Je ne sais pas si la beauté sauvera le monde - j'aurais tendance à penser que seule la bonté peut le sauver... En attendant, une note légère sur la décoration.
D'abord le confort. Puis les volumes. Puis la couleur. Enfin traduire ce que vous êtes.
Des livres. Partout. Une bibliothèque remplie à ras bord. Une Billy, une sur mesure peu importe: qu'elle soit GAVEE. Rythmez-la avec des serre-livres, des objets insolites, des bibelots bizarres, des photos.
Une table basse qui bouge facilement, pas trop basse car risque de s'esquinter les tibias, pas trop lourde sinon vous ne la changerez jamais de place et je vous rappelle que le mot "meuble" vient de "mobile".
L'idéale : la YOK
Confort : avoir une chaise très dure, assez haute, genre pasteur amish, idéale pour les personnes âgées qui souffrent souvent du dos.(en vente chez YOK). Avoir aussi un fauteuil vautraille absolue pour celles et ceux qui n'ont aucun problème de dos et qui aiment la voluptueuse paresse.
Une touche d'enfance. Un bouquin de votre jeunesse, un jouet qui traine même si vos enfants sont grands. Une touche d'enfance et c'est la poésie qui s'amène dans le salon.
Un objet franchement hideux. Pas mochard, pas médiocre - non, ignoble. Ça cassera le côté "maison pilote déprimante de bon goût".
Vous pouvez économiser sur tout, pas sur la lumière. Eviter les halogènes stade de foot, ruinez-vous en abat-jours tapissés de papier argent ou doré (spécialité allemande) pensez aux bougies (à proscrire, les saveurs mandarine qui lèvent le cœur et toutes celles des grandes surfaces en général).
Les bougies, donc la couleur. La couleur sur les murs, peu d'éclairage, des bougies et vos murs semblent sortir d'un film de Kubrick.
La lumière doit être indirecte. Elle doit se commander en évitant la mésaventure de mon ancienne voisine qui s'était ruinée pour avoir un appartement "domotique intelligent" et qui dès qu'elle appuyait pour fermer ses volets, se retrouvait bombardée d'un éclairage agressif qu'elle ne savait pas éteindre, la condamnant à errer en petite culotte, affolée et impuissante.
Enfin, une décoration réussie c’est penser à l'impair. On dit que pour tenter de comprendre quelque chose à l'univers il faut savoir compter jusqu'à trois. C’est aussi vrai en décoration. Trois chaises plus belles que deux, trois tables idem, trois cadres, trois miroirs...
En amour je suis "deux", mais pour le reste... La fantaisie n'a pas de limites
Quoi ? Comment ? Ceci est la série préférée de Barack Obama ? J’abandonne, je jette l’éponge, après 8 épisodes qui se trainent en longueur c’est fini, je regarde les résumés des suivants et on passe à autre chose. J’ai rarement vu une série aussi artificielle, faussement intello, mal jouée par-dessus le marché, prévisible, pétrifiée.
Première catastrophe : le choix des acteurs principaux. Kevin Spacey a deux expressions de visage (groin contrarié ou sourire sournois, au choix), Robin Wright n’en a qu’une (étirement placide des lèvres + veine du cou tendue). Sanglés dans les costumes Ralph Lauren pour l’un, robe Roland Mouret pour l’autre, ils forment un couple de statues prétentieuses à mille lieues des méchants de Mankiewicz. Nous sommes loin, bien loin de l’ironie triste d’un James Mason ou de la joviale filouterie d’un George Sanders, pour revenir à des méchants d’anthologie.
Deuxième catastrophe : la voix off d’Underwood qui se charge de nous expliquer, au cas où nous n’avions pas saisi, neuneus que nous sommes, à quel point il est retors. Inutile, lourd, non avenu.
Troisième catastrophe : la faiblesse des personnages secondaires qui glissent comme des algues impuissantes à s’accrocher au rocher White House.
Quatrième catastrophe : il n’y a pas d’intrigue – si vous considérez comme intrigue la visite guidée de la Maison Blanche ou de l’appartement cossu des Underwood, alors oui, il y en a une.
Cinquième catastrophe : les dialogues sont nuls, bourrés d’aphorismes entrecoupés de silences pesants, scandés d’une voix sourde par des acteurs convaincus de jouer Richard III.
Les Inrocks adorent. C’est vous dire. Mais Obama, bon sang, Obama… je n’en reviens pas.
Vite, revoir L'affaire Ciceron pour oublier cette daube.
Pour leur festive coupe du monde, toute mon admiration. Je suis trop nulle en foot pour commenter les matchs que j'ai adoré regarder - surtout le dernier - , mais j'offre un tour d'horizon à qui veut pour les maîtres du design. on commence par...
Paulo Mendes Da Rocha et son Paulistano. Carbone phosphaté gainé de cuir, assise incroyable, ce bijou est à présent fabriqué en France.
Sergio Rodrigues, le maitre absolu, propulsé par Niemeyer, l'héritier du Bauhaus.
le modèle Pelicano de Michel Arnoult, un Parisien de naissance, mais brésilien de coeur. et on termine par la Rio lounge chair d'Oscar Niemeyer, l'homme qui aimait les femmes... Mmmmmmmmmmmmhhhhh, j'adore...
La cinquantaine approche à grands pas. Dois-je la redouter ? Je ne sais pas. J’ai l’impression que oui. Alors que j’imaginais, crédule, un âge de paix, autour de moi jaillissent les questionnements lancinants. Amies comme amis me parlent de leurs angoisses, de leur bilan, de leurs échecs, de leurs terreurs même, parfois. Les discussions s’éternisent sur l’enfance plus ou moins heureuse et sur la peur d’une possible maladie, d’une santé qui va fatalement flageoler, alors on commence à prendre soin de soi, parfois timidement, parfois avec une intensité de quasi martyr. Moi qui aime tant la légèreté, tout me ramène à la gravité. L’amie qui rêve de l’amour en naviguant sur les sites de rencontres me parle violence, déprime, tyrannie de l’apparence, obsession du corps sain. Le cœur, pour d’autres, pèse un poids de plomb. Il y a aussi ceux qui sombrent. Ce n’est pas possible, j’ai du vieillir trop vite ou rater un coche. Mais non, j’appartiens aussi à cette génération. A celle qui a porté ses enfants vers l’âge adulte, et qui va devoir porter à présent ses vieux parents. A celle qui regimbe à cette idée de toujours, toujours porter et qui veut du répit, une parenthèse d’adolescence, un zeste d’égoïsme, un droit à l’irresponsabilité. Et qui échoue à la gaieté. J’arrive comme un chien dans un jeu de quilles ; victime d’un strike, de l’anéantissement total d’une vie délicieuse, je me sens paradoxalement mieux armée que beaucoup. Mais ça ne sert à rien d’être armée si tout le monde ne l’est pas. Je ne sais pas. J’ai souvent été perçue comme « poignante ». Comme « battante », aussi. J’ai sans doute tout fait pour mériter le deuxième qualificatif. Déposer les armes ? D’une certaine façon, oui. Car c’est déposer les armes que dire : « J’ai besoin d’amitié, de tendresse, j’ai besoin de sensibilité, d’affection ». Et d’humour, aussi. Et d’horribles bons mots. J’irai chercher tout ça. Patiemment. Inlassablement. J’aime trop la famille des sensibles pour pouvoir m’en passer. Alors j’entrerai, comme les autres, dans l’âge des élancements.
En attendant je vais déjeuner avec un vieil ami qui ne fut pas toujours un ami. C’est le moment de l'harmonie. Ce sera le moment de la drôlerie. De la légèreté ? Oui !