Je dois dire que le sulfureux blogueur GG a fait très fort : sa note me met dans un état de joie mauvaise. Après les personnes de petite taille, les malvoyants, les déficients auditifs et les techniciens de surface, les gens de couleur , une ministre, Michelle Delaunay, vient de proposer d'abolir le mot "vieillesse" (décidément, mon roman Chronos blues était visionnaire) pour le transformer en "personne avancée en âge".Au delà du ridicule d'une telle formule, le fait de changer un mot pour une locution montre que le mot était bien choisi. Vieillesse est un mot parfait, il se suffit à lui-même. Il parait que la ministre ne veut plus également des termes "tomber amoureux" ou "tomber enceinte".
Dans le domaine de la périphrase les crétins sont rois. Quoi de plus précis que l'expression "tomber amoureux"? il indique si bien le vertige d'un tel état...
Baisers de la pine'up la coupe est pleine.
ps : je suggère de jouer au jeu de l'été sur la note de GG
PPS: "vieux", "vieillesse" sont des mots qui parlent d'une réalité. Parfois on vieillit bien, parfois on vieillit mal. Mais je n'ai jamais décelé une marque d'irrespect. When I'm old and wise I love everyone
O vieillesse ennemie. Tout est dit non? Chassons l'ennemie....
Rédigé par : Le concombre masqué | 19 juillet 2012 à 13:40
Etant donné son âge un peu avancé ,elle "tombe "dans la vieillitude attitude ,notre ministre.
Rédigé par : Elibéran | 19 juillet 2012 à 14:57
Michèle Delaunay,née en 47, fait partie de la génération "chronos": celle qui n'a jamais vécu la guerre. L'Algérie? trop jeune. 20 ans en 67, à une époque sans chômage et sans sida. Pour cette génération, vieillir est le premier traumatisme à laquelle elle fait face. C'est pour cela que la vieillesse, Mme Delaunay la perçoit, quoi qu'elle en dise, comme une malédiction. Il ne s'agit pas de changer le mot (la très belle chanson de Daniel Guichard, "mon vieux", on l'appellera comment?), il s'agit de bien comprendre que lorsqu'on vieillit, oui, on entre dans l'age des renoncements. Et aussi, pour certains, dans celui de la sagesse. Mais les baby boomers sont-ils capables de sagesse dans leurs éclats saturniens?
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 19 juillet 2012 à 16:52
Les belles histoires de Mary GOT
C'est rigolo. Dès l'instant que la notion de socialo s'invite dans un champ, elle amène une odeur griffée putride.
Dame nature est merveille dans ces deux réalisations: la femme et le vieux.
La femme, c'est infini. Mais le vieux...? Les citations enchantent: "tu feras un sale vieux..."," quand je serais grand, je voudrais être vieux"...Les rides mangées par le sourire...
Jusqu'à présent, le seul domaine où la négation de l'âge
était vénérée était commercial.
" Les vieux se croient jeunes. Ils sont à l'aise mais radins.
Donc...pour leur soutirer de la fraîche..."
Mercantilisme, sortez des rangs.
Connerie, prenez sa place.
Pardonnez le terme.
Rédigé par : L'amant-de-la-cousine-Bette | 20 juillet 2012 à 07:18
Un très, très bon bouquin sur le sujet: Histoire de la vieilesse en Occident de Georges Minois chez Fayard.
Les différences de perception de la société vis à vis de cette période de la vie ont beaucoup varié, jusqu'à la peur panique de nos jours. Peut être parce que les gens croient de moins en moins à l'au-delà ?
Rédigé par : Le Nain | 20 juillet 2012 à 09:06
Je vais immédiatement tenter de me procurer ce livre. Cette peur panique de la vieillesse est pour moi très révélatrice de notre société. Mais je ne suis pas certaine de l'attribuer à la perte de la croyance; j'ai vu de grands religieux encore plus terrorisés par l'approche de la mort que des athées. Je crois assez à ma théorie: la jeunesse n'a jamais été plus triomphante qu'après guerre, en gros de James Dean à l'apparition du Sida. Et le fait d'avoir eu une jeunesse particulièrement libre, particulièrement insouciante, sans danger de guerre, sans problèmes de chômage, sans angoisse de futur, cela ne prépare pas à la grande interrogation qu'est le seuil de la vieillesse. C'était le sujet de Chronos blues. Rien ne me déprime plus que de voir des acteurs style Pierre Arditi and co déclarer dans des magazines, l'air précieux: "Que voulez-vous, je reste un adolescent". Berque! déjà, un ado c'est pénible, alors un VIEIL ADO!!!!
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 20 juillet 2012 à 12:19
Il est toujours disponible chez l'éditeur. Il date pourtant de 1987, c'est pour cela que j'aime bien la collection historique de chez Fayard, outre de très bonnes bios, leurs livres sont rarement épuisés.
Rédigé par : Le Nain | 20 juillet 2012 à 14:34
Je pense et j'espère que si on a la chance d'accompagner ses parents dans leur vieillesse il nous sera peut etre plus facile d'éviter certaines difficultés: physiques, intellectuelles ou psychiques...ils sont une référence, l'inconnue fera moins peur...maman ne porte plus que des couleurs pastels pour le teint! papa tout rond a le plaisir de ne rien se refuser des plaisirs de la table...leur théorie accepter au mieux les nouveaux handicaps physiques, notamment la fatigue et se dire que l'on a eu une belle vie!
Rédigé par : isa | 20 juillet 2012 à 16:26
Tout est affaire de nuance, de réglages: ne pas être obnubilé ni par l'ascendance, ni par la descendance. De tâcher de respecter les âges de la vie sans les nier. Et, parfois, de souffrir.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 20 juillet 2012 à 16:54
Merci quand même...
