MMMhhh... S'installer devant un beau western, c'est un plaisir : on se régale d'hommes musculeux, de paysages déments et des violentes tragédies du 19e ; Racine et John Ford, même combat.
VPV vous propose ce soir quelques perles hollywoodiennes.
On commence par le spécialiste : John Ford, le borgne génial et sa poursuite infernale (My Darling Clementine ds le texte). j'aurais pu choisir "l'homme qui tua Liberty Valance" ou "sur la piste des Mohawks", son premier film en couleur, ou, ou ou... avec Ford on ne fait pas de tri : tout est bon.
Donc, l'histoire du shérif Wyatt Earp (Henry Fonda) qui se coltine un type curieux, Doc Holliday (Victor Mature, furieusement sexy en alcoolique au grand coeur) et sa protégée, la magnifique Chihuahua. Chihuahua... quel nom idiot et pourtant : messieurs, rincez-vous l'oeil, elle est jouée par Linda Darnell , une des plus belles actrices de la Fox, hélas étoile qui, pâlissant, tomba dans l'alcool et mourut l'année de ma naissance, brûlée ds l'incendie de sa maison pour une cigarette mal éteinte. Revenons à my darling Clementine. Ce n'est pas forcément le meilleur mais c'est l'un des plus noirs des westerns de l'oeuvre fordienne.
Ford, c'est l'art des contrastes, la force créatrice, c'est géant.
Avec "Broken Arrow", de Delmer Daves nous avons une autre façon d'appréhender le monde. Daves n'avait pas la filouterie du Grand Ford. C'était un homme paisible, honnête, idéaliste. "La Flèche brisée "montre la tendresse rousseauiste de Daves qui vécut parmi les indiens et filma les paysages immenses de l'Amérique comme personne ; avec Daves la nature acquiert une saveur paradisiaque. Laissez-vous porter, admirez les lacs, perdez-vous dans ce film à la beauté plastique majestueuse.
Autres bijoux de Daves : "Trois heures dix pour Yuma" et "la colline des potences".
Attention, chef-d'oeuvre : Johnny guitare de Nicholas Ray. Là, c'est un ordre. regardez ce western où la folie furieuse des hommes, la jalousine féminine s'entrechoquent dans un chaos baroque incandescent. l'actrice Joan Crawford était une salope cupide et ignoble avec ses enfants. Il n'empêche, sa filmographie est quasi sans taches. (ps : faite-moi plaisir, ne regardez jamais le doc de wim wenders sur nicholas ray : il se contente de filmer l'agonie du réalisateur et c'est minable).
"La Captive aux yeux clairs". parce que c'est Howard Hawks aux manettes et que Hawks, c'est comme Ford : un gage de merveilles. Ici, ce sont encore des Blancs qu viennent emmerder des Indiens. Il n' y a pas de héros mais des hommes un peu perdus (ce qui fait le charme du film) qui n'essaient jamais de se dépasser.
"Winchester 73" et "L'homme de la plaine", deux des cinq westerns d'Anthony Mann tournés avec James Stewart. on ne dira jamais assez combien Jimmy Stewart fut inspirant, toutes catégories de films confondues. et Anthony Mann, c'est des histoires parfaites, un sens du découpage inné, la fusion homme/paysages, des acteurs épatants - en un mot, avec Mann on cotoie Shakespeare !
Faites-moi à nouveau plaisir : évitez les westerns spaghetti et les films de Peckinpah. je sais que ce dernier a ses aficiondados, mais c'est mauvais... de l'hémoglobine au ralenti, une narration qui s'étire dans une violence filmée avec complaisance. Foi de VPV, c'est surestimé.
Jimmy stewart en jacques Duruy ? ne soyons pas mégalo !
A demain !
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