blog de Valerie Pineau-Valencienne

Adèle Blanc-Sec et Euromarché

Gamine, j'étais du genre solitaire. Non par goût mais par obligation : j'étais trop rêveuse pour avoir des amies. J'en ai eu, tout de même (et je les retrouve à présent avec émotion), mais pas beaucoup.

je passais les mercredi après-midi porte Molitor, dans les entrailles d'Euromarché (à présent, Carrefour), assise en tailleur ds un coin à lire des bandes dessinées. L'idée d'aller à la bibliothèque ne m'aurait jamais effleurée ; j'aimais cet endroit rond, qui sentait la viande. J'y restais des heures entières. Il y avait un petit rayon bouquins et bd : mon royaume. Ultra sensible aux atmosphères et caparaçonnée dans l'attente des crises d'épilepsie, cet univers, je ne sais pas pourquoi, m'apaisait.

Depuis j'ai tj aimé les supermarchés.

Gamine donc, assise par terre dans un coin, une pile de bd à mes côtés, ma mini forteresse érigée, le dos voûté je partais à l'assaut des bulles.

J'ai aimé tout Bretecher. J'ai aimé des tas de choses. A 11 ans, j'achetais "A suivre" et je me plongeais dans "la balade de la mer salée" et autres "murailles de Samaris"

Adèle Blanc Sec fut adoptée assez vite.  Pas tous les albums, souvent Tardi s'emmêlait les pinceaux dans des intrigues trop sophistiquées. J'en retiens trois : Adèle et la bête.
Le démon de la tour Eiffel.
Adèle et le savant fou.

Ça me démange, j'ai envie de les relire.

En attendant, j'ai vu la bande-annonce du film de Besson et j'irai voir son film.

Je n'aime qu'un seul film de Besson (les autres m'emmerdent totalement) : "le 5e élément", où le côté cucul-primaire de l'univers Bessonien est transfiguré par des images poétiques étonnantes.

 

Alors, son Adèle ?

Le casting me laisse un peu perplexe : Louise Bourgoin

a une beauté piquante  mais... Adèle, c'est une grincheuse au teint laiteux, au sourcil masculin, à la lippe boudeuse, au front strié de rides des maths. Une teigne, une coriace. je n'arrive pas à imaginer la gracile Louise en Adèle.

mon casting... Isabelle Huppert jeune, peut-être.
Mais ça n'est pas encore ça.  La Bernadette Lafont
de la Fiancée du pirate ? C'est mieux.

Il faut trouver une actrice qui ait l'air de mauvaise humeur, avec une voix rauque de fumeuse et une peau de rouquine. Eva green

est trop belle mais elle en impose. Comme Adèle.

Non, la personne qui lui ressemble le plus est mon cousin Christian qui me faisait marrer lors des étés bretons de l'enfance. Je ne l'ai pas revu depuis mes treize ans mais je suis sûre que si on lui met une perruque sur la tête, c'est mon Adèle. Grosse bouche, taches de rousseurs et sourcils froncés : tout lui !

Baisers plein de nougats d'une pine'up à la recherche de ses oeufs de pâques

ps : Linda, la femme la plus tenace de mon entourage serait une fameuse Adèle ! (et arrête de pleurer !)

La fièvre du samedi soir

Pour une fois, la pine'up a le blues. Certains haïssent les dimanche, moi je déteste le samedi soir. Sauf lorsqu'il y a dîner de copains (cad pas si souvent que cela). Et puis j'ai envie de ronchonner : à quoi bon écrire un blog pour SI PEU DE COMMENTAIRES ! (je chéris mes fidèles, Cath, Frieda, Linda, Caritate,  Depoil et Fredouat).

JE DÉTESTE LES SAMEDI SOIR, je conchie les programmes de télé SPÉCIALEMENT le samedi soir, avoir été à la veillée pascale (sans Ingalls) pour me taper Manuel Valls dans "on n'est pas couchés" me fait frôler l'ulcère ! Y en a marre ! JE NE VEUX PLUS RECEVOIR DE LEÇONS DE MORALE PENDANT AU MOINS DEUX JOURS ! 

Ingalls a pris le meilleur fauteuil, Françoise Hardy ulule ds le poste, désincarnée, très ennuyeuse, blanche comme un cierge de Pâques et moi je broie du noir. 

Que faire ??????

Je ne sais pas si ça vaut le coup de continuer cette série de notes (on dit "billets", je crois).

Mon fils, me voyant ds les rets des blogs, l'œil vide, m'a traitée de "grosse geek".

J'ai tout raté.

Heureusement, demain c'est dimanche et j'aime le dimanche. 

C'est jour de marché.

