Il était une fois une pine'up qui commença un blog. Qui désespéra assez vite. Qui reçut un encouragement de Lui.
http://valeriepineau-valencienne.typepad.fr/mon_weblog/2010/02/depoil-un-homme-de-go%C3%BBt.html
Cet avatar devint amical et intriguant. Qui se cache derrière le Sieur Depoil
No sé, et quand lama pas content, lui toujours dire ainsi. Si je ne connais toujours pas celui que j'ai surnommé "mon frère Tergal" en hommage à nos traumatismes laineux 70, je l'ai lu : voici donc la tardive réponse de la bergère au berger.
L'encyclopédie du mauvais goût
publiée dans la collection "Hors collection" la bien nommée, est le fruit d'un défi de copains. J'ai trois ans de retard, le livre ayant très bien marché à sa sortie en 2007, de vénérables blogs l'ont vanté avant moi. Mais trois ans, ça se rattrape toujours, l'objet du délit n'étant pas passé par la case pilon. Hervé Depoil et François Quenouille
ont recensé pour nous, dans un essai aussi drôle que bien écrit, les multiples et odorantes essences du mauvais goût.
T'ention ! Livre qui ne se prend pas au sérieux mais qu'il faut lire à plusieurs niveaux (même - surtout ? - s'ils s'en défendent). Au premier degré on perd beaucoup. Au deuxième, on sourit. Au troisième, on éclate de rire. Depoil (je ne connais pas Quenouille qui m'ignore en dépit de mes nombreuses invitations FB, le saligaud) prétend avoir rédigé cet opus de façon objective, sans jugement de valeur aucun. Hervé, ne me prends pas pour un jambon !
On peut, après lecture, en déduire qu'il existe un mauvais goût salutaire versus un mauvais goût de perdition. Je retire de cette soirée poilante à le lire qu'Hervé a dû avoir le cœur brisé par une collectionneuse de Kinder surprise, dont le père possédait un manoir qui avait la forme d'un vagin.
Je suppose aussi qu'Hervé aime la BD cracra, les nains de jardin, a une tendresse pour le Heavy Metal et Michou mais qu'en revanche, si on pouvait éradiquer de la planète les communiants des grands messes footeuses ou la totalité des créations Vuitton, il serait heureux.
L'ouvrage se tient, et contrairement aux dires des auteurs, il contient une MORALE et une ÉCHELLE DE VALEURS.
La morale : il est des mauvais goûts suaves et d'autres, nauséabonds.
Les valeurs : mieux vaut admirer "laisse les gondoles à Venise"
que toutes les constructions dubaïotes. Plutôt se faire refaire les seins que les lèvres (tb passage que celui du Donaldum Hilarium qui frappe nos stars, surtout dans la chanson).
C'est vite résumé, mais y a de ça.
Je crois savoir, le mauvais goût étant inépuisable autant que salutaire, que les compère risquent de reprendre le chemin des promos. Mon souhait le plus cher : pouvoir les retrouver dans les salons du livre, sous leurs vrais noms cette fois (le coup des pseudos manque de courage, hem).
En conclusion, si François Quenouille pouvait m'offrir un de ses zizis sauteurs,
je le remercierai ainsi
Ce livre se lit, et c'est une force symbiotique, d'un seul jet - si je puis m'exprimer ainsi. Pensé à deux, construit à deux, écrit à deux, la voix qui s'en dégage est aussi harmonieuse que solidaire, en esprit comme en syntaxe.
Baisers d'une pine'up admirative à son chien rose anonyme.
ps : chaque semaine, vous retrouverez dans la nouvelle rubrique spé Depoil - il le mérite - les mauvais goûts INDISPENSABLES à ma nature enjouée.
pps : la première page ? Continuez !
Le mauvais goût est mystérieux : est-ce une maladie ou une preuve d'inculture? Utilisé comme repoussoir, a-t-il des effets thérapeutiques? Peut-on en guérir? Le dictionnaire donne cette définition du goût : "Faculté de discerner et d'apprécier le bon, le beau, les qualités et défauts d'une oeuvre."
Si le bon goût est à la portée de n'importe quel crétin friqué et bien conseillé, le mauvais goût est universel. N'importe qui - vous peut-être, nous, certainement - en est doté. Le plus souvent, on l'ignore. On croit même faire preuve d'un goût très sûr en posant sur la télé une gondole qui clignote, en achetant ses bagages chez Vuitton, en appréciant les disques de Richard Clayderman, en portant des T-shirts Von Dutch, en dépensant des milliers d'euros à personnaliser notre bagnole façon tuning ou en aimant les films produits ou signés par Luc Besson. Ce n'est qu'en croisant le regard averti et moqueur d'un détenteur du Bon Goût Universel que l'on est pris d'un doute affreux.