Chère Amélie,
Je vous ai rencontrée une fois, en 2001, au salon du livre de Paris. Mon essai marchait bien, j'étais coincée à côté de Jean Yanne qui était lugubre et vous, juste en face de moi, vous répondiez gentiment à une foule répartie sur 2 km de travée. De temps à autre je vous apercevais : dame noire et blafarde, au chapeau énorme sur une tête énorme, visage carré, yeux charbon. "Dame" n'est pas exact : créature, oui.
Je vous ai snobée. Un tel succès était louchon. Vos fans, qui attendaient des heures entières (beaucoup de jeunes filles), avaient un regard fanatique et sectaire.
Je me suis dit : boah, phénomène de société et basta.
Le deuxième fois, je vous ai vue dans une feue émission de Pivot. Là, j'ai accroché : entre Angot qui était insupportable d'arrogance et Laclavetine qui ne valait guère mieux, vous répondiez aux questions d'une voix bien posée, avec une politesse d'un autre âge. Je vous ai cataloguée dans les "surdouées sociables", si j'ose l'oxymore.
J'ai acheté "la métaphysique des tubes" que j'ai beaucoup aimé : j'aime le narcissisme assumé à ce point-là, c'est à dire avec l'auto-dérision d'un Allen.
Lorsque j'ai acheté un de vos romans, un "vrai roman" un de ceux où vous ne vous mettez pas en scène, ça s'est gâté : brusquement, tout sonnait faux. je ne retrouvais plus cette musique particulière qui émane de votre personnage. Vous n'êtes jamais meilleure que lorsque vous vous observez, tel un insecte que vous détaillez au scalpel de vos humeurs.
Alors, que vaut "Une forme de vie"?
je le classe dans les bons crus, avec toujours ce défaut persistant : le début est bien meilleur que la fin, qui s'en va en pirouette maligne mais facile. N'empêche, j'ai lu votre livre avec voracité. Si le personnage de Melvin n'existe pas, n'a pas de pertinence - ou plutôt si : il est votre double secret auquel vous prêtez votre syntaxe -, le sujet est bien traité.
J'aime la page 29 : "On grossit comme des porcs. Chaque semaine, on doit demander des tenues de la taille au-dessus. Ça nous gêne, mais personne n'est capable d'inverser la tendance. Et puis ce n'est pas notre corps. Cette histoire arrive au corps de quelqu'un d'autre. Cette nourriture, nous la balançons dans le ventre d'un inconnu. La preuve, c'est que nous le sentons de moins en moins. Ça nous permet d'en avaler plus. Ce que nous éprouvons n'est pas du plaisir mais un affreux réconfort."
L'expression "affreux réconfort" m'a enchantée. J'ai compté mes "affreux réconforts" : ils sont nombreux.
Mais vous n'aimez pas les missives trop longues.
Baisers de la pine'up qui a un pot de crème aux spéculoos à la main - affreux réconfort !
ps : Fred, tu ne perds rien pour attendre avec les vases...
Ca y est, je vais passer pour un pervers... Cool! ;-D
Si tu savais à quel point la lecture d'un catalogue Adam&Eve entre ami(e)s peut être drôle. Tu passes les trois premiers quarts à partager tes goûts sur la lingerie... sur les modèles aussi...
Puis dans les dernières pages, tu te marres.
Quand tu te retrouves face à des ceintures très spéciales et que tu imagines la situation, le fou rire est assuré.
Rédigé par : fredouat | 23 août 2010 à 16:30
Ah, ce rapport à la nourriture, omniprésent !
Je me gave de crème aux speculoos depuis quelque temps, de confiture de lait et de crème de caramel au beurre salé. Moi qui ne mangeais pratiquement pas de sucré, je ne sais pas ce qui me prend - envie de douceur dans ce monde de brutes ? - en tout cas, mes pantalons et jupes ont rétréci. Comme c'est bizarre !
Rédigé par : Caritate | 23 août 2010 à 18:53
hips, Fred, tu ne perds rien pr attendre, et Carrrrrrrrrrritate, après une certaine heure on m'appelle "Cannelle" (baisers d'une pine'up qui a besoin de café (Ingallllllllllls !)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 24 août 2010 à 02:22
@Caritate: Félicitation! Se faire plaisir en mangeant et perdre du poids, plein de gens en rêve. Je suis de l'avis qu'on peut maigrir avec n'importe quel aliment, tout dépend de son organisme qui est unique en soi et de trouver l'équilibre (bien-être, poids).
Bonne journée à tous
Rédigé par : Helene | 24 août 2010 à 11:04
Hélène, je ne maigris pas, au contraire ! je ne rentre plus dans mes jupes et mes pantalons ! C'est l'horreur, il va falloir que j'achète des fringues alors que mes placards débordent !
Rédigé par : Caritate | 24 août 2010 à 18:33
@Désolé Caritate, j'avais lu autre chose. Cela m'arrive parfois depuis mon incident avec la macula. Excusez moi.
Bonne soirée
PS Valérie et Caritate: aurez-vous des conseils de lecture pour un allemand aimant la France et qui veut améliorer son français?
Rédigé par : Helene | 24 août 2010 à 20:31
Valérie:
suite à la note précédente et à nos commentaires y afférant, force m'est de constater que tu m'cherche, tu t'enfonce !...
Pour être franc, tu pourras m'écrire tout le bien que tu voudras d'elle, son look (insistant qui plus est) me décourage totalement d'essayer de la lire. J'en déduis, peut être à tort, qu'elle n'a que ça à proposer.
Rassure-toi, il m'en va de même avec d'autres "artistes".
Rédigé par : Dominique | 24 août 2010 à 21:29
Eh bien, Dominique, je pensais comme toi avant de la lire et mea culpa : si elle peut s'essouffler avant la fin, elle a un vrai sens narratif et certains de ses livres sont très bons. Vraiment.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 24 août 2010 à 23:33
Valérie, je partage tout à fait ton avis. J'étais très réticente au début, à cause de son look... Ah les préjugés ! Ils sont nuisibles, qu'ils soient bons ou mauvais...
Rédigé par : Caritate | 25 août 2010 à 09:00