A longueur de blog j'ai exposé ma sainte horreur du sport. N'empêche, l'âge arrivant, la perspective de finir bossue ou déglinguée des jambes me fait prendre conscience d'un minimum syndical de souplesse à acquérir. Ancienne martyre des profs de gym, je suis donc allée à reculons sonner à la porte d'un "coach", psalmodiant sur le chemin Mens sana in corpore sano. Notez que je trouve mon corps très bien; un peu rondouille, mais appétissant, genre petit bébé qui a poussé. J’ai tout de suite mis coach N. au parfum : pas question de maigrir à tout prix (encore que me délester de, mettons, trois kilos de viande ne me déplairait pas totalement), mon idéal esthétique étant calqué sur les années 50 (cheville fine- cuisseau – taille marquée - gros nénés). Coach N. a poussé un soupir de ravissement: enfin une femme entre deux âges pas possédée par le désir d'entrer dans du 36! Je ne m'en vante pas trop, mais depuis environ huit mois, toutes les semaines je fais mon heure d'abdos. En brave élève poussive et consciencieuse. Coach N est parfait : alors que je transpire pour réaliser la moitié d’un écrasement facial, il hurle : « Mais c’est merveilleux ! Bravooo !!! » Et ça marche, j’ai envie de continuer. Depuis un mois, nous sommes passés à la boxe. Cela correspondait à une période durant laquelle j’avais envie de tuer une créature humaine #SacàMerde #Traître #Ordure. Pourtant, je suis à la base une femme bonnasse, pas belliqueuse pour trois sous, genre douce si on excepte un regard parfois trop expressif dans le mépris ou la rage froide. J’ai adoré. Quel défouloir ! J’ai imaginé certaine personnalité politique devant le punching ball, et je m’en suis donné à cœur joie sous les hourras de coach N. Valérie Ali était née. Ce soir, rincée par la journée de boulot et hors de moi contre un ENSEIGNISTE BOULONNAIS ESCROC ET PLUMEUR DE VEUVES (appelez-moi pour avoir le nom, je suis prête à tout pour lui pourrir la vie), j’ai explosé le compteur.
Finalement, la boxe, c’est fait pour les sentimentales.
No sport disait Churchill, et il avait bien raison. Faire du sport m'a toujours enquiquiné, mes parents ont essayé de me faire faire du judo dans mes vertes années, et je m'y faisait suer royalement. J'ai fait de la rando à cheval, et j'aimais bien, puis les enfants sont arrivés. Alors, depuis bientôt quarante ans, c'est niet, nein, no, rien, et je ne m'en porte pas plus mal.
Rédigé par : Le Nain | 26 avril 2014 à 12:46