Les vacances, ça sert à feuilleter une pile de magazines de déco ou d'archi avec Ingalls en critiquant comme des bêtes les verbiages "salle à vivre", "sémantique des couleurs" et autres "épure du vécu". D'où une montagne de notes à suivre sur mes engouements ainsi que sur les admirations Ingallsiennes qui sont aussi exigeantes qu'originales. Ingalls, qui n'est pas architecte pour des nèfles, voit immédiatement les volumes. Moi, je m'attarde sur les couleurs. Nous haïssons d'un commun désaccord les chaises de bar chromées, les cuisines laborantines, les maisons écolos lorsqu'elles ressemblent à des sarcophages en sapin et la mauvaise foi de celles et ceux qui prétendent "avoir laissé la tuyauterie apparente pour faire joli" alors qu'ils n'avaient juste pas les sous nécessaires pour réaliser les finitions. Nous détestons aussi le snobisme de la saleté.
Parfois, nous n'aimons pas les mêmes trucs. Ingalls est l'homme de la simplicité qu'il accorde à son grand talent à rendre un habitat facile à vivre. Il pense encastrement de placards, angles, lumière, rondeur, fluidité, circulation. Je pense "décor". Quand nous nous accordons, nous jubilons. Quand nous polémiquons, nous jubilons aussi. Il se marre avec mon côté "Hollywood me voici", comme par exemple ceci :
J'aime oser le rose vif avec le turquoise et le vert pâle.
- oui oui, réplique distraitement Ingalls en s'éveillant sur une maison d'archi qui trouve enfin grâce à ses yeux. Celle-là :
Posée sur une falaise de Nouvelle-Zélande
Comme Ingalls a raison, c'est un écrin magnifique une douche dehors, en contemplant l'océan
Et passer sa vie à regarder le paysage
Ingalls est comme Goethe: ce qui compte pour lui, plus encore que l'architecture en elle-même, c'est... LA VUE.
Ingalls a toujours raison, nom d'un panorama.
Cette maison, il aurait pu la créer.
Baisers de la pine'up heureuse