Chère ISA, vous me faites toucher du doigt sans doute l'essentiel. Tout dépend du comportement des proches et particulièrement des enfants.
De famille modeste, notre richesse grandissime tient en l'amour partagé et, par définition, le soutien. Plus on partage, plus on est riche.
Et je me remémore les scènes ahurissantes rapportées lors des nombreux drames générés par la canicule et ses "morts abandonnés"..
C'est un grand coup de poing dans la figure et un coup de pied à l'âme, mais "ça fait du bien."
Rédigé par : L'amant-de-la-cousine-Bette | 20 juillet 2012 à 18:57
Il y a un film terrible qui traite de ce dont vous parlez : ce fut un bide absolu à l'époque (1937, je crois). Il s'appelle "Place aux jeunes", de Leo McCarey. C'est, pour moi, le plus beau film du monde
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 20 juillet 2012 à 21:30
A l'amant de la cousine Bette et à Isa: le tableau idyllique de personnes âgées protégées au sein de la famille n'est pas, hélas, toujours possible. Parce qu'avec le vieillissement accru de notre population, parfois il faut faire face aux pathologies liées à ce vieillissement. Parfois, pour les familles, le choix d'une maison de retraite est déchirant, mais inéluctable, l'aieul(e) ne pouvant plus reconnaître les siens, les adultes ne pouvant pas être là 24h/24 pour l'assister. Jamais je ne culpabiliserai les familles qui vivent pareil dilemme. je sais qu'on peut aimer ses parents ou grands-parents tout en souhaitant les savoir dans un lieu plus sur. Ces décisions cornéliennes demandent aussi une forme de générosité. Ma grand-mère maternelle a vécu chez elle jusqu'à l'âge de 89 ans. A la fin, elle tyrannisait tout le monde avec ses nombreux accès de panique. Il fallait toujours être là, et il y avait des chantages affectifs très douloureux. La dernière année, lorsqu'elle a été en maison de retraite, brusquement, elle s'est apaisée. Elle s'est mise à nous aimer mieux.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 20 juillet 2012 à 23:42
Chère Valérie, nous parlons bien de la même chose.
Ma mère, aux dernières années de sa vie, a retrouvé la séreinité en maison de retraite. Elle était devenue "ingérable" au quotidien. Et nous avons deux tantes nonagénaires seules chez elles -( et veuves comme tout le monde, pour les citer ) qui soumettent mes proches à proximité, à ce rodéo égoïste que vous avez connu.
C'est la notion de solitude qui m'effraie, lorsqu'elle est résultante d'une forme d'abandon familial.
Illustré par un terrible dessin de Lefred Thouron, lors de la fameuse canicule, alors que les pouvoirs publics avait dû solliciter des camions frigo pour entreposer les dépouilles faute de place en locaux mortuaires.
On voyait un couple de "vacanciers" ouvrant un courrier:
" Ta mère est dans un camion à Rungis !
- Je ne savais pas qu'elle avait le permis poids lourds."
Or je découvre depuis trois ans une région déconcertante, humainement parlant, la Bretagne où l'un des problèmes fondamentaux est...la solitude morale.
Bonne journée
Rédigé par : L'amant-de-la-cousine-Bette | 21 juillet 2012 à 07:43
Ah, la Bretagne. Aussi belle que chiante. C'est une quart bretonne qui vous parle. J'aime la ténacité bretonne, mais son cheval d'orgueil me glace. La solitude morale? Les Bretons la recherchent, la construisent même, ils n'ont pas à s'en plaindre. Lorsqu'on revendique la fierté et la rugosité, on ne doit pas craindre l'isolement. A un pote (breton)qui n'aime pas ma vision idyllique des US, je lui répondrais que j'ai besoin de spontanéité, besoin d'un désarmant manque de quant à soi (qu'on trouve en France aux deux extrémités du pays, dans la région PACA et dans le Nord). "Oui, me répondent les Celtes, on peut être durs avant d'aimer une personne, mais nous, quand on donne notre amitié, c'est à la vie à la mort". Ai-je envie d'amitié à la vie à la mort? C'est ma définition de l'amour, "à la vie à la mort", pas celle de l'amitié, et cet amour, je ne le donne qu'à mon mari et à ma famille. Au quotidien, un sourire, une claque dans le dos et je repars. Et cela n'est pas breton. Bretons, soyez plus ouverts, soyez moins méfiants. Ou bien la solitude morale, ne vous en plaignez pas.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 juillet 2012 à 10:50
C'est très exactement cela !
Bon, je pose un petit napperon au sol, m'agenouille, me tourne vers "vous" et demande:
Chère Valérie, pourriez vous une fois, avant que le ciel me tombe sur la tête, me laissait la possibilité de vous intriguer. Ne serait ce que sur le temps de cuisson précis nécessaire pour que les oeufs frais fermiers soient juste mollets...
Très souriant week end.
Rédigé par : L'amant-de-la-cousine-Bette | 21 juillet 2012 à 12:47
Vous aussi, avec le soleil pour témoin (je cuits mes oeufs à la coque, 3 mn 30 dans l'eau bouillante puis je les saupoudre de gros sel - mon côté breton)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 juillet 2012 à 13:00
JE n'essayaie pas de dresser un tableau idyllique, j'ai juste la chance d'avoir pour le moment des parents qui vieillissent ensembles et essayent de composer avec toutes les difficultés de la vieillesse, j'espère que j'arriverais à un résultat identique ou presque. En aucun cas je ne portais un jugement sur les maisons de retraite. S'occuper de personnes très agées est epuisant tant sur le plan physique que psychique.
Rédigé par : isa | 21 juillet 2012 à 23:55