Chateau du Vau : what else ?

Il est des lieux comme des personnes : certains n'évoquent pas grand chose, d'autres vous transportent.

Dans la série "week-end forcément génial", allez donc musarder le long de la Loire, en Touraine, entre Tours et Villandry chez le sieur Bruno Clément, mon cousin romanesque. Bruno est beau (normal, c'est mon cousin). Mais, en plus Bruno est drôle. Mais en plus-plus, Bruno, ex prof de philo en banlieue parisienne, a tenté la belle aventure : reprendre le château de sa famille (celle qui est de l'autre côté, pas la mienne) et le transformer en maison d'hôtes. L'aventure a réussi, bingo : Bruno a créé un endroit beau, joyeux, qu'il illumine de sa gentillesse et de ses discussions (musique, philo) qui font qu'avec Ingalls, au château du Vau on se couche à pas d'heure. 

Commençons par le début : novembre 2005. Ingalls, tout à la joie de notre amour naissant, me fait une surprise : "tu vas voir, je connais un endroit assez extraordinaire ; j'y suis passé avec les enfants pendant qu'on visitait les châteaux de la Loire."

Nous voilà partis pour le fameux "week-end-en-amoureux-qui-est-un-obligé-des-amours-débutantes". 2 heures de route. On quitte Tours, on bifurque (Ingalls se trompe un peu, faut pas lui en vouloir, le sens de l'orientation n'est pas une qualité première chez Ingalls) et on arrive enfin devant un portail. Ingalls s'engouffre ds l'allée et me dit :"ferme les yeux". 2mn plus tard, j'ai l'autorisation de pouvoir les ouvrir : mazette ! Émergeant derrière des herbes hautes, se dresse un  château 18e avec juste la touche de délabrement nécessaire pour attiser le charme.

Le maître des lieux, un George Clooney à cheveux longs,
la petite quarantaine au compteur, nous accueille, vibrant d'une bonne santé rurale. Après... Amitié coup de foudre. On a bâfré tous ensemble ; il y avait deux autres couples : une famille presque parfaite qui est partie se coucher tôt et des homos un peu tendus (le vieux voulait faire plaisir au jeune mais le jeune aurait préféré st Trop'). On s'est installés au coin du feu avec Bruno, et on a parlé philo, musique, philo, musique. Question idées, Bruno est ressien dans l'âme, en moins râleur (si tu me lis, cousin, vas faire un tour sur le blog de môssieur Resse, tu vas te délecter). Question musique, c'est Bruno qui nous a fait découvrir Franz Ferdinand. C'est donc aussi un lieu pour Depoil (guitare électrique au milieu du salon, cd qui devraient lui plaire.)
C'est aussi un lieu pour Cath car son 18e de référence trône ici en majesté. Avec la liberté d'esprit qui l'accompagne.

5 ans d'amitié jamais démentie. Un jour, avec Bruno, on s'est retrouvés à Boulogne à l'enterrement d'une vieille tante : c'est là qu'on a réalisé qu'on était cousins ! Rhhhâ, bon sang ne saurait mentir !

Bruno's life ? multiforme : durant la pleine saison, il bichonne sa maisonnée et ses 4 enfants (4 enfants ! Comment a-t-il pu avoir un tel courage !) qui sont aussi marrants que leur père.

Le cousin, c'est l'homme des rigolades, des concerts improbables (Gilles Barthélémy l'aimerait aussi), des discussions sans fin avec sa voix calme qui évoque plus Cyrulnik que "Finky" (bien que ce dernier fut son prof). Le cousin, en période sèche, plie bagage avec un copain du "Routard" et part, nez au vent, explorer les contrées lointaines. Il en revient tj plus resplendissant que jamais.

Rien n'est grave avec cousin. On se retrouve un peu là dessus. Un drame ? on serre les dents, on retrousse ses manches et la vie continue. 

Bref, le cousin, c'est le charme incarné (Linda, vas-y, tu verras) : un être anticonformiste sans être dévasté pour autant. Il serait surement envouté par Caritate (son style de femme, cousin n'aime pas trop les tendrons, il préfère les femmes qui savent raconter leur drôle de vie).

La mode et lui... Pour Frieda l'écuyère, no sé. Cousin est hors mode !

Et puis cousin adore Ingalls. Donc cousin est parfait !

Baisers d'une pine'up
très famille, qui aime aller dîner sur l'île des pirates, au resto "le bout du monde", au confluent du Cher et de la Loire : c'est pour Resse, y a tous les Tintin !

ps : cousin a adoré "Chronos blues" (sa chérie et sa femme de ménage aussi).

Oui, cousin est parfait !!!! Sa chérie et sa femme de ménage itou