Twitter m'a virer

Avec Ingalls, nous regardons souvent le journal du soir, ce grand travailleur qu'est mon bucheron ne rentrant jamais à la maison à l'heure de la grand-messe du 20h. A mon soulagement, la Gaessler a changé d'horaires - Ingalls avait tendance à prendre ses œillades pour argent comptant.

Hier soir, le sobre homme-tronc qui a remplacé miss flirteuse a annoncé une nouvelle comme je les aime : trois femmes travaillant dans une association ont été virées pour avoir tenu des propos désobligeants sur leur hiérarchie, via Facebook. Et les marries de s'émouvoir sur grand écran : "m'enfin ! c'est notre sphère privée !" Une mauvaise foi pareille, j'vous jure... penser qu'il existe des sphères privées sur les réseaux sociaux... Alors que tous autant que nous sommes, si nous facebookons, twittons et bloguons, c'est justement pour sortir de la sphère privée...

Soyons honnêtes : j'aurais un petit ou gros boulot dans une boîte, jamais je ne m'exposerais ainsi.

S'exposer est un luxe de retraité/prof libérale/adolescent attardé/chômeur/écrivaillon/fonctionnaire.

Si je dirigeais une boîte, tonnerre de Brest, je ne serais pas contente, mais alors pas du tout, de voir les salariées papoter la-dessus durant les heures de boulot, et qui plus est, pour se plaindre. Donc, je me fous du sort de ces malheureuses : votre licenciement, à l'heure où on s'accroche à sa place, vous l'avez bien cherché. Critiquer ses patrons est une nécessité, et la pause café est faite pour dauber en choeur avec ses collègues sur les cadences et les mesquineries inhérentes à une boîte. En revanche, écrire son ressentiment est une connerie qui laisse des traces.

ET... LES JOURNALISTES ? Oui, oui, que font les journalistes ? Eh bien, pour ceux que j'examine sur les réseaux sociaux, ils donnent l'impression de vivre dans un vieux film d'Yves Robert ou de Sautet : vous savez, ces films où les hommes sortaient à 4h du travail, riches et fringants, piapiatant sur leurs états d'âme, cette époque bénie du début du pompidolisme où, quand on regarde les films correspondant à cette époque, une chose saute aux yeux: les bourgeois avaient l'audace de ne rien faire, conservateurs comme communistes, gri gri...

La bonne planque à présent : avoir une carte de presse. Oh, oui, dans une autre vie, j'aurais bien voulu faire journaliste : ils passent leur vie sur Twitter, samedi soir compris. A se demander s'ils ont une vie sexuelle acceptable. Ils regardent TF1 en criant leur haine du tape à l'œil (n'empêche, ce sont les premiers à regarder Koh Lanta ou Qui veut épouser mon fils) on est au courant de leur moindre biture entre deux liens cochons qu'ils partagent, peu égoïstes, avec la populace énamourée qui les "follow". A la moindre excitation politique - remaniement ? - les jeux de mots fusent et se retwittent, de maçon Libé à scout Post.  Certains, au mépris de toute éthique, postent des liens avec cette merveilleuse précaution oratoire : "JE NE SAIS PAS SI C EST VRAI mais ça va faire du bruit #sarkocasserole #divorceaups #lefacteurasautéunepostiere #marineautrou."

Ils ont raison : eux, on ne les vire jamais. Et quand on les vire, c'est une promotion cf Guillon en tête de gondole à Leclerc.

Baisers d'une pine'up anarcho-réac, qui a un jour entendu un médecin lui dire : "je crois que votre enfant ne marchera jamais ; faisons des examens pour en être sûr". Mon enfant danse, saute, gambade et a les meilleures notes en sport, alors, les suppositions, les supputations, médicales comme journaleuses...

ps : Ingalls ne blogue pas, lui. Pas le temps.

pps : si je blogue et twitte, c'est parce que le temps, je l'ai (hélas).

 

 

Comments

[Rédigé par : Mossieur-Resse]

hin hin...

[Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne]

Toi, t'es hors normes, et à publier en urgence. Pour les autres, même si tu défends un "journaliste" dont je suis persuadée qu'il ne fout rin...

