Hier, sur nos chaînes, il n' y en avait que pour LUI. De Gaulle, de Gaulle, de Gaulle semblaient dire nos journalistes, sans pour autant sauter comme des cabris.
Et Debray de lui témoigner son respect (!!!!!!!!). Et d'évoquer les "Mémoires de guerre" au programme du bac. Et tous les sociologues/historiens d'analyser la popularité écrasante du Grand Charles à coups d'analyses sociétales façon psy de comptoir. "En cette époque anxiogène (un mot qui me sort par les trous de nez), notre société a besoin de repères forts, d'héroïsme, etc, etc."
Sauf qu'on n'est pas en temps de guerre, que personne ne risque sa peau au front et que c'est peut-être au contraire une réalité rassurante mais peu excitante qui donne la nostalgie "du côté de chez Charles".
"Adieu mon aimée, je pars, le pays m'attend. Prends soin de nos chers petits. ps : j'ai laissé un revolver dans le troisième tiroir de la cuisine, si l'ennemi venait à passer, n'hésite pas !"
C'est pas demain que je recevrai ce genre de courrier et j'avoue, je m'en réjouis. Mais que faire de la testostérone mâle, des hormones femelles guerrières qui ne demandent qu'à être sublimées ?
Des jeux vidéo, tactactactac ! Et pi c'est tout.
J'ai biberonné du Charles. Je l'ai VU sur les épaules de papa, descendant les Champs-Elysées
(transformés ces jours-ci en coûteux Jardiland, à côté, le voyage des Bleus en Afrique du sud c'est de la rigolade). Les mémoires de guerre figurent dans la bibole familiale, DÉDICACÉES (à une vieille tante du Nord, vaguement cousine avec tante Yvonne).
Je fume des Craven (comme lui).
Je vis avec un homme qui a sa taille (1m93).
Je l'aime et l'admire, c'est certain. Dès qu'il est question d'une nouvelle salle polyvalente CDG, je pavoise. Son testament ? une merveille d'orgueil :
- « Je veux être enterré à Colombey ».
- « À mes obsèques, ni présidents, ni ministres, ni n’importe quels autres représentants de quelconque assemblée »
- « Juste les Compagnons de la Libération »
- « Sur ma tombe : Charles de Gaulle, 1890-... Rien d’autre »
- « Je déclare refuser d'avance toute distinction, promotion, dignité, citation, décoration, qu'elle soit française ou étrangère. Si l'une quelconque m'était décernée, ce serait en violation de mes dernières volontés. »
Cette photo de ses funérailles avec Romain Gary au second plan, visage congestionné, boudiné dans son blouson d'aviateur d'un autre temps me donne tj le frisson.
Promu général de brigade en mai 40 (deux étoiles au compteur), jamais le grand Charles n'accepta les autres décorations.
Bien sûr qu'on reste baba devant une rectitude pareille, bien sûr qu'un homme peu attaché à l'argent (noëls de l'Elysée et notes d'électricité payés de sa poche) ça force le respect.
Cela dit, attention, warnings : la sobriété c'est bien. Mais c'est parfois trompeur. On n'en peut plus du bling bling ?
Qu'on se souvienne des grandes familles recroquevillées sur leur argent façon Balzac ou Simenon, habillées comme des pauvresses à l'église mais comptant leurs sous dans une radinerie sans égal. Idem chez les protestants. Apparence simple ne donne pas toujours cœur généreux.
Vous en avez assez des images indécentes de milliardaires qui s'arrosent de champagne ? moi aussi. Mais ce n'est pas pour cela qu'une façade austère est fatalement plus admirable.
Alors, Good bye Charlie, et qu'on se souvienne de vous avec nuance, sans raconter trop d'idioties.
Alors, tiens, chère Valérie, un livre intéressant. légèrement "récupérateur", mais en tout cas utile à la réflexion... écrit par un ami (pas celui qui signe, mais le ghost)"... "De GAULLE, homme de 2012". http://livre.fnac.com/a2802775/Marc-Fraysse-De-Gaulle-homme-de-l-annee-2012?PID=1
Rédigé par : Hervé | 07 juin 2010 à 20:06
J'aime beaucoup la rectitude chez un homme !
Rédigé par : Caritate | 07 juin 2010 à 21:13
la rectitude, un homme, l'attitude, un rectum
Rédigé par : Dominique | 07 juin 2010 à 21:16
Hervé : est-ce que le ghost touche qq chose sur les ventes ?
Caritate : nom d'un scrotum tu es irrécupérable (même punition pr Dom)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 07 juin 2010 à 22:20
A Valérie, oui, bien sûr et pour plein de raisons (s'il est connu, si le livre à des chances de se vendre, s'il n'a pas réussi à obtenir de fixe...) ou non (s'il y a un fixe, s'il n'est pas assez connu pour exiger plus, s'il n'a pas d'intérêt parce que le livre n'a aucune chance de se vendre... :o)
Bref, rien de figé dans ce contrat à trois (ou quatre) : auteur + ghost + dir coll + editeur... mais chut, de tout celà il ne faut pas trop parler. A noter, un très bon article sur les "ghost" au cinéma (si, si, ça existe) dans le téléobs d'il y a 15 jours
Rédigé par : Hervé | 07 juin 2010 à 23:13
Alors je l'achèterai. Quant aux magouilles, j'ai besoin de conseils pour ne pas devenir une ghost scénaristique (et si tu peux m'en donner, suis toute ouïe)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 07 juin 2010 à 23:43
@Valérie
C'est vrai qu'en ce moment, scénaristiquement parlant, tu es aussi l'ombre de toi-même...
Rédigé par : Fredouat | 08 juin 2010 à 12:32
Fred : pas encore...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 08 juin 2010 à 12:47