Vous avez des enfants (âge : 8/14 ans) ou des petits-enfants. Ou, vous n'avez pas d'enfants mais vous adorez les films qui en mettent plein la vue et qui vous remuent : ceci est pour VOUS.
Ou encore vous vous appelez Hervé et vous avez bon goût (voir son blog : http://pilpoildujour.free.fr/phpBB3 )
A vos dvd, GO !
Sélection des plus grands films d'aventure hollywoodiens :
"Les contrebandiers de Moonfleet", de Fritz Lang, chef d'oeuvre en CinemaScope, que Lang maîtrise admirablement. "Moonfleet", ou le destin au 18e siècle d'un jeune orphelin qui débarque sur la côte anglaise pour retrouver un ami de sa mère, Jeremy Fox. Film magnifique, chaque plan est un tableau de maître sur lequel s'imprime la patte sombre, prenante et pessimiste de Lang. Ici le monde de l'enfance est constamment bafoué par les adultes. L'enfant, John Mohune, erre dans un entrelas de sociétés secrètes, de grottes, de chateaux dangereux, de falaises et de gouffres battus par la mer.
La morale est l'antichambre de la tragédie, le héros langien étant souvent (toujours ?) piégé par lui-même.
Présence, dans ce film hanté par la colère et le remords, de Georges Sanders, impec en marquis décadent George, comme son nom l'indique, est né à St-Petersbourg. il était doué en tout (génial en maths) mais il s'en fichait royalement. Il faut lire ses mémoires, les plus drôles du monde du cinéma : Ah, la voix de Sanders... ouatée, cynique, nonchalante, envoûtante. Il dispute à james Mason le titre envié du plus beau timbre de voix d'acteur anglo-saxon (selon moi).
A la fin de ce film je pleure. je ne sais pas très bien pourquoi. Requiem de l'enfance ?
Deuxième diamant : "les Vikings" de Richard Fleischer.
Nous sommes aux alentours de l'an 900, dans une Angleterre morcelée en petits royaumes qui font face aux grand ennemis : les Vikings. je ne vais pas trop dévoiler l'intrigue de ce film exceptionnel, le meilleur de Fleischer et un des plus beaux du genre. Photos et musiques remarquables. Générique qui reprend la tapisserie de Bayeux. Tourné en décors réels, le film dépassa son budget (Fleischer était un réalisateur très méticuleux). Kirk Douglas,
qui est prodigieux dans ce film, n'hésita pas à s'endetter personnellement pour boucler le tournage (heureusement pour lui ce fut un succès). Les dernière scènes de l'enterrement viking et du Drakkar qui s'embrase dans la mer sont sublimissimes.
Feux d'artifice pour les mirettes : "Jason et les Argonautes", de Don Chaffey.
C'est curieux mais c'est comme ça, le plus beau peplum fut tourné par un... Anglais ! trois catégories dans ce film : les hommes, les Dieux, les monstres. Idéalement, à montrer à un élève de 6e (c'est son programme en histoire).
La mythologie grecque est adapté ici avec malice et admiration. les effects spéciaux peuvent faire ricaner nos enfants de l'ère numérique, et cependant, leur (relative) maladresse les rend encore plus efficaces. les monstres (géants, furies)
ont presque toujours un aspect touchant, comme écrasés par une malédiction dont ils ne sont pas responsables. film très élégant, très surprenant.
Les aventure du capitaine Wyatt, de Raoul Walsh. Super Raoul.
Lui aussi est un réalisateur dont vous pouvez regarder tous les films, il n' y a rien à jeter. Encore un borgne génial ; sa vie est en soi un roman : il commence mercenaire de Pancho villa et termine réalisateur de cinéma. la classe. son oeil fut arraché par une buse sur un tournage de western. il était un cavalier et un cavaleur, et termina ses jours (à plus de 60 ans) avec une minette indienne qui le vénérait (il adorait ça). Grande polyvalence chez Walsh (je reparlerai de ce drôle d'oiseau et de ses talents instinctifs dans la série "films de guerre" parce qu'"Aventures en Birmanie", ça dépote.)
Ne nous égarons pas, les aventures du Capitaine Wyatt ("Distant Drums").
c'est beau, c'est Gary Cooper, c'est la rencontre d'un excellent metteur en scène et d'un excellent comédien. Et seul Cooper pouvait jouer cet homme qui va vers la sérénité, un solitaire, mais sans mélancolie. là encore, comme chez Mann, la fusion homme/ paysage est totale.
Oh, et puis un dernier Walsh pour la route : "Gentleman Jim".
Parce que les début de la boxe filmés par Walsh, c'est drôle, c'est irlandais, c'est un ballet mené tambour battant par Errol Flynn, irrésistible d'impertinence.
Et puis bien sûr pour finir, Le metteur en scène (avec Fleischer) spécialiste des films d'aventure : Michael Curtiz
On peut tous les voir, tous les aimer, mais mon préféré n'est pas le plus bariolé : c'est le sombre "vaisseau fantôme", crépusculaire, avec un Edgar G. Robinson au sommet. Ce film, tourné en 1941 est une des plus fortes dénonciations du nazisme sous couvert d'allégorie. Curtiz y met son sens de la dramaturgie, sa mélancolie secrète, son faible espoir en l'humanité. Un film hypnotisant qui fige et qui transperce la peau.
A demain !