'on arrive au bouchon final (une seule caisse d'ouverte). Pour le IKEA cuisine (j'ai donné), j'ai cru assister un jour à une tentative de meurtre !
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 27 juin 2010 à 13:11
Je n'y ai jamais mis les pieds!
Belle note et j'aime bien l'image du couple avec le journal.
Bon dimanche
Rédigé par : Helene | 27 juin 2010 à 16:19
Hervé : si Sartre revenait, il ajouterait : l'enfer, c'est les réunions de parents d'élèves quand on fait la queue derrière une mère de surdoué, et BIEN ENTENDU, l'acmé de la mesquinerie : celles de copros !
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 27 juin 2010 à 17:52
"Quand j'ai le blues, je fonce chez Ikéa [et rebondissant sur Môsieur Resse...] je félicite mes ovaires de ne pas m'avoir apporté satisfaction au plan reproductif" ;))
Rédigé par : Cath | 28 juin 2010 à 11:10
Heureusement, après avor acheté des meubles en kit chez Ika, on sait qu'on va passer de délicieux moments à les monter. Voilà qui met du baume au coeur quand on s'impatiente à la caisse avec son caddy débordant d'objets inutiles auxquels on n'a pas su résister.
Rédigé par : Caritate | 28 juin 2010 à 15:07
C'est là que se joue la scène finale : la différence entre les dingues de meccano/Lego (hommes ou femmes) et celles et ceux que la vue d'un tournevis fait tourner de l'oeil
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 28 juin 2010 à 15:16
Pour ma part, demander à mon mari de monter un meuble Ikea est une cause de divorce. Il est déjà stressé dans le magasin... (est-ce une ruse ?) Je me débrouille donc toute seule !!
Rédigé par : Armelle | 30 juin 2010 à 14:14
Oui mais toi, Armelle, tu es une "pro"...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 30 juin 2010 à 15:27