Pourquoi hier soir ai-je pensé à Maurice Pialat à l’annonce des résultats des européennes ? Vous ne m’aimez pas ? Je ne vous aime pas non plus ! Je ne sais pas. Peut-être ai-je vu dans ce vote une réaction à des sermons humanistes incohérents et illisibles, des tristesses sincères. Pourquoi mes semblables en âge m’ont-ils fait de la peine avec leurs idéaux piétinés de matures qui raisonnent comme des parents déçus ou furieux- sont-il d’ailleurs des parents ou de vieux jeunes sermonnant leur descendance à l’absurde, dans le vide ? Le vote FN, un vote de pauvres et de jeunes. On a les jeunes qu’on mérite, n’est-ce pas ? Pourquoi mon instinct sent-il à ce point une histoire de place que personne ne trouve vraiment ? Qui suis-je pour juger ? Qui suis-je, avec mon confort, mes atouts et mes vulnérabilités ? Comment peut-on refuser le mélange ? Et si cela n’était pas une question de refuser le mélange, mais de refuser l’adhésion au groupe, à la gentry, à la culture dictée par les mêmes ? Où vont-ils, les anars ? Vont-ils vraiment se réfugier dans les promotions Voltaire, dans les épiceries bio ou dans les chapelles idéalistes ? Ma génération a-t-elle donné l’exemple? Est-elle la dernière chanceuse, celle-là même qui arrivait encore, à 20 ans, dans les années 80, à vivre l’insouciance ? Sommes-nous en train de macérer dans deux aigreurs qui se détestent, celle des quinquas délabrés par la vie et celle des jeunes pessimistes par lucidité, avec au dessus de nous pour seuls arbitres les baby boomers qui ne pensent qu’au temps de leur splendeur? Quelle sera notre statue du Commandeur ? Les enfants de demain ?
Et moi ? Ai-je envie de me retrouver à pédaler sur place avec ma génération écartelée entre ses insolents, irresponsables aînés et ses adolescents aux révoltes ambigües ? Vous ne m’aimez pas ? Je ne vous aime pas non plus !
Pourquoi cette phrase me trouble-elle autant… Elle jette son sombre désarroi sur ma nature aimante.
Education européenne, éducation mondiale qui me pousse à rechercher ce qui me complète. Mais pas seulement. L’envie aussi de vivre l’unisson et de me méfier de l’unicité.
A défaut, voir ce soir Ma Grande Amie, celle qui me dit : « Ma Valou, suis ton instinct et rappelle-toi qu’à chaque fois que tu ne l’as pas écouté, tu l’as payé fort cher ». Lui dire… Ce que je lui dis ne regarde personne. Finalement, nous blottir toutes les deux dans notre trésor qui se nomme tendresse. Et respect.
Ah. Il n’y a qu’elle et elle seule qui m‘appelle Valou. Question d’unicité.
Un vote FN par défaut. C'est ce que je pense. Beaucoup de gens ont voté pour ce parti parce que leur colère est grande, et que c'est le seul qui s'oppose "frontalement" au PS.
Je reproche à l'UMP de ne pas avoir de projet, de ne pas avoir de vision et aucune proposition. Ils sont invisibles, inodores et sans saveur, embourbés qu'ils sont par leurs ego, leurs chapelles et leurs querelles piccrocholines.
Tant que ce parti ne sera pas en ordre de marche, opposant et conquérant, le FN aura une voie toute tracée et sans obstacle devant lui. Il donne un espoir que je juge certes faux, une perspective d'avenir que les autres ne proposent pas. C'est pour cela qu'il cartonne et le l'UMP fait du sur place.
On ne gouverne pas parce que les électeurs ont rejeté le camp d'en face, c'est une des conditions, mais elle n'est pas suffisante, il faut avoir un programme. Hollande a été élu par rejet de Sarkozy, il échoue parce qu'il n'avait d'autre programme que du vent.
Rédigé par : Le Nain | 27 mai 2014 à 12:08
J'ai tendance à penser que depuis un certain bail, tous les votes ou presque sont des votes par défaut. Mais, à la limite, je ne trouve pas cela si grave que cela, voter par défaut. je ne demande pas à un(e) elu(e) d'etre mon papa, ma maman, mon roi ou ma reine. Je lui demande, oh, à peine, d'avoir l'énergie suffisante pour rendre le pays attractif et de ne pas tier tout le monde vers le bas (cad libéral, peu importe si c'est la gauche ou la droite). Mais on a la politique qu'on mérite, n'est ce pas? avec 32 listes, chacun fait ce qui lui plait.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 27 mai 2014 à 20:01