J'arrive au bout de ma réserve et je réalise non sans stress que les prochaines heures seront difficiles: 11 heures d'avion en perspective, plus de romans à se mettre sous la dent...
Résumé du mois de juillet : je me suis enquillé les 16 Jalna. Mention très bien, même si après la mort de la vieille on tourne en rond. C'est daté? pas tant que cela, les personnages se tiennent tellement psychologiquement qu'on suit leurs trajectoires de manière presque hypnotique. Et la fin est tristement cohérente. A offrir aux ardents détracteurs du multiculturalisme, tant cette société étouffante colle le frisson. Les personnages principaux sont parfaits (Adeline, Renny). Les seconds couteaux sont parfois moins crédibles. Passion amoureuse et dépression nerveuse sont rendues de manière saisissante.
Sinon, j'ai aussi lu Les mémoires de Leslie Caron (pas terrible, sauf les passages émouvants qu'elle consacre à Jean Renoir), le bouquin de Maxime Le Forestier (fade, nul), les derniers Lehane et Higgins Clarke (merdiques) et Les chroniques de San Francisco tome 1 qui m'ont effondrée : personnages aussi lisses et visqueux que du goémon, intrigue et psychologie inexistante, succession de dialogues d'une platitude gênante - personnage féminins légèrement supérieurs aux personnages masculins - c'est tout ce que j'en tire. Il n'y a ni loufoquerie (le sujet pourtant s'y prêtait), ni humanité, ni action. Je me demande comment cette série a pu connaître un tel succès.
Je me suis replongée dans les Tintin pour me remonter le moral, et dans les entretiens qu'Hergé avait donnés à Numa Sadoul (Tintin et moi). Je suis très sensible à la CLARTÉ d'Hergé, sa respiration, son génie de raconteur d'histoires. Au fait qu'aucun protagoniste n'existe sans les autres. Haddock, homme d'humeurs, est sublimé par la fausse passivité de Tintin. Et Tintin voit son esprit d'analyse grandi par les bêtises de son ami. Tous les personnages sont utiles, ils se servent en permanence. Même les pauvres types sont essentiels.
Je cherche une bonne saga à engloutir, avec des protagonistes campés, parfois grotesques, parfois émouvants, des personnages très différents les uns des autres, une intrigue bien construite, et si possible de l'humour.
Sachant que j'aime Pearl Buck, Jane Austen, Agatha Christie, Balzac, Simenon, Dickens, la saga des Harry Potter, celle du Clan des Otori, à vous de voir... A éviter : ce qu'on appelle le "roman symphonique" ou "choral", un faux compliment qui signifie souvent bouquin boursouflé et intrigue qui se barre dans tous les sens.
J'ajoute: j'aime les très bons romans populaires, je lis n'importe quelle cornichonnerie du moment qu'elle sonne juste (tiens! et si je relisais Les gens de Mogador?)
Baisers de la pine'up Raison et Sentiment
ps à Le Nain : j'ai noté la référence du roman canadien que votre femme a adoré. je vais sans doute tenter la chose...