Enfant raide et maigrichonne, adolescente mieux pourvue puis adulte rondelette, j'ai toujours admiré chez les autres non la beauté physique mais... le sens inné de la grâce. C'est pourquoi je suis peu sensible à celle qu'apporte la pratique de la danse, travaillée à coup de discipline féroce, grâce mimée, décortiquée, désincarnée. Non, j'aime les gens dont la grâce s'exprime dans la vie, n'importe où, n'importe quand et surtout sans travail. Midinette de base depuis l'époque "maigrichonne", je réfléchis sur mes idoles ; et un soir, le documentaire sur Mohamed Ali me donne la clé : mes idoles ont tous en commun un charisme de mutant et une grâce animale, innée, magique. Ali, virevoltant autour de ses adversaires, mi guèpe mi papillon, Elvis, rythme de noir et corps de blanc, Bardot (pas ma tasse de thé en soi mais quel soleil !), croisée vieillissante dans le sud, à la démarche de bambi; aucune de ces trois stars ne semblaient se douter de leur précieux don. Ils savaient qu'ils étaient beaux. Ils savaient qu'ils avaient un pouvoir. Savaient-ils qu'ils étaient incroyablement gracieux? Ce que j'admire béatement n'a rien à voir avec le physique, l'âge, le tour de taille,le milieu. Parfois dans la rue il m'arrive de croiser ces êtres libellulles et je les envie, je les contemple - mieux : je les mate.
Heureusement pour moi qui ne possède pas cet atout, ma fille l'a pour deux.
Mais le halo mouvant qui émane de ces personnes les rend-t-ils heureux ? Peu importe, ils dansent pour moi.
Heureusement pour moi qui ne possède pas cet atout, ma fille l'a pour deux.
Mais le halo mouvant qui émane de ces personnes les rend-t-ils heureux ? Peu importe, ils dansent pour moi.
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