La pine'up, cette semaine, le palpitant en hyperventilation déjeunait avec le directeur littéraire d'une maison de production intéressée par "chronos blues".
D'abord, petite mise au point : celles et ceux qui ont aimé "chronos" sont en majorité les trentenaires. Après... les fringants sexa n'ont pas trop apprécié. Et certaines femmes, solidaires de ces messieurs et habituées aux cabinets des docteurs Seringue non plus.
Il semblerait que notre belle société, si tolérante, si ouverte d'esprit, ait déplacé les tabous vers d'autres oasis. Parler de sexe ? pas de problèmes vas-y et plutôt deux fois qu'une. L'immigration-les mariages mixtes- l'homosexualité ? Vas-y encore ! Le divorce ? une louche de plus, de préférence avec une famille recomposée à vous ficher la névralgie faciale du siècle !
En revanche, les sujets qui fâchent sont : - Dis-moi combien tu gagnes.
- La solitude.
- la vieillesse.
Chronos blues abordant donc les affres du vieillissement chez les mâles, je suis pile poil dans le dernier créneau. L'ayant traité non pas sur le mode vachard mais plutôt dans un registre mi-tendre, mi-comique j'avais cru tenir ce qu'on appelle "un phénomène de société". Mon but n'était pas de plagier "le cœur des hommes" mais d'analyser les mécanismes, les ressorts qui aboutissent à la vision de ces vieux beaux alanguis devant leur piscine. Las! une pantalonnade aurait rassuré tout le monde tandis qu'avec une note plus réaliste, j'ai réussi semble-t-il le tour de force de filer une dépression à un scénariste qui a refusé de s'atteler à la tâche au prétexte que le narrateur, c'était lui. Et que la contemplation de ses emmerdes lui était insupportable. Tabou, tabou, quand tu nous tiens...
On se gargarise de chirurgie esthétique
mais on ne décortique pas les motivations ni surtout les angoisses des unes et des autres (surtout des autres).
Moralité : un sujet comme celui-là, qui était un rêve pour magazine féminin, a été étouffé soigneusement et "on" m'a fait savoir qu'Éric Neuhoff avait détesté "chronos". Curieux car je pensais que l'individu avait de l'humour.
J'ai appuyé sur un point sensible, un truc qui gratte, qui fait mal. Et comme je ne suis pas ds la caricature, le poil à gratter a provoqué de lancinantes inflammations.
C'est donc bouffée par la curiosité que je suis allée à la rencontre de mon lecteur-producteur.
Un producteur, comment est-ce ? Est-ce ?
Ou ?
Ou ?
Eh bien le mien (enfin je l'espère car pour l'instant, l'accord est de principe), il est :
Que mon Ingalls bien-aimé me pardonne mais je me suis retrouvée face à face avec un sublime trentenaire, finaud comme pas deux et totalement exquis.
je ne dirai que son prénom (Vincent), j'ignore s'il est heureux mais si, par hasard, il cherche une jolie colombe, je lâche mes poules ! Mes amies, attention, j'ai rencontré un homme charmant.
Définition d'un homme charmant : tact. écoute. drôlerie. générosité. solidité.
Vincent, si vous me lisez, vous êtes un somptueux cadeau et j'espère que votre galante le sait.
Bon c'est pas tout ça mais j'ai un synopsis à écrire ! Et le bel oiseau doit l'ajuster avec l'instinct propre à son art.
Au boulot, feignasse !
ps : la pine'up n'est pas une fayote. Et son état amoureux interdit la drague. L'adaptation de "Chronos blues" se fera ou non, mais en attendant, merci pour cette rencontre avec un homme aux antipodes des stéréotypes du monde médiatico-télévisuel : il me pique mes clopes mais il ne fume pas de Cohiba