[Rédigé par : Fredouat]

Je ne suis ni retraité, ni chômeur, ni profession libérale,ni écrivaillon, ni fonctionnaire... ok j'ai comris! :D

[Rédigé par : Caritate]

Retraitée, ex-chômeuse, profession libérale, ex-fonctionnaire, scribouillarde, adolescente attardée... Allo docteur ?

[Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne]

Caritate, tu mérites une surpuissance twittesque (blog d'or). Mon poussin Fred : verba volant, scripta manent, comme on disait jadis...

[Rédigé par : sophie]

Des fois vos billets ressemblent à des articles journalistiques...et pourtant ils sont bons!!

[Rédigé par : Caritate]

LMais tu sais bien que les épisodes de surpuissance me font parfois péter les plombs !

[Rédigé par : lotre]

C'est bien vrai! J'avoue que jusqu'à il y a quelques semaines Je n'utilisais pas twitter au boulôt (conscience professionnelle). Et j'ai découvert que mon supérieur hiérarchique celui la même qui me donne en dépit du bon sens des ordres stupides qui sont contraires aux intérêt du service et de notre employeur. (mais qui vont tous dans l'intérêt de sa petite personne ) ce pâle personnage, donc, se permet de télécharger, de graver (et de probablement de regarder des épisodes de série TV ) et passe son temps sur facebook et msn (là, il a tort il est surveillé avec un peu de chance il sortira une connerie et se fera virer).
Cela m'a tellement déprimé que j'ai craqué et commencé à utiliser twitter au boulôt et pour tout dire ça me détend, en plus twitter est beaucoup plus "furtif" que facebook et autre msn et puis moi je suis anonyme, je m'expose peu. mais tu as raison, parfois, les gens n'imaginent pas à quel point il montrent leur vie privée au grand jour en se rendant sur internet. Après ils peuvent toujours venir pleurer, c'est trop tard.

Pour ce qui est des gens qu'on trouve sur twitter moi je dirais qu'il y a de tout et j'aime ça . ç'est marrant que tu parles (un peu en mal) des journalistes parce que figures toi que le seul que je suis et qui me suis (et ça me fait vraiment plaisir,j'adore les pois chiches :) ) c'est grâce à un de tes RT que c'est arrivé (sur les "cultures") Comme quoi, il y a des journalistes qui font leur boulôt de journaliste et qui le font bien avec les outils dont ils disposent (dont twitter)
Merci pour ce post, la twit-up ! :)

[Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne]

Cher Lotre, si le journaliste que tu cites est celui auquel je pense, alors, je peux te dire que non seulement je trouve ses articles excellents, mais qu'en plus, il ne twitte pas tous ses états d'âme. Et j'aimerais qu'il soit plus connu. Si c'est celui auquel je pense, je l'ai suivi grâce au môssieur qui a écrit : "hin hin" ci-dessus...
A Sophie : si j'étais journaliste, ah oui, je me tairai sur ma vie. Et surtout, je vérifierai mes sources plutôt deux fois qu'une. Mais merci pour votre compliment.
A Caritate : toi, une cocotte minute ? Allons donc...

[Rédigé par : Caritate]

Selon un détective privé, il se pourrait que ce ne soit pas le Twitter déjà connu des internautes qui t'ait tuée. Il a découvert un nouveau Twitter, qui ressemble beaucoup au précédent réseau social : même couleur de ramage, même bec fin, même taille, même corpulence. Ce détective a même réalisé une vidéo :
http://twitter.com/newtwitter?autoplay=true

[Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne]

Toi, tu as l'intelligence connective des djeunes...

[Rédigé par : Helene]

??? Je ne vous suis plus du tout! Mais vous avez tous l'air de vous amuser.

Bonne soirée

[Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne]

Ce sont des tics de réseaux sociaux, Helene. Des pépiements qui se généralisent...

[Rédigé par : Dominique]

Et comme aurait pu le chanter Chubby Checker en 1961: "Let's twitter again !..."

[Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne]

Twitt twitt twitt, allons danser le twitt... (y en a dans cette comédie twitter qui maîtrisent pas très bien le déhanchement)

[Rédigé par : heleanne]

Twitt twitt nous y viendrons tous twitt twitt et vous verrez tous ! twitt twitt le monde entier twitter !

[Rédigé par : air jordans]

ce sera sympa de te voir là bas